HomeA la unePARTICIPATION OU NON DE L’EX-MAJORITE A LA PRESIDENTIELLE : Avoir la cohésion sociale comme boussole

PARTICIPATION OU NON DE L’EX-MAJORITE A LA PRESIDENTIELLE : Avoir la cohésion sociale comme boussole


Depuis le 31 octobre 2014, date à laquelle l’ex-président burkinabè  Blaise Compaoré a été contraint, sous la pression populaire, d’abandonner le pouvoir, le pays des hommes intègres  a pris un nouveau départ, avec dans sa ligne de mire, la construction d’une société juste, équitable et débarrassée de toute idée de pouvoir à vie. Il s’est ainsi attiré davantage la sympathie des autres peuples de la sous-région et même  de l’Afrique tout entière. Alors que  les récits de son héroïsme perturbent encore le sommeil de nombre de dictateurs sur le continent, la jeunesse africaine, elle, voudrait au contraire que l’expertise  burkinabè soit mise à la disposition de tous les peuples d’Afrique, par devoir de solidarité dans ce bras de fer désormais engagé entre les dirigeants autocrates  et leur  peuple. La présence d’un membre du Balai citoyen parmi les activistes arrêtés en RDC, participe justement de cet engagement militant auprès des autres peuples d’Afrique en lutte.

Elu homme de l’année 2014  par la radio mondiale RFI, le peuple burkinabè porte désormais un lourd fardeau sur ces épaules ; celui de ne pas décevoir ceux pour qui il est devenu un modèle de lutte. Mais ne pas décevoir signifie avant tout, pour lui,  ne pas faire les choses à moitié et donc réussir intégralement sa transition. Et ça, ce n’est pas la moindre des choses. Car, que ce soit à l’intérieur ou à l’extérieur du pays, la révolution du  peuple burkinabè ne compte pas que des amis. Réussir sa transition implique donc qu’il garde son unité, son intégrité, en rejetant l’exclusion, la haine et l’inclinaison à la vengeance. Mais comment réussir notre transition, tout en fermant nos oreilles aux douces et non moins  mortifères mélodies que les sirènes de la haine fredonnent constamment à nos oreilles ? Une seule voie pour y parvenir : c’est de faire de la cohésion sociale, notre boussole. C’est ainsi que nous conduirons à bon port notre révolution, et c’est ainsi que nous rendrons service aux autres peuples qui nous observent. Et mieux, c’est ainsi que nous ferons échouer une seconde fois le projet cynique de récupération de la victoire de notre peuple.

 

La transition doit être vigilante quant à l’application de la charte

 

 

L’élection présidentielle de 2015 fait déjà l’objet de chaudes empoignades verbales qui, si on n’y prend garde, pourraient déraper et mettre justement en danger notre  transition. Il est vrai que les rancœurs sont encore vives, car les plaies creusées pendant près de trois décennies de gabegie et de règne sans partage d’un clan sur toute la nation, sont encore saignantes. Et de ce fait, les victimes d’hier, forts de leur victoire sans bavure, peuvent être facilement  enclines à la vengeance. Pourtant il ne faut pas en arriver là. Il faut privilégier le dialogue entre Burkinabè  et  donner aux enfants prodigues d’hier, l’occasion de se repentir et de réintégrer  la maison paternelle. A charge pour eux de savoir raison garder et éviter les propos du genre à réveiller la colère que beaucoup s’efforcent jusqu’aujourd’hui d’oublier. On ne doit pas perdre de vue que parmi les bourreaux d’hier, il y en a dont la demande de pardon est sincère. 

La question de la participation de l’ex-majorité à la présidentielle qui, en ce moment, fait couler beaucoup d’encre et de salive, mérite que les autorités de la transition s’en saisissent et agissent de manière à faire retomber le  mercure social. La transition a, en effet, une très grande responsabilité dans le débat qui est en train de se mener en ce moment. Elle doit dépassionner le débat sur  la participation ou non de l’ex-majorité à l’élection à venir. Et pour ce faire, elle doit favoriser une meilleure compréhension des textes par tout le monde. La charte de la transition doit être le vade-mecum de toutes  nos actions, dans le cadre de la transition. Or, pour autant que l’on sache, la charte n’a pas prôné la dissolution des partis de l’ex-majorité. Vu sous cet angle, rien n’interdit aux partis de l’ex-majorité de prendre part à l’élection présidentielle. Par contre, la Charte interdit la participation de tous ceux qui ont ouvertement appelé à la modification de la Constitution, afin de permettre à Blaise Compaoré de s’éterniser au pouvoir, d’animer encore des activités politiques. Cela est considéré par la Constitution comme « le crime le plus grand commis contre notre peuple ». De ce fait, les autorités de la transition, en traînant à appliquer les sanctions prévues à cet effet, prennent le risque de laisser chacun croire qu’il n’a commis aucun crime et même se présenter en victime résignée de ceux qu’il a torturés hier. La transition doit donc être vigilante quant à l’application de cette charte. Et ainsi, donner l’occasion à ceux qui se sont trompés de reconnaître leur erreur et de demander un pardon sincère à ceux à qui leur mauvaise foi ou leur égoïsme à porté préjudice. Dans une agression, il ne saurait y avoir deux victimes. Quand c’est le cas, c’est que le bourreau fait en plus dans le cynisme. Cela dit, rien, pas en tout cas notre charte, n’interdit à l’ancienne majorité de se positionner dans la course à la présidentielle. Il reste cependant que la transition doit prendre des dispositions afin que les milliards de F CFA pillés des caisses de l’Etat, ne viennent pas fausser le jeu démocratique. Si pour les deux camps, la cohésion reste notre boussole, c’est le peuple burkinabè dans son ensemble qui en sortira grandi.

