HomeA la uneOUVERTURE DE LA SAISON DES RETOURNEMENTS DE VESTES : A tous ceux qui mangent la politique comme kabato* !!!

OUVERTURE DE LA SAISON DES RETOURNEMENTS DE VESTES : A tous ceux qui mangent la politique comme kabato* !!!


Hum ! Ce pays-là ! De ma position actuelle, dans ma pauvre zone non-lotie de Djikôfè, j’observe les pas de danse de beaucoup de gens depuis la chute de Damso (Damiba), le 2 octobre dernier. Laudateurs et partisans passionnés de l’enfant terrible du Kourritenga durant les huit mois de son pouvoir, ils sont devenus atones depuis quelques jours. Saint Pierre a nié Jésus trois fois avant que le coq ne chante. Ces gens-là sont en train de renier leur « envoyé de Dieu ». Depuis sa villa de Lomé, Paul-Henri Sandaogo Damiba a désapprouvé certainement les gestes de ses anciens courtisans et admirateurs, hommes politiques et membres d’organisations de la société civile. Des plateaux télé aux rues des grandes villes du pays, l’illustre hôte de Faure Gnassingbé découvre le vrai visage de nombreuses personnes qui se comportaient en zélateurs de son régime. Caméléons et opportunistes, ces thuriféraires d’hier sont aujourd’hui les stars d’une saison très animée de retournements de vestes. Sans sommation, ils ont sauté dans les bras du MPRS 2 du capitaine Ibrahim Traoré qu’ils couvrent d’éloges tout en dénonçant la puanteur de la mare du MPRS 1 où ils se vautraient pourtant, tous épanouis. Eh ! Il y a des gens qui n’ont pas peur de Dieu dans ce pays.  De Blaise Compaoré à Damiba en passant par Roch Marc Christian Kaboré, j’ai toujours observé l’irruption sur la scène, de cette race de personnes sans aucune conviction. Seul la « mangeoire » les guide. D’un régime à l’autre, ils changent de camisole au mépris de l’intelligence du peuple burkinabè. Et généralement, ce sont des gens médiocres et sans idéaux qui composent cette race d’individus.

 

On ne doit pas laisser faire ces « retourneurs » professionnels de vestes au risque de les voir vendre notre pays

 

Leur seul idéal, leur seule valeur, c’est l’argent, les privilèges et les honneurs. Le patriotisme et les idéaux républicains dont ils disent se prévaloir ne sont, en réalité, que des foulards exhibés pour s’attirer les grâces des dirigeants qui, malheureusement, tombent généralement dans leurs pièges. Les dirigeants eux-mêmes sont souvent les vrais instigateurs et les promoteurs de ces comportements alimentaires parce que cela leur donne l’illusion d’avoir une assise sociale et politique. Seulement, l’histoire a montré qu’ils ont toujours eu une erreur d’appréciation lorsque sonne la cloche de la chute. En effet, ils découvrent à la fin que ceux qui leur faisaient des « atalakou », n’hésitent pas à les renier.   Il faut le dire, cette culture de retournement systématisé de vestes a des conséquences désastreuses sur la société burkinabè et la marche du pays. Moi, le Fou, j’observe ce qui se passe autour de moi. D’abord, c’est le « on ne fait rien pour rien » ; le verset le plus connu de tous ! Le dieu « argent », Mammon, règne en maître. Tout a un prix et chacun à son prix. Pour ma part, j’estime que cela freine l’action de ceux qui, au niveau de l’engagement citoyen et politique, se battent pour un développement réel de notre pays. En tout cas, les citoyens sont désorientés. Ensuite, la noblesse de la politique et de l’engagement citoyen a laissé place aux intrigues, aux opportunismes les plus viles, aux pratiques de destructions massives qui sapent même le fondement de nos sociétés. J’en connais même qui sont capables de vendre le pays pour satisfaire leurs pulsions alimentaires. Quoi de plus normal que les terroristes et autres entreprises criminelles aient trouvé, dans nos pays, des espaces fertiles à l’exercice de leurs basses besognes. Alors, à tous ceux qui mangent la politique comme kabato*, arrêtez ça ! Parce que la vision qu’on a de la politique, aujourd’hui, constitue la sève nourricière de ces pratiques destructrices qui n’auraient jamais existé au temps de ceux qui se sont battus pour la reconstitution de la Haute-Volta et l’avènement de son indépendance.  En tout cas, aujourd’hui que le Burkina est confronté à la pire crise existentielle de son histoire, l’on ne doit pas laisser faire, en toute impunité, ces « retourneurs » professionnels de vestes au risque de les voir vendre notre pays. Car, j’ai l’impression qu’ils sont à même de pactiser avec l’ennemi si celui-ci accepte de miser gros.

 

Le Fou

 

* Pâte de semoule de maïs


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