HomeA la uneMAHAMADI  KOUANDA, MEMBRE DU BPN DU CDP

MAHAMADI  KOUANDA, MEMBRE DU BPN DU CDP


Que dire encore de Mahamadi Lamine Kouanda? Pratiquement rien puisque tous les Burkinabè le connaissent. Co-fondateur du Congrès pour la démocratie et le progrès (CDP), membre du Bureau politique national de ce parti, El Hadj Kouanda a son mot à dire dans la vie de l’ex-parti au pouvoir. Dans cette brève interview, l’homme se prononce sur l’actualité du CDP. Et encore une fois, le président Eddie Komboïgo n’est pas épargné. Lisez plutot !

 

« Le Pays » : Peut-on dire aujourd’hui qu’avec le dernier congrès extraordinaire qui a rapporté les sanctions à l’encontre de certains militants, le CDP est sorti de la crise ?

 

Kouanda Mahamadi Lamine : Depuis la tenue du congrès du 7 décembre auquel vous faites allusion, j’avais voulu garder le silence pour regarder les choses évoluer au sein de mon parti, le CDP. Mais je me suis résolu à parler, au regard de ce que je lis dans la presse, notamment au niveau international. Je voudrais dire que le congrès du 7 décembre 2019 est venu, au nom d’Allah, au nom du président d’honneur, au nom de tous les militants sincères du CDP et au nom des responsables du CDP qui ont « la liberté de leur ventre et de leur dignité », nous réhabiliter. Les dérives du 22 septembre ont failli se répéter le 7 décembre parce que Eddie Komboïgo a eu le courage et le culot de dire que Mahamadi Kouanda et ses camarades n’ont pas retiré leurs plaintes et par conséquent, ne sont pas concernés par la lettre de Blaise Compaoré demandant le rapportage des sanctions. Il a fallu des gens éclairés, dignes d’être des Burkinabè, dignes d’être membres du CDP comme Gérard Segda, Pr Joseph Paré, Luc Adolphe Tiao, pour dire trop, c’est trop. Ils lui ont fait savoir qu’en écrivant sa lettre, Blaise Compaoré n’a pas posé de conditions qu’il fallait remettre tout le monde au travail. S’il y a des problèmes, ils seront réglés entre Blaise Compaoré et le courant Kouanda. Je vous informe que nous avons retiré nos plaintes mais pour les détails, nous ne rendons compte qu’au président d’honneur.

Voulez-vous dire que le congrès du 7 décembre n’a pas résolu la crise dans votre parti ?

 

Administrativement, la crise a été réglée mais je vous dis que ce que j’apprends dans la presse de la part de Eddie Komboïgo, m’amène à dire un mot.

 

Qu’a dit exactement le président du CDP dans la presse ?

 

A Fraternité Matin et dans d’autres médias,  on apprend que Eddie Komboïgo, dans son milieu intime, dit que si Blaise Compaoré continue, il va le honnir. Personnellement, je me sens blessé en tant que co-fondateur du CDP. Si ces propos ne sont pas de Eddie, je l’invite à démentir pendant qu’il est temps. Depuis que l’information circule, je n’ai pas encore vu un communiqué de presse pour démentir. Eddie doit apporter des clarifications par rapport à ce qui a été dit dans les journaux. Sinon, le parti est sorti de sa crise du 22 septembre mais le parti n’est pas sorti du « one man show».

 

Qu’est-ce qui prouve que les propos dont vous parlez sont de Eddie ?

 

Voilà pourquoi je profite de cette interview pour demander à Eddie de réagir par rapport aux propos qui lui sont attribués. Sinon, ce n’est pas moi qui l’accuse. Ce sont des journaux qui ont publié l’information. Je dis aussi qu’une telle sortie ressemble à Eddie. Le parti n’appartient pas au président. Il appartient aux militants du CDP. Pour cette raison, le président du parti ne doit pas continuer à nous mettre dans la crise. Je profite signaler que l’ordre du jour du congrès du 7 décembre avait un seul point : rapporter les décisions du 22 décembre. Au grand étonnement des cadres du parti ayant pris part aux réunions préparatoires, un second point a été inséré le jour du congrès. Le choix du candidat du parti, le 31 janvier 2020 au plus tard, pour l’élection présidentielle de 2020. Je vous le dit aujourd’hui ; le CDP ne pourrait choisir un candidat d’ici le 31 janvier parce que le fondateur a dit qu’il y a un travail à faire au préalable. Le Comité exécutif doit se réunir pour revoir les textes parce que tout le monde n’a pas été associé à leur rédaction. Nous avons notre mot à dire. Si ce n’est pas en mars ou avril 2020, je ne pense pas que le CDP pourra se trouver un candidat.

 

Vous dites bien que Blaise Compaoré doit vous recevoir !

 

Ce n’est pas moi qui le dis. C’est le fondateur Blaise Compaoré qui dit qu’une fois que les sanctions seront rapportées, il y a un travail à faire avec tous les courants au sein  du parti. Les courants dans un parti, c’est quelque chose de normal. Je suis donc au CDP mais je maintiens mon courant. Est-ce d’ailleurs nécessaire que le CDP ait un candidat à la présidentielle ? C’est aussi une question que nous pouvons nous poser.

A vous écouter, il y a toujours un problème Eddie au sein du CDP !