 

Dieudonné MAKIENI

 

 


Comments
  • Hier il fallait suspendre le CDP et ses partis allies, aujourd’hui il faut viser des individus bien specifiques. Mais pour suivre votre argument, il faudrait commencer par Rock qui disait que la limitation du nombre de mandats presidentiels est anticonstitutiionnel. Par extension, il faudrait aussi suspendre les leaders de tous les partis qui ont permis a leurs deputes de se rendre a l’Assemblee Nationale pour voter sur cette loi scelerate puisqu’ils auraient enterine les resultats des votes… a ce qu’on sache aucun parti n’a donne de consigne de boycotter le voter.
    Quand on parle d’argent vole, c’est difficile de trouver un homme politique aujourd’hui au Burkina dont on ne dit pas qu’il a mange ne serait-ce qu’un peu (les milliards fetes, la BIB, la mairie, l’ONAC, etc). Alors allons aux elections et faisons confiance aux electeiurs pour choisir les representants qu’ils veulent. Si on se met a vouloir couper les cheveux en quatre, on risque de foncer droit dans le mur.

    18 mars 2015
  • On ne peut pas faire comme si rien ne s’était passé les 30 & 31 octobre 2014. Des personnes ont perdu la vie d’autres ont été blessées tout cela par l’entête “bovin” de Blaise et ses courtisans (dirigeants du CDP, ADF/RDA, UPR, UNDD, et tous les partis politiques membres du Front Républicain). Au moins ces dirigeants et tous les membres du gouvernement de LAT pour avoir entériné la loi examinée en Conseil des Ministres, l’ex-PM en tête celui qui a signé une réquisition pour que l’armée mâte la population ainsi que les responsables du RSP et autres Corps de défense et de sécurité impliqués dans la répression ayant abouti à la mort de plusieurs personnes doivent être traduits en justice les uns pour haute trahison et les autres pour avoir tiré ou donné l’ordre de tirer sur la population. La sanction la plus juste serait que ces personnes soient déchues de leur droit de citoyen et exclues de toute activité politique de quelque nature que ce soit pendant au moins 10 ans. Bien sûr elles devront verser des dommages à la nation et aux familles des victimes. Les partis politiques dont sont membres ces personnes doivent pouvoir participer à l’animation de la vie politique. On ne peut pas parler de paix sociale, de réconciliation, etc. sans justice. Ceux qui ont fauté doivent répondre et punis.
    S’agissant de vols des deniers publics et autres acte condamnables, il est à craindre que seule une infime partie de ceux qui ont eu la chance de conduire les affaires de l’État à quelque niveau que ce soit peut pouvoir montrer patte blanche. Peut-être même qu’il n’y a personne. Tout dépend de l’importance du préjudice causé à la nation (montant des sommes détournées, institutionnalisation de la corruption, de l’impunité, blanchiment d’argent, concussion, délit d’initié, arrogance, etc.).

    19 mars 2015
  • Bjour! l ex-majorité veut aller aux elections selon eux c est pour la cohésion sociale. La cohésion sociale na point besoin d eux à la présidence, nos blessures saignent toujours. Certainns manifestants prennent la transition coe un manguier dont ces fruits si bas: si non c est les mème ethnie bobo de Solenzo qui votait CDP massivement avec des promesses qui sont jamais réalisées. Aux plateau mossi des Departement coe Zitenga st goudronnés,électrifiés pendant des Provinces souffrent. c est ca la viande d éléphant. Nous sommes tous complices de ce qui nous arrive pas la transition.Notre silence complice a retardé le dvlppmt de certaines région pdt vingt ans et ns voulons que la transition fasse du ginamori pour nous satisfaire. non,mieux vaut de passer par la diplomatie car Kaf en est un. Pour finir,aidez moi ( presse) à porter cette information au haut niveau je vous conjure; les policiers radiés…mon salaire ne suffit plus or je dois venir au secours de mon grand frère et ses marmailles

    25 mars 2015

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