HomeA la uneLUTTE CONTRE L’INSECURITE DANS LES CASCADES : Les chefs dozos se concertent

LUTTE CONTRE L’INSECURITE DANS LES CASCADES : Les chefs dozos se concertent


Une réunion des chefs dozos des Cascades s’est tenue le 5 novembre 2016 à Banfora au domicile de Bandjougou Diawara, président de l’association régionale des dozos des Cascades. Malgré les griefs qu’ils font aux autorités administratives, ces garants de la tradition ont, au cours de leur concertation, affiché leur détermination à lutter contre l’insécurité aux côtés des forces de défense et de sécurité.

 

La confrérie dozos des Cascades ne semble pas satisfaite du traitement dont elle bénéficie de la part des autorités administratives. Non considération de leur hiérarchie quand il est question de mobiliser les dozos, manque de compréhension quand un dozo circule avec son arme, non reconnaissance de la valeur du dozo. Ce sont entre autres ce que les chefs dozos de l’association régionale des dozos ont relevé au cours d’une réunion qui s’est tenue le 5 novembre 2016 au domicile de leur président, Bandjougou Diawara, sis au secteur 6 de Banfora. A entendre ces « chasseurs », leurs actions aux côtés des forces de défense et de sécurité ne sont pas saluées à leur juste valeur et souvent, ils sont payés en monnaie de singe. Selon le président Diawara, les dozos des Cascades ont par plusieurs fois mis des délinquants aux arrêts ; ils ont accompagné les FDS dans la capture de certains. Il n’oublie pas de passer en revue leur traditionnelle mission qui est de veiller sur le village. « Nous sommes nés et initiés pour protéger nos concitoyens », précise-t-il avant de déplorer que malgré toutes ces actions salutaires, les dozos sont délaissés par les autorités. « Nous faisons tout cela sans aucune aide matérielle ou financière des autorités », indique-t-il. En 2015 par exemple, poursuit-il, nos membres ont mis hors d’état de nuire un groupe de délinquants qui sévissaient dans la zone de Solenzo. Mais tous les mérites ont été reconnus à un habitant de Niangoloko comme ayant lui seul capturé lesdits délinquants. Ce dernier avait même été médiatisé. Le chef dozo ne s’explique pas également pourquoi malgré les efforts de sa structure, aucun d’eux n’est décoré. « Tout cela nous décourage, mais notre détermination à lutter contre l’insécurité reste intacte. Tout comme ces autorités nous l’ont demandé au cours d’une récente rencontre, nous allons continuer à prendre soins de nos contrées aux côtés des FDS », a lancé Bandjougou Diawara qui a invité les chefs présents à la rencontre à renforcer la collaboration avec les autorités. Au cours de cette rencontre avec les autorités, il est ressorti que la situation sécuritaire du pays n’est pas reluisante ces temps, a révélé le président. « Nous devons rester vigilants dans nos villages et suivre les mouvements des gens de près. En outre, toute personne qui reçoit un étranger dans son village doit tenir l’autorité informée et les personnes suspectes doivent être automatiquement dénoncées », a lancé le président Diawara.

 

Le père d’un bébé enlevé se confie aux dozos

 

Peu de temps avant de lever la séance, les dozos ont reçu la visite d’un habitant de la cité du paysan noir, du nom de Sibiri Sourabié. Taximen de son état et habitant au secteur 7 de la ville de Banfora, il dit être venu demander le concours du président et des autres dozos des Cascades dans la recherche de son bébé de trois mois qui a été enlevé la veille par une dame. Sibiri Sourabié raconte que celle qui a enlevé son bébé est arrivée au restaurant de son épouse le 3 novembre 2016 en fin de matinée pour demander de l’aide. « Elle y resta jusqu’au soir. Au crépuscule, elle a demandé à mon épouse si elle pouvait passer la nuit chez nous. Ma femme est allée consulter notre vieux qui n’y a trouvé aucun problème. Le lendemain, elle aida ma femme dans ses taches. Entre temps, ma femme a senti le besoin de laisser l’enfant sur une couchette pour s’activer dans la cuisson des repas. C’est à ce moment que l’enleveuse lui a dit qu’elle pourrait le porter au dos en attendant. Ce qui fut fait. Peu de temps après, elle manifeste le besoin de se rendre au petit marché non loin pour s’acheter des sandales et un filet de toilette. Une fillette de 7 ans environ l’y accompagna. C’est en ces lieux qu’elle remit 200 F à la fillette en lui disant d’aller s’acheter de l’atiéké. Au retour de celle-ci, elle ne trouve aucune trace de la dame. Après avoir fouillé le marché, la petite est revenue informer mon épouse. Je demande aux dozos de m’aider parce ma femme ne sait plus où donner de la tête. Elle risque de se faire du mal ». Bandjogou Diawara dans sa réaction a rassuré le taximan Sourabié que son bébé sera retrouvé si le seigneur le veut. Tout en lui demandant d’être aux soins de son épouse durant cette épreuve, il lui a demandé de revenir avec un poulet noir et d’autres objets pour des rites qui pourraient permettre de retrouver l’enleveuse et le bébé.

 

Mamoudou TRAORE

(Correspondant)

 

 


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