 

C’est le management de Eddie Komboïgo qui me pose problème. Le président Blaise Compaoré dit de rapporter les sanctions : toi président du parti, tu vas poser des conditions. Après la cérémonie de décoration du 6 décembre, il a publié une photo de nous dans les médias mais, dans le fond, il ne m’a pas pardonné dans son cœur. Les militants sincères du CDP et pas des moindres, ont reconnu les erreurs commises lors du congrès du 22 septembre. Malheureusement, un individu et ses complices continuent de faire la sourde oreille, mettant à mal l’unité du parti. Donc, le problème demeure. Si je savais que Eddie allait prendre des photos avec moi le vendredi 6 décembre et le lendemain 7 décembre, demander le maintien des sanctions à l’encontre des membres de mon groupe, jamais je ne l’aurais accepté, ni le saluer. Je pensais qu’à la veille du congrès, Eddie voulait me faire comprendre que nous nous sommes pardonnés et que nous repartirions de zéro. Mais je regrette d’avoir fait la photo avec Eddie. Si c’était à recommencer, je ne le ferais pas parce que ma photo a été utilisée pour rien.

Il se dit que pour être candidat à la candidature du CDP pour la présidentielle de 2020, il faut déposer une caution de 60 millions de F CFA. Est-ce vrai ?

 

Moi, j’ai appris que Eddie a dit à une personnalité de l’extérieur que cette affaire était une manœuvre du MPP. Comment le MPP peut-il venir manipuler nos textes ? C’est facile d’accuser le MPP. Je puis vous assurer que pour être candidat au CDP, cela ne coûtera même pas 30 millions de F CFA parce que le CDP n’appartient pas à des riches. Le CDP est un parti des masses conduites par des hommes de masses éclairés, qui travaillent à sensibiliser les masses populaires burkinabè. Nous devons travailler en sorte que le peuple burkinabè comprenne qu’il a fait une erreur sur le CDP. Je ne suis pas un homme ambitieux bêtement : J’ai une ambition mesurée. Si le CDP arrive à avoir 60 députés pour contrôler l’Assemblée nationale en 2020, ce serait un pas pour préparer l’élection présidentielle de 2025. Nous ne sommes pas là uniquement pour la présidence du Faso. Nous sommes un parti normal, qui fait des alliances. Par exemple, le MPP et le CDP sont opposés aujourd’hui pour une question d’hommes que nous pouvons travailler à régler. Parce que certains ont commis des erreurs qui ont mouillé tout le peuple burkinabè. Nous avons le devoir de régler cela.

 

Le CDP arrivera-t-il  à tourner cette page de crise ?

 

Ceux qui sont venus au CDP dans la sincérité pour aider le Burkina Faso à se construire vont s’entendre. Ceux qui sont venus au CDP pour leurs propres ambitions vont partir créer leur propre parti politique.

 

Avez-vous autre chose à dire ?

 

Il y a quelque temps, nous avons lu que des secrétaires généraux du CDP ont écrit pour s’offusquer de la demande de Blaise Compaoré de rapporter les sanctions à l’encontre de certains militants du CDP. Nous avons interrogé tous les secrétaires généraux et même l’entourage du président Eddie Komboïgo. Il nous est revenu que c’est un ancien président de l’Assemblée nationale qui a été à la base du document dans les médias. Je ne citerai pas son nom. C’est dommage que certains oublient leur passé. Un militant sincère du CDP évite de poser certains actes. Si quelqu’un estime que Blaise Compaoré n’a pas raison de demander l’annulation des sanctions, qu’il le lui dise en face. Il doit avoir le courage de le lui  dire ouvertement. Blaise Compaoré a agi selon les textes du CDP adoptés en 2018.

 

Interview réalisée par Michel NANA

 

 

Message de Mahamadi Lamine Kouanda à l’occasion du Nouvel An

 

« En ma qualité de co-fondateur et secrétaire national chargé des questions coutumières et religieuses du Congrès pour la démocratie et le progrès (CDP), au nom de l’ensemble de la famille Mahamadi Lamine Kouanda,

A l’aube du nouvel an, acceptez de tout cœur nos vœux les plus chaleureux pour une année exceptionnelle de paix, de santé, de bonheur et de prospérité pour chaque Burkinabè des villages, des villes, de l’intérieur comme de l’extérieur !

Toute la famille et les camarades se joignent à moi pour souhaiter une merveilleuse année 2020 à l’ensemble des coutumiers et religieux du Burkina Faso, en particulier sa Majesté le Mogho Naaba Baongo. Que la santé, l’amour et la réussite vous accompagnent dans tous vos projets !

Nous avons une pensée particulière pour nos FDS, pour toutes les victimes du terrorisme, pour l’ensemble des malades et des personnes souffrantes. Que le Dieu Tout-puissant les console, les guérisse, protège notre beau pays le Burkina Faso et tous les pays frères, amis et partenaires.

Après une période tumultueuse, nous pensons fort et sereinement à tous les Burkinabè de toutes les confessions religieuses : communauté musulmane, catholique, protestante, traditionnelle et sages. Nous adressons nos vœux de bonheur pour que cette nouvelle année rime avec l’aboutissement de la solidarité, du pardon et de l’unité nationale.

Nos vœux s’adressent à nos hommes de loi, qui, malgré la situation nationale, ont tenu à jouer pleinement leur rôle. Que 2020 soit une année de santé, de paix, de bonheur pour qu’ils puissent apporter leur contribution pour une Nation réconciliée avec elle-même.

Aux femmes et hommes de médias, que l’année nouvelle raffermisse davantage vos engagements à donner l’information qui permettra la réconciliation nationale et la promotion du savoir vivre ensemble.

Que 2020 soit une année charnière pour notre démocratie avec des élections apaisées et un peuple reconcilié, tourné vers la concorde, le développement et la prospérité avec sa jeunesse montante, déterminée et convaincue avec la participation effective de l’ensemble des forces vives.

Vive le Burkina Faso, notre chère patrie, vive l’Afrique !

Mahamadi Lamine Kouanda »


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