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LUTTE CONTRE LE TERRORISME AU SAHEL


Ouverte le 10 août dernier à Alger, c’est aujourd’hui que prend fin la conférence sur la sécurité au Sahel. Initiée par les autorités algériennes, cette rencontre a mobilisé des responsables politiques et sécuritaires des pays membres du G5 Sahel que sont le Burkina Faso, le Mali, la Mauritanie, le Niger et le Tchad. Y ont également pris part des responsables de la MINUSMA ainsi qu’une délégation de l’Union africaine (UA). Point n’est besoin d’insister  sur l’importance de ce rendez-vous en terre algérienne, dont l’objectif est de se pencher sur les dossiers des trafics transfrontaliers, de la migration clandestine et surtout du terrorisme. Rappelons  à ce propos qu’exceptée la Mauritanie, tous les autres pays du G5 Sahel (Burkina Faso, Niger, Mali et Tchad) souffrent des affres du terrorisme au point que certains d’entre eux, en tant qu’Etats, se sentent menacés dans leur existence. Rien, en effet, qu’en début du mois en cours, la plupart des pays ci-dessus cités, ont été endeuillés par des actes terroristes. Tout a commercé au Niger où 18 soldats ont été trucidés le 1er août dernier à Tillabéry. Le Tchad a perdu, quant à lui, 24 militaires dans le bassin du lac Tchad, le 4 août dernier. Pendant que le Burkina Faso, en l’espace d’une semaine, pleure la mort de plus 40 personnes (Forces de défense et de sécurité, Volontaires pour la défense de la patrie et civils y compris). C’est le Mali, enfin,  qui a payé un lourd tribut avec un bilan  de plus de cinquante civils massacrés le 7 août dernier.

 

 

Réussira-t-elle là où la France a « échoué » depuis neuf ans ?

 

 

Au regard de cette comptabilité macabre qui n’en finit pas, on peut affirmer, sans risque de se tromper, que la rencontre d’Alger sur la sécurité au Sahel, a toute sa raison d’être. Surtout quand on sait que pendant longtemps, l’Algérie, en tant que puissance militaire régionale, était en retrait en matière de lutte contre le terrorisme au Sahel. Si fait que d’aucuns n’hésitaient même pas à l’accuser, à tort ou à raison, d’offrir gîte et couvert à certains terroristes.  En tout cas, tout porte à croire que l’Algérie, qui a connu, par ailleurs, quelques années d’instabilité politique depuis le troisième mandat contesté de l’ex-président Bouteflika, cherche à se rattraper dans la lutte contre l’insécurité au Sahel. Elle compte, pour cela, réactiver le Comité d’état-major opérationnel conjoint (CEMOC) qu’elle avait créé en 2010, destiné à lutter contre le terrorisme, en collaboration avec les 5 pays du Sahel. Et le moment semble bien choisi puisque les troupes françaises dont la présence au Sahel hérissait le poil des autorités algériennes, sont en train de faire leur paquetage et ce, alors même que se détériore davantage la situation sécuritaire.  La lutte contre le terrorisme ayant horreur du vide, l’Algérie semble vouloir prendre la place qu’occupait la France au Sahel et profiter ainsi réaffirmer son hégémonie militaire dans la région. Réussira-t-elle là où la France a « échoué » depuis neuf ans ? Les résultats sur le terrain nous le diront.

 

B.O

 


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