RAPPORT 2014 DU PNUD SUR LE DEVELOPPEMENT HUMAIN : Le Burkina Faso classé 181e /187
Le Programme des Nations unies pour le développement (PNUD) a publié, le 17 octobre 2014 à Ouagadougou, son rapport annuel sur le développement humain sous le thème : «Pérenniser le progrès humain : réduire les vulnérabilités et renforcer la résilience ». Il est ressorti que le Burkina Faso, classé 181e sur 187 pays, enregistre certes des progrès, mais a mal en son volet éducation. En marge de ce lancement, il a aussi été célébré la Journée internationale du refus de la misère qui avait pour thème : « N’oublions personne : réfléchissons, décidons et agissons ensemble contre l’extrême pauvreté ». C’était en présence du Représentant résident du PNUD au Burkina, Pascal Karorero, et de responsables d’institutions.
Le PNUD a encore sacrifié à la tradition. Comme chaque année, il a procédé au lancement de la 23e édition de son rapport annuel sur le développement humain, le 17 octobre dernier à Ouagadougou, au moment même où l’on célébrait la Journée internationale du refus de la misère. Classé 183e en 2013, le Burkina Faso occupe la 181e place cette année sur 187 pays. Selon ce rapport, la valeur de l’Indice de développement humain (IDH) pour 2013 est de 0, 388, ce qui le classe dans la catégorie à faible développement humain. De l’avis de Pascal Karorero, Représentant résident du PNUD au Burkina, le pays des Hommes intègres a réalisé des progrès car, entre 2005 et 2013, la valeur de l’IDH est passée de 0,321 à 0,388, soit une variation de 21,0% sur la période et une augmentation moyenne annuelle d’environ 2,41%. A l’en croire, c’est le volet éducation qui a du plomb dans l’aile. « Le Burkina Faso a fait des progrès ; de la 183e place en 2013, il occupe cette année le 181e rang… Si on regarde les trois grandes composantes de l’IDH (NDLR : l’espérance de vie à la naissance, le niveau d’éducation, et le niveau de vie), on se rend compte que c’est sur la question de l’éducation qu’il fait le moins de performances… Si on regarde sa performance par rapport au niveau de la santé et des revenus, on devrait avoir un IDH beaucoup plus élevé que celui qu’on a actuellement. Ce qui plombe l’IDH, c’est sa partie éducation, et surtout la partie qui concerne l’alphabétisation. On a fait beaucoup de progrès sur le plan de la scolarisation universelle, on est presque en train d’atteindre l’objectif de cette scolarisation universelle. La question qui reste, en termes de progrès, est de pouvoir passer au post- primaire de sorte que les progrès réalisés au niveau du primaire puissent se traduire au niveau du secondaire puis, naturellement, que l’on puisse consentir plus d’efforts pour l’alphabétisation des adultes », a confié le Représentant résident du PNUD.
Des recommandations formulées dans le rapport
Selon lui, le rapport mondial donne l’occasion d’apprécier l’évolution des indicateurs de développement humain et particulièrement de l’IDH pour l’ensemble des pays du monde. A l’en croire, son objectif est de susciter le débat et le dialogue autour d’une question dont l’influence sur le potentiel humain et le progrès vers les OMD est considérable. Pour cette année, a-t-il fait savoir, l’IDH a été calculé pour 187 pays et territoires et les estimations qui reposent sur les informations disponibles les plus récentes recueillies par les Nations unies et d’autres partenaires internationaux, s’appuient sur les données de 2013. Dans l’ensemble, et selon le message de l’administrateur du PNUD, d’importants progrès dans la réduction de la pauvreté, au niveau mondial, ont été réalisés mais avec des performances inégales entre les régions et les pays et à l’intérieur des pays. Pour venir à bout des difficultés, des recommandations ont été formulées en vue de réduire les vulnérabilités et de renforcer la résilience. « Premièrement, il faut renforcer l’accès universel aux services sociaux de base ; ce qui permettra de réduire la vulnérabilité. Deuxièmement, étendre le socle de protection sociale à l’ensemble des populations de sorte que chacun puisse être couvert lorsqu’il y a une situation de difficultés ; et le troisième, c’est d’équiper les individus, les gouvernements et les institutions appropriés de mécanismes pour prévenir et gérer, de manière rationnelle, les crises, les chocs qui peuvent subvenir », a fait savoir Pascal Karorero.
Colette DRABO
ENCADRE
L’Indice de développement humain (IDH) en bref
L’IDH est un indice statistique composite, créé par le PNUD en 1990 pour évaluer le niveau de développement humain des pays du monde. Il se fonde sur trois critères majeurs : l’espérance de vie à la naissance, le niveau d’éducation et le niveau de vie. Le concept du développement humain est plus large que ce qu’en décrit l’IDH qui n’en est qu’un indicateur, créé par le PNUD pour évaluer ce qui n’était mesuré auparavant qu’avec imprécision. L’indicateur précédemment utilisé, le PIB par habitant, ne donne pas d’information sur le bien-être individuel ou collectif, et n’évalue que la production économique. Il présente des écarts qui peuvent être très importants avec l’IDH1. L’indice a été développé en 1990 par l’économiste indien, Amartya Sen, et l’économiste, pakistanais Mahbub ul Haq2. Pour Sen comme pour le PNUD, le développement est plutôt, en dernière analyse, un processus d’élargissement du choix des gens qu’une simple augmentation du revenu national. Notons enfin qu’il existe un indice dérivé de l’IDH, le GDI (Gender-related Development Index), qui prend en compte les disparités liées au genre, soit les différences de situation de vie entre les hommes et les femmes d’un pays considéré. Le calcul de l’IDH a été modifié en 2011.
Source : Internet