HomeLa chronique du fouMANIFS DE SOUTIEN A LA TRANSITION  : Le contexte s’y prête mais non au deux poids deux mesures  

MANIFS DE SOUTIEN A LA TRANSITION  : Le contexte s’y prête mais non au deux poids deux mesures  


Le week-end dernier, a eu lieu à Ouagadougou et dans plusieurs villes du pays, des meetings de soutien à la Transition. A l’occasion, les manifestants ont ouvertement appelé à un changement de la Constitution pour l’adapter à « nos propres réalités ». Le moins que l’on puisse dire, c’est qu’il y avait grand monde ; tant la mobilisation était forte. C’est la preuve que le pouvoir actuel, issu du coup d’Etat du 30 septembre dernier, bénéficie toujours d’un grand soutien populaire. Car, à Ouagadougou comme à Bobo, on entendait des manifestants scander à haute voix le nom du capitaine Ibrahim Traoré qu’ils disent porter dans leurs cœurs respectifs. Ils sont dans leurs bons droits. Car, s’il y a un point sur lequel beaucoup s’accordent, c’est la volonté qu’affiche le capitaine Traoré de se battre pour libérer son pays. Mieux, on sent que petit à petit, les lignes commencent à bouger. En témoigne la reconquête de certaines localités. Certes, je reconnais que de nombreuses localités sont toujours sous le contrôle des groupes armés. Mais comme on le sait, le plus long voyage commence toujours par un pas. Je ne suis pas un laudateur ; loin s’en faut. Mais je sais au moins apprécier les choses à leur juste valeur. Je ne suis pas de ceux-là qui savent critiquer sans jamais reconnaître les efforts de l’autre. Je fais toujours un effort d’objectivité dans ce que je dis ou fais. En tout cas, au regard de ce que je viens de dire plus haut, je comprends ceux-là qui affichent clairement leur soutien aux autorités de la transition. Ces dernières ont besoin de l’accompagnement de tous les Burkinabè pour réussir. Contrairement à ce que pourront penser certains, je trouve opportunes ces manifestations en ce sens qu’elles peuvent contribuer à dissuader certains qui sont animés par des velléités de déstabilisation de la transition.

 

Les autorités gagneraient à loger tout le monde à la même enseigne

 

C’est pourquoi je pense qu’il faut maintenir la veille. Car j’avoue que moi-même fou, je suis farouchement contre l’avènement d’un nouveau coup d’Etat. On est fatigué. Il vaut mieux faire bloc derrière les autorités actuelles, que de passer le temps à changer de régimes. Du reste, s’il y a des Burkinabè qui voudraient déstabiliser la Transition, qu’ils utilisent cette énergie pour aller casser du terroriste. Là, ils auront fait œuvre utile et la Nation le leur revaudra. Montrons-nous unis si tant est que nous voulons gagner cette guerre qui nous a été imposée. Cela dit, il revient aussi aux autorités de travailler à rassembler tous les Burkinabè. Qu’elles évitent, dans leurs discours, de donner l’impression de stigmatiser une catégorie de compatriotes. Car, quand on est dirigeant, on doit se poser en rassembleur et avoir le dos large. C’est pourquoi je souhaite que soit levée la mesure de suspension des activités des partis politiques, prise au lendemain de la prise du pouvoir par Ibrahim Traoré. La même mesure frappe aussi des Organisations de la société civile (OSC). Pour autant qu’elles ne veuillent pas être accusées de faire du deux poids deux mesures, les autorités gagneraient à loger tout le monde à la même enseigne. De toutes façons, tous les acteurs politiques sont  aujourd’hui conscients qu’il est difficile voire impossible, par ces temps qui courent, de pouvoir détourner l’attention des Burkinabè qui ne demandent qu’à voir chassées de leur pays, ces bandes armées qui sèment la mort et la désolation.

 

« Le Fou »

 

 


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