HomeOmbre et lumièreLUTTE CONTRE L’ELEVAGE A OUAGADOUGOU : Ces mesures qui viennent à point nommé

LUTTE CONTRE L’ELEVAGE A OUAGADOUGOU : Ces mesures qui viennent à point nommé


La municipalité de Ouagadougou vient de prendre l’option de saisir, bien à propos, le taureau par les cornes. En effet,  le maire Armand Béouindé a décidé, la semaine dernière, de siffler la fin de la récréation en ce qui concerne l’élevage en ville et son corollaire qu’est la divagation des animaux dans les rues de la capitale. Au nombre des mesures prises, l’on retiendra celle qui consiste à vendre immédiatement aux enchères tout animal pris en divagation. Exit donc la détention en fourrière en attendant que les propriétaires viennent s’acquitter des contraventions et entrer en possession de leurs animaux. Toutefois, on peut se demander pourquoi le bourgmestre a décidé de bander  les muscles de la sorte.

La raison est des plus simples et le constat crève les yeux. De nombreux ouagavillois, contre les dispositions légales, ont transformé leurs cours à usage d’habitation en de véritables parcs à bétail. Certains quartiers de la ville en ont même fait leur marque déposée. En plus d’enfreindre les règles, ces éleveurs en milieu urbain ne se donnent même pas les moyens d’assurer une bonne surveillance de leurs animaux. Ce qui fait que très souvent, on rencontre sur les artères les plus huppées de la capitale, des troupeaux entiers de bœufs ou de moutons  suivant tranquillement leur chemin au milieu de la cohorte de véhicules en pleines heures de pointe. Et quid de ces ânes ou chevaux qui s’amusent sur les boulevards ?  N’ayons pas peur des mots, ce désordre animalier qui n’a d’équivalence que l’incivisme de leurs propriétaires, n’avait que trop duré.

 

Cette mesure constitue une opération de salubrité publique

 

L’argument de la pauvreté mis en avant par certaines personnes pour expliquer l’élevage ne tient pas la route. Dans tous les cas, quels que soient les gains que l’on tire de la pratique, l’on ne saurait nier que les conséquences sont hautement dangereuses. Car, les animaux en divagation, en plus de constituer des dangers dans la circulation, sont à l’origine de nombreux accidents dont certains sont meurtriers. A cela, vient s’ajouter toute impossibilité de faire pousser le moindre arbre en ville. L’on ne peut pas non plus occulter les nombreux problèmes d’hygiène avec ces odeurs pestilentielles, le pullulement des moustiques, les pollutions, les eaux sales déversées dans les rues et l’on en oublie. Enfin, plus graves sont les morsures des chiens errants aux conséquences hautement dommageables. Et tout cela est souvent à l’origine de nombreux conflits sociaux.

C’est donc dire à quel point cette mesure du conseil municipal constitue une opération de salubrité publique. La vérité est que la vie en ville a ses exigences et l’on ne peut donc que soutenir le conseil municipal qui a la loi avec lui, en plus de  bénéficier de l’expérience réussie sous le Conseil national de la Révolution. Pour rappel, le CNR avait réussi à endiguer le phénomène en  inscrivant sur la liste des trois luttes nationales, la lutte contre la divagation des animaux  au même titre que la lutte contre la coupe abusive du bois et la lutte contre les feux de brousse.

 

Sidzabda

 


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