HomeA la unePAIEMENT ELECTRONIQUE DES CONTRAVENTIONS ROUTIÈRES :  Un pas en plus dans la lutte contre la corruption !

PAIEMENT ELECTRONIQUE DES CONTRAVENTIONS ROUTIÈRES :  Un pas en plus dans la lutte contre la corruption !


Désormais, pour avoir brûlé dans la circulation, un feu vert ou un stop, les tractations avec l’agent de police au soleil, devraient tourner court. Et pour cause. Il ne devrait plus y avoir la possibilité, pour le citoyen en infraction, de payer en espèces sonnantes et trébuchantes l’agent de la circulation qui constate l’infraction. Mieux, l’indélicat usager de la route pourrait faire appel à une tierce personne pour payer son incivisme s’il a, en plus, les poches trouées. Ce sont là quelques avantages de la plateforme « e-contravention » lancée le 11 juillet dernier par  la ministre de la Transition digitale, des postes et des communications électroniques, Docteure Aminata Zerbo/Sabane qui avait à ses côtés, son homologue en charge de la Sécurité, Mahamoudou Sana.  Selon les deux membres de l’Exécutif qui étaient à la cérémonie officielle de lancement de cette plateforme, cette innovation s’inscrit dans la dynamique de la vision du chef de l’Etat, le capitaine Ibrahim Traoré,  qui est de moderniser et de renforcer l’intégrité de l’Administration publique à travers la dématérialisation des différentes procédures. « L’e-Contravention a été mise en place pour atténuer les difficultés rencontrées par les usagers en cas de commission d’infractions contraventionnelles. Elle sera aussi un moyen efficace de lutte contre les pertes de capitaux au profit du budget de l’Etat. Par ailleurs, elle permettra aux structures de l’Etat, de disposer de statistiques fiables en matière de contraventions », ont, en effet, fait savoir les deux membres du gouvernement.

 

C’est aussi sur la conscience des Hommes et leurs comportements qu’il faut agir

 

 Et voilà, pourrait-on dire, une nouvelle initiative à saluer dans la mesure où les agents des Forces de défense et de sécurité en charge de la gestion de la circulation routière, sont régulièrement accusés de tracasseries et de corruption. En effet, le hit parade de  la corruption au Burkina Faso, régulièrement fait par le Réseau national de lutte anti-corruption (REN-LAC), est mené par la police municipale, la douane et la gendarmerie avec quelques fois un clin d’œil à la Direction générale des transports maritime et terrestre (DGTTM). En tout état de cause, tout en saluant l’avènement de la plateforme « e- Contravention », l’on ne peut que souhaiter que de la phase expérimentale prévue pour Ouagadougou et Bobo-Dioulasso, l’on passe rapidement à la phase de généralisation sur toute l’étendue du territoire national. En effet, l’incivisme, dans la circulation, est depuis quelques années, au Burkina Faso, l’un des traits caractéristiques des Burkinabè, sans discrimination d’âge ni de sexe, avec tout ce que cela comporte comme dégâts matériels et humains. Et cet état de fait est en partie, imputable au fait que pour 1 000 ou 2 000 F CFA glissés à un policier en faction sur la route, l’on peut se donner le droit de mettre en danger la vie de tous les autres usagers de la route. En évitant désormais la possibilité de payer directement le policier, on diminue le risque de l’amadouer et donc de s’en tirer à bons comptes. Mieux, on donne la possibilité à  tout citoyen qui, de passage, verrait un usager de la route tendre un billet de banque à un agent en poste pour contrôler la circulation, de dénoncer et le corrupteur et le corrompu.  Cela dit, il faut se garder de croire que naïvement, la plateforme « e- Contravention », à elle seule, suffira à résoudre tous les problèmes de la circulation routière. Car, avant que l’électronique n’entre en jeu, il y a toujours l’Homme. Et l’Homme trouve toujours les moyens de contrecarrer ses propres inventions et cela est particulièrement vrai dans le cas présent où le paiement électronique ne rompt pas le contact humain et donc toujours la possibilité du deal. C’est donc aussi sur la conscience des Hommes et leurs comportements, qu’il faut agir.

 

Sidzabda 


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