HomeLignes de forcePOURSUITE DES MANIFS CONTRE NKURUNZIZA : Le refus de la peur et de la résignation

POURSUITE DES MANIFS CONTRE NKURUNZIZA : Le refus de la peur et de la résignation


La lutte du peuple burundais est entrée dans une phase cruciale. Une phase où il ne lui reste pas d’autre choix que de continuer la résistance, jusqu’à ce que victoire et gloire s’en suivent. A l’étape actuelle, les Burundais savent désormais à quoi s’attendre et savent surtout à quoi ils ne doivent pas s’attendre ; Nkurunziza est bien agrippé à son fauteuil et rien, de toute évidence, ne le fera changer d’avis. Ni la réprobation générale de la communauté internationale, ni les nombreuses victimes qui tombent chaque jour dans les rangs du peuple. C’est dire donc que c’est une longue et difficile lutte qui s’annonce. C’est un bras de fer sans merci entre un président obstiné, et son peuple déterminé à arracher sa liberté. L’histoire de la lutte des peuples à toujours montré que la victoire n’a jamais été du côté des tyrans. De Moubarack à Ben Ali en passant par Bokassa et autres Idi Amin Dada, les exemples sont légion qui rappellent toujours la victoire des peuples. Le peuple du Burundi semble plus que jamais ragaillardi par ces victoires et celle, plus récente, du peuple burkinabè qui doit sans doute servir de levain à sa lutte. Désormais, la peur ou la résignation ne devraient plus avoir droit de cité.

Le sang des martyrs a galvanisé les survivants pour qui lutter, résister jusqu’à la victoire, doit être le credo. Les images de manifestants affrontant les forces de défense et de sécurité avec détermination, les mains nues, autorisent à penser que la pression sera maintenue jusqu’au bout.

Dans les bras de fer qui opposent les peuples aux dictateurs, il y a toujours des signes qui précèdent la chute de ces derniers. Ces signes sont premièrement la disparition totale de toute possibilité de dialogue entre le tyran et le peuple. Le tyran, à cours d’arguments, se refugie derrière la force publique qu’il utilise désormais de façon abusive et injuste. Il est en ce moment convaincu qu’à force de répression, il ramènera le peuple « dans les rangs ». Mais c’est toujours l’effet contraire qui se produit. La répression ne fait que remonter davantage les manifestants qui, à la limite, préfèrent mourir en martyrs, plutôt que de capituler. Nkurunziza, comme tous les dictateurs, ne lit pas ces signes.

Qu’attendent   Washington, Paris, l’Union européenne et les autres pour emboîter le pas à Bruxelles ?

Le second signe qui annonce la chute du tyran, et que le pasteur de Bujumbura va sans doute apprendre à ses dépens, est le nombre de plus en plus grand des manifestants, malgré la répression.

De quelques centaines de jeunes au départ qui occupaient les rues pour manifester leur mécontentement, le mouvement n’a cessé de grossir. Aujourd’hui, c’est par milliers qu’ils occupent désormais les artères de la capitale pour signifier à leur président, leur refus de la peur et de la résignation.

Et maintenant, que va faire Nkurunziza ? Pour combien de temps restera-t-il sourd à la colère de son peuple ? Là encore, certains signes laissent comprendre que les jours de Nkurunziza à la tête du pays sont comptés. Au nombre de ces signes, on note que le front présidentiel continue à se fissurer. Ses proches collaborateurs commencent à quitter le navire. Ceux qui ne peuvent le faire, ont commencé à faire partir leurs familles hors du pays. L’armée et la police ne sont plus en bonne intelligence.  Pendant ce temps, le front des démocrates, malgré les assassinats opérés dans leurs rangs, reste uni et imperturbable, encouragé par la belle réaction de la Belgique qui a choisi ouvertement son camp, celui du peuple. Qu’attendent Washington, Paris, l’Union européenne et les autres pour emboîter le pas à Bruxelles ?

Dieudonné Makieni


Comments
  • J’ai comme l’impression que les manifestants ne se coordonnent pas et il n’y a pas une adhésion réelle de la population. Nkurunziza peut donc bien jouer sur ces faits pour conclure que les manifestations ne sont pas aussi denses que ça. A partir de moment où une partie de la population refuse le sacrifice, la lutte sera vaine. Je vois mal les manifestants faire plier Nkurunziza si la pression ne vient pas de l’extérieur.

    Nkurunziza a bien raison de dire que le Burkina Faso n’est pas le Burundi en ce sens qu’au Burkina, le peuple était soudé et les manifestations se déroulaient dans les grandes villes.

    Il faut que ce Monsieur dégage et c’est face à des situations pareilles que l’on connait l’importance de nos organisations africaines ainsi qu’internationales. Quand il s’agit de l’Afrique, on ne se presse pas trop aux portiques car ils sont tellement nombreux qu’ils peuvent crêver.

    26 mai 2015

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