HomeA la uneMINUSMA : Les non-dits du départ du général Jean Bosco Kazura

MINUSMA : Les non-dits du départ du général Jean Bosco Kazura


Après 18 mois à la tête des troupes onusiennes au Mali, le général rwandais, Jean Bosco Kazura, vient de rendre le tablier. Un départ qui n’est pas sans susciter des interrogations. En effet, le commandant en chef des casques bleus au Mali a abandonné ses charges, avant même que son successeur ne soit nommé. Est-il en colère parce que l’ONU ne lui a pas donné les moyens nécessaires pour accomplir au mieux sa mission? Ou bien a-t-il été rappelé par le président Paul Kagamé ? Ou a-t-il simplement été remercié par l’ONU pour insuffisance de résultats? Difficile de  répondre avec précision à toutes ces questions. En l’absence de raisons précises, on se perd en conjectures. On le sait, ce général rwandais pourrait en avoir gros sur le cœur contre son employeur, car il a perdu beaucoup d’hommes sur le terrain, faute de moyens conséquents pour contrer les attaques terroristes. Il a fallu que le Tchad menace de se retirer du théâtre des opérations pour que l’ONU décide enfin de renforcer le mandat et les moyens matériels et logistiques pour permettre à ses soldats de mieux combattre les terroristes au Nord-Mali. Une décision intervenue il y a à peine quelques mois. Ce qui a pu naturellement le courroucer. Mais ce départ précipité du patron des troupes onusiennes au Mali pourrait aussi être lié aux résultats mitigés de la MINUSMA. Toute chose qui pourrait amener son employeur à conclure que le général est tombé dans le lac et décider par conséquent de se séparer de lui en ne renouvelant pas son mandat. Mais le problème pourrait aussi être plus profond. Le Rwanda dont est originaire le général Jean Bosco Kazura, n’est pas en phase avec les valeurs du XXIe siècle. Ce pays qui a connu le génocide, s’est conduit ces dernières années comme un véritable prédateur des droits de l’Homme. Et c’est peu dire que Paul Kagamé, qui dirige ce pays d’une main de fer depuis une dizaine d’années, n’est pas en odeur de sainteté avec la communauté internationale. Et cela, à cause des violations graves des libertés et du droit de mouvement de ses opposants dont certains sont tués sans autre forme de procès et d’autres, les plus chanceux, jetés en prison. Cette image de pays non respectueux des droits de l’Homme pourrait porter préjudice au général Jean Bosco. C’est donc ceci qui pourrait aussi expliquer cela.

Le départ du général Jean Bosco Kazura n’est pas pour faciliter la situation sécuritaire au Nord-Mali

Toujours est-il que ce départ, qui s’apparente à une désertion, est pour le moins habituel. Il y a des non-dits dans ce départ du chef de l’armée onusienne du pays de Ibrahim Boubacar Kéïta (IBK).  Le général Jean Bosco aurait dû attendre son successeur afin de lui passer les charges, avant de prendre ses clips et ses claps. Mais il en a décidé autrement et on se demande si cette façon de partir ne va pas impacter négativement le moral des troupes. Elles qui ont subi, ces derniers temps, un sévère revers de la part des djihadistes. Du reste, il faut craindre que ces derniers ne profitent de cette situation pour semer la désolation dans les rangs des soldats onusiens. Le moins que l’on puisse dire, c’est que ce départ entouré de zones d’ombre du général Jean Bosco Kazura n’est pas pour faciliter la situation sécuritaire au Nord-Mali. En tout cas, pas pour l’instant. C’est connu, lorsque la tête d’une armée est absente, elle ne peut que battre en retraite. Et la guerre asymétrique que les djihadistes livrent actuellement aux casques bleus nécessite que les troupes gardent l’arme au pied et aient des moyens et des ordres précis pour  faire face à l’ennemi. Toute chose qui ne peut se faire sans un guide aguerri et maîtrisant le terrain. Espérons que le successeur du général rwandais sera désigné dans les plus brefs délais et ses troupes dotées de moyens nécessaires pour débarrasser le Nord-Mali de tous ces dangereux parasites qui l’écument.

Dabadi ZOUMBARA

 


Comments
  • Dabadi ZOUMBARA

    Vous nous fatigués, qui n’est pas en phase avec les valeurs du XXIe siècle : C’est les occidentaux les beaux parleurs; les occidentaux car ils sèment la paqaille, ils tuent, ils pietinent les droits de l’homme si ce n’est pas dans leur interêt…
    L’africain noir est tirer, manipuler, himiluer et trahi car il ne se rend jamais compte…
    A bon entendeur Salut…

    11 décembre 2014
    • je suis d’accord avec Zoumbara. Les occidentaux créent les conflits armés pour afffaiblir les autres nations et les dominer. C’est le cas en Syrie, Irak et Nigeria

      11 décembre 2014

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