HomeA la uneMARCHE CONTRE LE TERRORISME EN TUNISIE : S’attaquer à la racine du mal

MARCHE CONTRE LE TERRORISME EN TUNISIE : S’attaquer à la racine du mal


La grande marche républicaine organisée par les autorités françaises au lendemain de l’attentat contre Charlie Hebdo, à Paris, a fait des émules. En effet, après Niamey qui a naguère manifesté contre Boko Haram, c’est au tour de la Tunisie de Bourguiba d’entrer dans la danse en organisant à Tunis une géante marche contre le terrorisme. En effet, à l’appel des autorités, ils étaient des dizaines de milliers de Tunisiens à prendre d’assaut les rues de Tunis pour exprimer leur hargne contre les terroristes de tout poil et de toutes obédiences. Cela fait suite aux attaques sanglantes et meurtrières contre le musée du Bardo, qui avaient laissé sur le carreau 22 macchabées dont quatre Français. Dès lors, on comprend pourquoi le président français François Hollande, a fait de sa participation à cette manifestation un « devoir présidentiel » ; lui qui, tôt dans la matinée d’hier, 29 mars 2015, a fait un détour dans son ancien fief de Tulle en Corrèze, avant de s’envoler pour Tunis. Donc, par sa présence physique, François Hollande a non seulement voulu rendre un hommage aux victimes du Bardo, mais aussi exprimer sa solidarité au peuple tunisien dont les liens historiques avec la France ne sont plus à démontrer. En effet, comme on le sait, la proximité entre la France et la Tunisie ne date pas d’aujourd’hui ; elle a toujours résisté au temps et aux hommes. En un mot, il existe un attachement ombilical entre ces deux pays  qui, dans une large mesure, partagent les mêmes valeurs. Cela dit, on en vient à regretter l’absence remarquée et remarquable des dirigeants africains aux côtés du président tunisien, Béji Caïd Essebsi. En dehors du Gabonais Ali Bongo, tous les autres ont brillé par leur absence. Pourtant, certains d’entre eux, peut-être même sans y être officiellement invités, avaient pris part à la marche de Paris, le 11 janvier dernier. Et poussant le ridicule jusqu’à l’extrême, certains y avaient même écrasé des larmes pour exprimer leur compassion au peuple français. C’est bien beau, mais les terroristes n’en ont cure. Bien au contraire, ils s’en moquent éperdument.

Le problème du terrorisme ne peut se résoudre sans une justice sociale

Au demeurant, tant qu’il y aura des injustices sociales et politiques, le terrorisme aura pignon sur rue ; les marches et les pleurs n’y changeront rien. Et, le fait de manifester après chaque attaque terroriste, est la meilleure manière qui soit de faire la publicité des djihadistes qui, d’ailleurs, ne demandaient qu’à fantasmer à travers une publicité mondiale. Car, autant les dirigeants tunisiens pourront récolter les dividendes de cette grande marche, autant l’Etat islamique (EI) qui a revendiqué l’attaque contre le Bardo pourrait s’en réjouir pour avoir, à travers son action, mis en émoi une nation entière. C’est dire que le problème du terrorisme ne peut se résoudre sans une justice sociale et des réformes institutionnelles profondes à l’échelle des nations et de la communauté internationale, à même de gommer toutes les disparités et tous les torts. Il faut attaquer le mal à la racine, car, faut-il le rappeler, la révolution tunisienne elle-même prend sa source dans l’injustice sociale qui constitue le lit de toutes les frustrations. Il urge donc de trouver des réponses concrètes aux problèmes concrets plutôt que de passer le temps à faire dans le folklore. C’est d’ailleurs le vœu exprimé par certains Tunisiens qui ont refusé de participer à cette marche dont le mot d’ordre ne les convainc pas.

Boundi OUOBA


Comments
  • Pauvres les Africains qui se misent sur les français:
    La tunisie, souvenez vous a été arabiser malgré que c’etait un pays des berberes Amazighs Touaregs ceux là qui ont refuser de jouer le jeux de la france et c’est pourquoi la france les a margealisés…
    Eh bien Allah va les punir tous ceux qui ont manger le (haq) des autres…
    Que ce soit la France ou les africains…

    30 mars 2015

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