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RELATIONS BURKINA FASO/ COTE D’IVOIRE : A petits pas vers la normalisation  


Lentement mais sûrement, l’on s’achemine vers une normalisation des relations entre le Burkina Faso et la Côte d’Ivoire. L’épais nuage qui avait assombri les rapports entre les deux pays liés par la géographie et le destin, suite à l’implication présumée de certaines personnalités ivoiriennes dans la tentative de coup d’Etat du 16 septembre 2015, à Ouagadougou, semble se dissiper peu à peu. C’est le moins que l’on puisse dire. En effet, après la rencontre entre les présidents Alassane Dramane Ouattara (ADO)  et Roch Marc Christian Kaboré, en janvier dernier, à Addis Abeba, en Ethiopie, lors du dernier sommet de l’Union africaine (UA), beaucoup d’eau a coulé sous les ponts. On se rappelle qu’en fin avril dernier, le mandat d’arrêt lancé par la Justice burkinabè contre le président de l’Assemblée nationale de la Côte d’Ivoire, Guillaume Soro, a été annulé par la Cour de cassation pour, dit-on, vice de forme. S’en est suivi un véritable remue-ménage au sein du Tribunal militaire, tant et si bien que certains Burkinabè avaient commencé à perdre leur latin. Car, contrairement à ce qui a été dit, aucun nouveau mandat d’arrêt n’a été, jusque-là, délivré contre l’ex-chef rebelle ivoirien qui, par ailleurs, a aussi maille à partir avec la Justice française. C’est sans doute à la faveur de cet imbroglio judiciaire, si c’en est un, que les autorités burkinabè tentent un rapprochement avec le pouvoir d’Abidjan qui, on s’en souvient, avait déjà montré des signes de bonne volonté en extradant, à la demande de Ouagadougou, un ex-putschiste du Régiment de sécurité présidentielle (RSP), en la personne de Moussa Nébié alias Rambo. En effet, le 31 mai dernier, Roch Marc Christian Kaboré, conscient de l’importance de la Côte d’Ivoire dans la relance économique du Burkina, a dépêché auprès de son homologue ivoirien une délégation de haut niveau composée du président de l’Assemblée nationale, Salifou Diallo, du ministre de l’Administration territoriale, de la décentralisation et de la sécurité intérieure, Simon Compaoré et du ministre des Affaires étrangères, Alpha Barry.

Gageons que bientôt la brouille entre le Burkina Faso et la Côte d’Ivoire relèvera d’un lointain souvenir

« Nous avons convenu de reprendre la préparation du sommet du Traité d’amitié et de coopération (TAC signé en 2008) qui est prévu pour fin juillet à Yamoussoukro », a déclaré Alassane Ouattara à l’issue de l’entretien avec ses hôtes du jour. Mais, le fait marquant de cette visite, a été l’absence remarquée et remarquable de Guillaume Soro qui, d’habitude, introduit pourtant, les présidents des parlements étrangers en visite en Côte d’Ivoire auprès du président ADO. Que s’est-il donc passé ? Guillaume Soro a-t-il boudé son homologue Salifou Diallo ? Ou bien est-ce le président Ouattara qui, pour ne pas mettre mal à l’aise ses visiteurs, a décidé de mettre à l’écart son poulain Soro ? Autant de questions que l’on peut se poser, en l’absence de toute explication officielle. En tout cas, les relations entre le Burkina Faso et la Côte d’Ivoire doivent survivre aux individus. Seuls doivent primer les intérêts des peuples burkinabè et ivoirien. C’est pourquoi il faut saluer la démarche entreprise par les autorités des deux pays pour tourner définitivement la page de la brouille afin d’aller vers un renouveau de l’axe Abidjan-Ouagadougou. « Nous nous sommes permis de lui (ADO) demander de nous appuyer pour la relance économique du Burkina Faso », a laissé entendre Salifou Diallo à sa sortie d’audience, conscient que la Côte d’Ivoire demeure un partenaire privilégié et  incontournable. Gageons donc que la sagesse prévaudra et que bientôt la brouille entre le Burkina Faso et la Côte d’Ivoire relèvera d’un lointain souvenir.

B.O


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