L’ONCLE AU NEVEU
Cher neveu,
J’espère que la commémoration de la Journée internationale de la femme, s’est bien passée, chez vous en Côte d’Ivoire. Tu transmettras mes chaleureuses salutations à ton épouse et à tes filles. Chez nous, ici au Faso, elle a été assez sobre. Il n’y a pas eu de cérémonie faste comme les années précédentes, contexte national oblige. Un panel a été organisé par le ministère en charge de la femme sous le thème: « Défis sécuritaire et sanitaire : quelles stratégies pour une meilleure protection des femmes? ». C’est un thème qui, à mon avis, vient à point nommé car, étant donné que les femmes sont les premières victimes des crises, si des stratégies sont mises en œuvre pour leur protection, cela ne peut qu’être louable. Cher neveu, ce que l’on a aussi salué, c’est la rapidité avec laquelle les choses sont allées, la semaine écoulée. En effet, après l’adoption de la Charte de la Transition par les Forces vives, au petit matin du 1er mars, le chef de l’Etat, Paul Henri Damiba, a été investi président du Faso, le lendemain 2 mars. 24 heures après, l’opinion découvrait enfin le Premier ministre, en la personne de Dr Albert Ouédraogo, méconnu du grand public. Il a la lourde responsabilité de conduire le navire gouvernemental à bon port, durant les 3 années que durera la Transition. 48 heures après sa nomination, précisément dans la nuit du 5 au 6 mars, le chef de l’Exécutif rendait publique son équipe composée de 25 membres dont 6 femmes, 3 militaires, 2 ministres délégués.
L’invite du PM à soutenir le gouvernement de Transition
A côté de certains visages méconnus des Burkinabè, il y a des personnalités bien connues, à l’image de Yéro Boly qui a occupé plusieurs fonctions ministérielles sous le régime Compaoré. Aujourd’hui, il est ministre d’Etat chargé de la cohésion sociale et de la réconciliation nationale. A côté de lui, se trouve Lionel Bilgo qui a désormais la charge du ministère de l’Education nationale. Il n’a pas occupé de hautes fonctions administratives mais cet écrivain et analyste politique a été révélé à l’opinion par ses critiques acerbes à l’encontre du régime déchu. Mais cher neveu, la grosse surprise et pas des moindres, est la présence de Bassolma Bazié, dans ce gouvernement de transition. Eh oui, tu as bien lu, le « Général » comme l’appellent affectueusement certains, fait partie du nouvel Exécutif. Une présence qui fait polémique et tiens-toi bien, il occupe le portefeuille de la Fonction publique, du travail et de la protection sociale. Pour certains, sa nomination à ce poste est une bonne chose car, connaissant bien les revendications des travailleurs et pour les avoir même défendues, il doit pouvoir faire bouger les lignes. En tout cas, il fait partie des ministres desquels les Burkinabè attendent beaucoup. Je crois que lui-même en est conscient, tout comme tous les autres membres du gouvernement qu’on a hâte de voir à l’œuvre. L’équipe a d’ailleurs tenu un Conseil des ministres de prise de contact, le 7 mars dernier. Le Premier ministre, Albert Ouédraogo, a indiqué que son équipe entend « travailler avec abnégation » et de ce fait, il a invité l’ensemble des Burkinabè à « soutenir le nouveau gouvernement dans ces moments difficiles que traverse notre pays et dans la mise en œuvre de cette vision de rupture que le président du Faso veut pour la gouvernance nationale ». Tout le mal qu’on peut leur souhaiter, c’est qu’ils réussissent leurs missions pour le bonheur du peuple qui souffre le martyre. Sur ce, je te dis au revoir et à bientôt! Que Le Tout-Puissant nous garde!
Ton oncle