HomeA la unePRIX MO IBRAHIM 2016 : Tout le monde n’est pas Pohamba

PRIX MO IBRAHIM 2016 : Tout le monde n’est pas Pohamba


Il n’y a pas de lauréat 2016 pour le Prix Mo Ibrahim de la bonne gouvernance en Afrique. C’est du moins ce qu’a déclaré le président du Comité d’attribution dudit prix, en la personne de Salim Ahmed Salim, qui dit n’avoir pas trouvé de candidat ayant réuni les qualités requises en 2016, pour la sixième fois en dix ans, comme ce fut le cas en 2009, 2010, 2012, 2013 et 2015. Pour la dernière fois, le prix a été décerné au président namibien Hifikepunye Pohamba, en 2014. Alors question : étant donné que la Fondation Mo Ibrahim récompense un ancien chef d’Etat ou de gouvernement d’un pays d’Afrique subsaharienne, qui a quitté ses fonctions au cours des trois dernières années, peut-on dire qu’il y a plus de satrapes que de démocrates sur le continent ? La réponse est évidente, tant la malgouvernance a pignon sur rue en Afrique où la tendance est aux longs règnes pour ne pas dire au pouvoir à vie. Car, il suffit de faire un bref inventaire des chefs d’Etat africains qui ont quitté le pouvoir, ces trois dernières années, pour se rendre compte que la Fondation Mo Ibrahim ne pouvait pas trouver un candidat éligible qui serait distingué par sa bonne gouvernance.

Comment peut-il en être autrement, quand on regarde ce qui se passe autour de nous ?

En tout cas, ce n’est pas Blaise Compaoré du Burkina Faso, balayé en 2014 par une insurrection populaire, qui pouvait prétendre à ce poste. Encore moins Yahya Jammeh, surtout pas lui, qui a dû quitter son palais sur la pointe des pieds, sous les vrombissements des avions de guerre des forces armées de la CEDEAO (Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest). Tout au plus, pouvaient faire acte de candidature les ex-présidents béninois et ghanéen, c’est-à-dire Boni Yayi et John Dramani Mahama, mais dont les règnes ont, malheureusement, étaient entachés de scandales de corruption à répétition. Or, les critères de sélection de la Fondation sont si stricts qu’il est difficile de trouver des perles rares comme Joaqim Chissano du Mozambique, Festus Mogae du Botswana, Pedro Pires du Cap vert et Pohamba de la Namibie. On n’ose surtout pas la comparaison avec l’icône de la lutte anti-apartheid, Nelson Mandela, qui a été fait lauréat honoraire du prix Mo Ibrahim en 2007. Du reste, comment peut-il en être autrement, quand on regarde ce qui se passe autour de nous, en termes de violation des Constitutions sur fond de violences politiques ? C’est le cas d’ailleurs en RDC de Joseph Kabila et au Burundi de Pierre Nkurunziza, pour ne citer que ces exemples, où chaque jour qui passe, apporte son lot de calvaire pour les populations. Pauvre Afrique !

B.O


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