LE PREMIER MINISTRE A PROPOS DU FINANCEMENT DU PNDES : « Le plus dur commence »
Une dizaine de jours après la conférence de Paris, qui s’est tenue les 7 et 8 décembre derniers dans le cadre du financement du Programme national pour le développement économique et social (PNDES), le Premier ministre burkinabè, Paul Kaba Thiéba, a rencontré la presse. C’était le lundi 19 décembre 2016, pour faire le bilan de ladite conférence et aborder les défis qui attendent le Burkina.
« Du point de vue du financement du PNDES, il est important de préciser que notre ambition n’était pas de revenir de Paris avec des chèques ou de la liquidité, mais d’obtenir un engagement des Partenaires techniques et financiers (PTF) à accompagner le gouvernement dans la mise en œuvre du PNDES », a déclaré en substance le Premier ministre Paul Kaba Thiéba. C’était lors d’une conférence de presse le 19 décembre dernier à Ouagadougou, pour faire le point de la conférence de Paris qui a eu lieu les 7 et 8 décembre 2016 sur le financement du Programme national pour le développement économique et social (PNDES). A travers cette déclaration et suite au succès de cette conférence, le chef du gouvernement burkinabè voulait tout simplement dire que les montants annoncés ne sont que des intentions et qu’il y a encore du travail à faire. Auparavant, il a rappelé que le bilan de la conférence de Paris est largement au-dessus des attentes et c’est un succès qui se situe à plusieurs niveaux. Dans un premier temps, la mobilisation a enregistré une participation record, a relevé Paul Kaba Thiéba, parce que ce sont 800 participants venus de pays amis, d’institutions publiques multilatérales et bilatérales, du secteur privé national et international et de la société civile qui ont pris part à la conférence alors qu’il était attendu au départ 300 participants. Si le montant du financement à rechercher était de 5 570 milliards, les intentions de financement s’élevaient déjà à 8 352 milliards de F CFA dès le premier jour soit 150% du besoin de financement et, 10 062 milliards de F CFA des manifestations d’intérêt des acteurs du secteur privé le deuxième jour. Ainsi, le montant agrégé des intentions de financement public et privé s’élève à 18 414 milliards de F CFA soit un taux de couverture de 330% et tous les trois axes du PNDES sont concernés par ces financements. Face à ce résultat, le Premier ministre Paul Kaba Thiéba a déclaré « Burkina Faso is back and open for business » pour dire que le Burkina est de retour et ouvert au business. Le défi, présentement, est de travailler à la matérialisation des engagements. Et le chef du gouvernement d’indiquer, « il s’agit pour nous dans un bref délai, de préparer des dossiers et de rentrer immédiatement en contact avec chaque partenaire en vue de remplir les conditions préalables pour le décaissement des montants promis ». Le temps pressant, il dit avoir donné des instructions afin que le travail soit fait avec diligence pour gagner en efficacité.
Le succès de cette conférence, confie Paul Kaba Thiéba, est dû au fait que les partenaires ont cru aux réformes structurelles que le gouvernement burkinabè est en train d’opérer pour asseoir les bases d’un développement durable du Burkina avec une croissance forte, durable et inclusive. Il a aussi mis ce succès sur le compte du peuple burkinabè particulièrement sa jeunesse. Pour lui, c’est la reconnaissance du prix du sang versé par cette jeunesse pour recouvrer la liberté et la démocratie. En somme, c’est la crédibilité retrouvée du Burkina sur la scène internationale. Il faut surtout souligner que la mise en œuvre du PNDES sera optimisée par un dispositif de suivi-évaluation rigoureux comprenant des organes et instances. C’est dans ce sens que le Premier ministre a cité les principaux organes que sont le comité national de pilotage qu’il va lui-même présider ; le comité technique national que va diriger le secrétaire général du Premier ministère ; le secrétariat permanent du PNDES qui est l’organe administratif et technique ; les cadres sectoriels de dialogue et les cadres régionaux de dialogue. Maintenant qu’il y a cet acquis du financement du PNDES, comment donc rassurer les investisseurs face aux menaces terroristes surtout qu’au lendemain de la conférence de Paris, le Burkina est victime d’un attentat. A ce sujet, Paul Kaba Thiéba a rappelé que c’est le septième attentat que vient de vivre le Burkina après celui du 15 janvier 2016. C’est un phénomène mondial, dit-il, et d’ajouter, « nous devons faire face à la réalité et nous battre. Dans ce sens, notre gouvernement est déterminé ». Il fait savoir que les intentions des terroristes sont de décourager, démoraliser tout en relevant que malgré tout, les Burkinabè doivent être déterminés. Sur les mesures à prendre à ce niveau, il indique que ce n’est pas le lieu d’en parler surtout publiquement. Mais que réserve-t-il au ministre en charge de la Défense et de la sécurité intérieure face à la multiplication des attentats. Pour le chef du gouvernement là n’est pas le débat, et de prendre le cas de la France, de la Belgique ou encore des Etats-Unis où il y a eu des attentats plus que sanglants, violents mais les différents ministres de la Sécurité n’ont pas été démis de leur fonction. Ce n’est pas une question de personne, affirme-t-il, parce que cela profiterait aux terroristes qui aimeraient bien que le désordre politique s’installe.
Antoine BATTIONO