HomeA la unePRESIDENTIELLE AMERICAINE: Quelles similitudes avec l’Afrique ?

PRESIDENTIELLE AMERICAINE: Quelles similitudes avec l’Afrique ?


 

Plus que quelques jours et les Américains se rendront, le 8 novembre prochain, aux urnes pour élire le 44e successeur de Georges Washington, le père de l’indépendance, à la Maison Blanche. Depuis 1789 que dure la belle aventure démocratique américaine, s’il a fallu attendre plus de deux siècles pour voir le premier et seul  Noir, Barack Hussein Obama,  accéder à la magistrature suprême en 2008, l’édition 2016 pourrait aussi être inédite, avec la probable accession d’une femme à ce poste hautement prestigieux. Il s’agit de la démocrate Hillary Clinton, épouse du 42e président, Bill Clinton, qui sera opposée dans les urnes, au républicain milliardaire Donald Trump, un personnage politique qui s’est révélé au monde plutôt par ses excentricités. Notamment quand il promet d’ériger un mur entre son pays et son voisin mexicain, pour lutter contre l’immigration clandestine, ou bien quand il fait facilement l’amalgame entre islam et terrorisme, et s’en prend frontalement aux musulmans à qui il veut tout simplement fermer les portes des Etats-Unis. Comme s’il n’y avait pas déjà de musulmans dans ce pays. Cela dit, la plupart des observateurs sont unanimes à reconnaître que le plateau final de cette présidentielle américaine, n’est pas aussi relevé qu’il aurait pu l’être. Pour autant, Hillary Clinton et Donald Trump sont-ils des finalistes par défaut ? Rien n’est moins sûr, d’autant plus qu’ils ont sacrifié à la tradition des primaires qu’ils ont brillamment remportées, avant d’arriver à ce stade de la compétition. Mais à la vérité, entre l’une et l’autre, le cœur des Américains semble balancer, tant les sondages les donnent pratiquement au coude à coude, même si l’ex-sénatrice de l’Etat de New York a commencé à prendre une certaine avance sur son rival dans le dernier virage.  Mais ce qui aura le plus marqué les esprits, c’est le niveau de la campagne qui aura plutôt volé en rase-mottes. Surtout avec les dérapages et autres sorties de route du candidat républicain, qui n’ont rien à envier aux empoignades électorales nauséeuses que l’on observe souvent dans les républiques bananières.

Les deux candidats paraissent comme deux maux entre lesquels  les Américains devront choisir le moindre

En cela, l’on pourrait trouver quelques similitudes avec l’Afrique, où le fair-play n’est pas toujours la chose la mieux partagée entre les protagonistes. Aussi, quand Donald Trump menace de ne pas reconnaître la victoire de son adversaire, l’on se croirait au Gondwana où après chaque élection, les perdants sont prompts à crier urbi et orbi à la fraude et se livrent au rejet des résultats. En outre, la focalisation de la campagne sur les querelles personnelles entre les deux candidats, a eu pour effet d’occulter les vrais problèmes des Américains, comme dans certaines contrées africaines où les questions de la nationalité ou de la filiation, entre autres, se sont  invitées au débat de l’élection présidentielle.  Par ailleurs, la personnalité des candidats et l’image qu’ils renvoient d’eux-mêmes, semble aussi avoir pris le pas sur leurs programmes, tout comme sous les tropiques africains où lors des élections, l’on regarde plus la personnalité des candidats que la valeur de leur programme. Et dans le cas d’espèce, si la féminité de la candidate démocrate et l’affaire de ses e-mails piratés semblent  être un handicap pour elle, le caractère excentrique du candidat républicain semble le desservir davantage. Et vu d’Afrique, Trump donne l’image d’un milliardaire qui n’en fait qu’à sa tête sans vraiment  prendre le temps de mûrir ses réflexions. En réalité, l’homme fait peur, et pas seulement qu’à ses compatriotes, en raison de l’imprévisibilité de ses réactions qui laissent croire qu’il pourrait prendre des décisions concernant des sujets hautement sensibles, sur de simples coups de tête. Quand on sait qu’il aspire à diriger la nation la plus puissante au monde, l’on ne peut avoir que des frissons à l’idée que certaines de ses décisions pourraient être lourdes de conséquences pour la planète tout entière. En tout état de cause, dans cette présidentielle américaine, même si Donald Trump a des admirateurs sur le continent, Hillary Clinton paraît mieux placée pour gagner le cœur des Africains, en raison, notamment de son expérience politique, contrairement à son rival qui ne semble avoir pour tout atout que la taille de sa fortune colossale.

Mais ce que l’on a du mal à comprendre, c’est que malgré le fait que Trump a réussi la prouesse de retourner beaucoup de ses partisans contre lui, Hillary peine à faire véritablement la différence dans les sondages. Cela est peut-être symptomatique de la confiance relative  que ses compatriotes ont aussi placée en elle. Si fait que,  vu d’Afrique, l’on n’est pas loin de penser que ces deux candidats paraissent pour le moins  comme deux maux entre lesquels  les Américains devront choisir le moindre.

Outélé KEITA


Comments
  • Commentaire…Afrique unie toi

    31 octobre 2016

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