HomeA la unePRESIDENTIELLE CENTRAFRICAINE : Les gesticulations stériles de Martin Ziguélé  

PRESIDENTIELLE CENTRAFRICAINE : Les gesticulations stériles de Martin Ziguélé  


 

Un mauvais perdant ! C’est le moins que l’on puisse dire de Martin Ziguélé, du nom de ce candidat à la présidentielle centrafricaine, classé 4e à l’issue du premier tour du scrutin du 30 décembre dernier. En effet, alors que tous les Centrafricains ont le regard tourné vers le second tour prévu pour le 31 janvier prochain, Martin Ziguélé joue les trouble-fêtes. Il exige le recomptage manuel des votes et dénonce un manque de transparence dans la publication des résultats. Et, comble de bravade, l’ancien Premier ministre qui accuse l’Autorité nationale des élections (ANE) d’avoir violé le Code électoral en publiant des résultats globaux, prévoit d’introduire un recours auprès de la Cour constitutionnelle pour demander un “audit de la chaîne de collecte et de traitement des données électorales”. Dont acte ! Martin Ziguélé voudrait remettre en cause le processus électoral en Centrafrique qu’il ne s’y prendrait pas autrement. Car, reprendre aujourd’hui le décompte manuel des voix, c’est non seulement retarder la fin d’une Transition qui n’aura que trop duré, mais aussi prolonger le calvaire de tout un peuple qui a longtemps souffert le martyre du fait de l’incurie de sa classe politique. A supposer même que l’ANE accède à la requête de Ziguélé, rien ne dit que les tendances se renverseront à son avantage. Tout au plus il pourrait surclasser le sieur Désiré Kolingba qui arrive en 3e position avec 12,6% ; ce qui, du reste, n’est pas non plus gagné d’avance. Pourquoi alors tant de gesticulations inutiles ? Surtout que même la vingtaine de candidats qui, naguère, ruaient dans les brancards, ont fini par faire profil bas. Mieux, certains d’entre eux ont appelé à voter pour l’un des favoris, Faustin Archange Touadéra, au second tour.

Martin Ziguélé ferait mieux de faire contre mauvaise fortune bon cœur

En tout cas, l’attitude de Martin Ziguélé est d’autant plus incompréhensible que la présidentielle du 30 décembre a été l’une de élections les plus ouvertes de la Centrafrique, en ce sens qu’il n’y avait pas de président-candidat qui aurait bénéficié de la prime au sortant. Tout se passe comme si Martin Ziguélé n’a pas digéré sa défaite et fait feu de tout bois pour jeter le discrédit sur un scrutin dont bien des observateurs ont positivement apprécié le déroulement. Certes, quelques couacs ont été enregistrés, mais, comme on le dit habituellement, ils n’étaient pas d’une ampleur à remettre en cause la fiabilité des élections, comme voudrait le faire croire Ziguélé qui devrait plutôt s’en prendre à lui-même pour plusieurs raisons. La première est que le parti de Ziguélé n’avait pas daigné envoyer de représentants dans les bureaux de vote, lors des opérations de dépouillement qui auront duré au moins une semaine. La seconde est que, présenté comme le candidat de la France, Ziguélé a oublié que cela pouvait lui être préjudiciable dans la mesure où bien des Centrafricains ne portent plus l’ancienne puissance coloniale dans leur cœur. La troisième et dernière raison est que, pour avoir été Premier ministre, Martin Ziguélé a eu l’occasion de faire ses preuves et les Centrafricains l’ayant vu à l’œuvre, n’ont pas voulu lui confier à nouveau leur destin. C’est ceci donc qui pourrait expliquer cela. A chacun sa croix. Toutefois, pour iconoclaste qu’il fût, on peut reconnaître un mérite à Martin Ziguélé ; celui d’avoir usé des voies légales pour faire entendre sa cause. C’est tout à son honneur. Car, sous d’autres cieux, on aurait appelé à des manifestations de rue avec tout ce que cela comporte comme risques pour la paix et la cohésion sociales, dans un pays où les clivages religieux ont pignon sur rue. C’est pourquoi, dans l’intérêt du peuple centrafricain, Martin Ziguélé ferait mieux de faire contre mauvaise fortune bon cœur, et attendre son heure, au cas où le verdict de la Cour constitutionnelle ne lui serait pas favorable.

Boundi OUOBA


Comments
  • il souffre d’un complexe de suffisance des amis extérieur alors qu c’est le peuple qui apprécient et note.
    cette tare a fait perdre plus d’un africain qui croit que le candidat le mieux placé est celui qui compte plus d’amis étrangers d, e parents, militants et sympathisants qui attendent des solutions à leurs aspirations.

    14 janvier 2016

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