HomeLa chronique du fouOPERATION « MANA-MANA » : Et si l’on faisait plutôt opération fermeture de caniveaux ?  

OPERATION « MANA-MANA » : Et si l’on faisait plutôt opération fermeture de caniveaux ?  


Avec l’avènement du gouvernement de la Transition, un nouveau concept, si c’en est vraiment un, a vu le jour. Il s’agit de l’opération de salubrité baptisée Opération « mana-mana ». Au départ, je croyais que c’était nous les fous qu’on visait parce que nous n’avons ni domicile fixe, ni poubelle fixe pour y jeter des ordures. Mais quand j’ai vu le président Paul-Henri Sandaogo Damiba himself, pelle à la main, en train de remplir une brouette d’ordures, j’ai vite compris qu’il s’agit d’une opération qui vise à débarrasser nos villes des ordures de tout genre. C’est dire si l’initiative est loin d’être mauvaise. Mais, en dépit de cette justesse que je ne saurais contester, je pense qu’on peut mieux faire. Si tant est que l’objectif est d’assainir véritablement nos villes. Au lieu de l’opération « mana-mana », et si on faisait plutôt opération fermeture de caniveaux ? Ce n’est un secret pour personne que les caniveaux à ciel ouvert que nous côtoyons dans nos villes, sont sources de dangers pour ne pas dire d’accidents graves. Et Dieu seul sait combien d’usagers ont péri dans ces caniveaux, lors d’accidents de la circulation routière. A cela, il faut ajouter le fait que certains ménages, faute de poubelle et profitant de la pluie, déversent leurs ordures dans ces caniveaux, les obstruant ainsi. Certes, il s’agit là, d’actes inciviques. Mais n’est-ce pas parce que ces caniveaux sont non couverts que des citoyens se comportent ainsi ? Ne dit-on pas que l’occasion fait le larron ? J’en viens d’ailleurs, à me demander pourquoi autant de caniveaux à ciel ouvert dans une ville comme Ouagadougou. La corruption est-elle passée par-là ? Tout porte à croire que oui.  

 

 

Tant qu’on ne luttera pas contre les pratiques malsaines, on aura toujours des caniveaux de la mort

 

 

En tout cas, on imagine mal qu’on puisse passer un marché de bitumage d’une route à l’intérieur d’une ville sans inclure le volet caniveaux et les dalles pour les couvrir. C’est vrai que le fou n’est pas dans le secret des dieux, mais je sais que la corruption a pignon sur rue au pays des Hommes intègres, surtout dans le domaine des marchés publics. Et ce n’est pas le dernier classement du Réseau national de lutte anti-corruption (REN-LAC) qui le place en tête de peloton des secteurs les plus corrompus au Burkina, qui me dira le contraire. Et tant qu’on ne luttera pas contre ces pratiques malsaines, on aura toujours des caniveaux de la mort. Et termes de solutions, même fou, j’ai ma petite idée. Il suffit de rendre obligatoire la réalisation de caniveaux fermés avant le démarrage du bitumage de la voie et on résoudra un pan du problème. Mais en attendant, il faut œuvrer à fermer tous ces caniveaux non couverts qui endeuillent, par moments, des familles. Cela nous dispensera de l’opération « mana-mana » ou du moins, la rendra moins nécessaire et mieux, nous permettra de réaliser des économies. Car, il ne fait pas l’ombre d’un doute que les missions qui sont organisées dans le cadre de l’opération « mana-mana », occasionnent d’énormes dépenses en termes de carburant, de perdiems, etc. Pourtant, sans considérer comme dérisoires les efforts qui sont faits par les uns et les autres, force est de constater que les résultats sont maigres puisque l’adhésion populaire tant attendue, tarde à se concrétiser. Autant dire que le gouvernement gagnerait à changer son fusil d’épaule. En tout cas, le diagnostic est désormais connu, il ne reste plus qu’à trouver le remède approprié. Et j’ai la faiblesse de croire que l’opération fermeture de caniveaux a toutes les chances d’avoir l’adhésion des citoyens, au regard des dangers auxquels ils sont exposés avec les caniveaux à ciel ouvert.

 

« Le Fou »


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