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ONEA – DORI : Un vigile retrouvé mort, la caisse cambriolée


 

 

L’ONEA de Dori et ses usagers étaient tristes ce mardi 20 février 2018. La cause, un de ses vigiles, Mamoudou Diallo, a été retrouvé mort, apparemment assassiné. Pour mieux comprendre les faits, nous nous sommes déplacé sur les lieux. Constat !

 

«Un vigile de l’ONEA a été tué hier nuit». C’est l’alerte que nous avons reçue ce mardi  20 février 2018. A 8h 00, la gendarmerie était déjà sur les lieux et les vigiles filtraient les entrées de la cour. A l’intérieur, se trouvait le Commandant de la Brigade territoriale, Ali Traoré. Etaient également présents, un médecin, le chef du Centre de l’ONEA de Dori, deux vigiles et des proches de la victime. Les uns et les autres se concertaient par petits groupes. Les agents de l’ONEA étaient plongés dans un désarroi total. Le chef du Centre, Yempabou Roland Lompo, allait et venait, soit d’un groupe à l’autre, soit pour répondre à un coup de fil, soit pour apporter des réponses aux éléments du CB Traoré. A 8h 15mn, le Procureur du Faso près le Tribunal de grande instance (TGI) de Dori faisait son entrée dans la cour. Après les constatations d’usage et en accord avec le médecin, les collègues et les proches de la victime ont procédé au transfert du corps à la morgue du Centre hospitalier régional de Dori. Et ce n’est qu’après cet acte que la presse a pu s’approcher du lieu du drame. La chaise de la victime était toujours à sa place. Ses chaussures et une lampe-torche traînaient par terre. Son fusil de garde de même que son portable qui sonnait d’ailleurs ainsi que sa matraque ont été emportés par la gendarmerie, certainement pour les besoins de l’enquête. Sur le bâtiment proprement dit, on constate que la porte d’entrée située à l’intérieur de la cour a été forcée. Une fois à l’intérieur, la porte donnant accès au coffre-fort a également été forcée. Des papiers traînaient par terre, signe que le ou les visiteurs ont fouillé dans les tiroirs. Mais que s’est-il réellement passé ? «Je ne suis pas habilité à parler. Tout ce que je peux vous dire, c’est que nous sommes sur les lieux pour investiguer», nous a répondu le CB Ali Traoré, lorsque nous avons voulu lui arracher un mot. Mais comment le crime a-t-il été découvert ? Pour répondre à cette question, nous nous sommes tourné vers Amadou Cissé, l’un des deux vigiles, le premier à arriver sur les lieux pour la relève, à 6h 30mn  du matin. «A mon arrivée pour la relève, j’ai trouvé que toutes les portes étaient fermées. D’habitude, quand j’arrive pour la relève, je trouve qu’il a ouvert toutes les portes. Il éteint toutes les lumières et s’assoie pour m’attendre. Quand je suis arrivé, j’ai tapé à toutes les portes en vain.  C’est là que je me suis dit qu’aujourd’hui, il y a quelque chose qui ne va pas. Soit il n’est pas là, soit il  y a quelque chose qui ne va pas. J’ai regardé par-dessus le mur. Quand j’ai vu sa moto garée, j’ai compris qu’il y a quelque chose qui ne va pas. Je suis passé par-dessus le mur pour entrer. Je l’ai trouvé assis sur la chaise, le visage bandé. J’ai trouvé que les portes du bâtiment ont été forcées et des papiers jetés par terre dans le bureau abritant le coffre-fort. Les visiteurs n’ont rien eu, parce qu’on ne laisse pas l’argent dans les caisses. Ils sont allés vandaliser le magasin avant de ressortir. Diallo était assis sur sa chaise. Il y avait trois balles dont deux posées sur son ventre. C’est comme s’il voulait charger son fusil. Je ne sais pas à quelle heure il est mort. Je suis allé prévenir le directeur», a témoigné Amadou Cissé.

«C’est aux environs de 6h 30mn que le remplaçant de la victime m’a informé. Nous avons essayé de le réanimer, mais on s’est rendu compte qu’il était décédé.  Immédiatement, j’ai informé ma hiérarchie et je suis allé faire la déclaration à la gendarmerie. Pour le moment, je ne sais pas comment il a été assassiné et comme le Procureur est venu constater et que la gendarmerie est là-dessus, je ne peux pas me prononcer. Je sais qu’il avait les yeux bandés et la dernière fois que je l’ai vu, c’était hier à 22h 30mn,  quand je suis sorti de mon logement pour lui demander de refermer la porte de la cour, car je n’allais plus ressortir et je suis rentré me coucher. Pour le moment, nous attendons de faire les états pour savoir ce qui manque. Mais ce qui est sûr, c’est que la caisse a été cambriolée», nous a confié Yempabou Roland Lompo, le chef du Centre de l’ONEA de Dori.

Nous nous sommes déporté au TGI de Dori pour rencontrer le Procureur du Faso, Claver Kabré. «Ce matin, j’ai été saisi par mes OPJ. J’ai été alerté par une des unités de ce qu’un corps sans vie a été retrouvé à l’ONEA de Dori et immédiatement, je me suis rendu sur les lieux. Mais avant d’y aller, j’ai donné des instructions par téléphone par rapport à la sécurisation de la scène du crime. Il m’est revenu d’ailleurs que des gens, notamment vous de la presse, se précipitaient déjà pour prendre des images. Et c’est le lieu aussi de rappeler que quand un crime est commis, il y a lieu de délimiter la scène du crime pour éviter de la polluer, ce qui pourrait faire disparaître des indices pouvant conduire à la découverte du malfrat». A la question de savoir s’il n’y a pas de connotations terroristes derrière cet assassinat, le Procureur Kabré a répondu qu’il ne «faut pas aussi s’alarmer et voir en tout du terrorisme. L’origine criminelle a été établie, mais la nature terroriste ne ressortait pas des premières constatations».

En rappel, le défunt vigile était marié et père de 5  enfants. Il était également le représentant à Dori, de sa structure de sécurité privée. Des informations recueillies sur place font état d’une mort par strangulation ou étouffement.

Hama Hamidou DICKO (Correspondant)

 

 

 


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