HomeLa chronique du fouREPORT DU SIAO ET DU SITHO POUR CAUSE D’EBOLA : La santé n’a pas de prix, mais elle a un coût

REPORT DU SIAO ET DU SITHO POUR CAUSE D’EBOLA : La santé n’a pas de prix, mais elle a un coût


Eh ! Les gars. L’heure est grave. Y a péril en la demeure, puisque la menace n’épargne personne. Je veux parler de ce virus sans pitié qui fait parler de lui depuis plus de 8 mois. Ce virus-là, qu’on appelle Ebola, a tué plus de 2000 personnes en Guinée, Sierra Léone, Libéria, Nigeria et que sais-je encore ? Vraiment, j’ai peur de cette maladie et je prie Dieu qu’elle n’arrive pas chez nous au Burkina.

C’est une sage décision

Je ne veux même pas en entendre parler, tant le nom même d’Ebola me fait peur. Et j’ai raison d’avoir peur, puisque j’ai entendu dire que cette maladie a fait tellement de ravages que les officiels sierra-léonais ont décidé de confiner leurs populations pendant soixante-douze heures, afin de traquer tous ceux-là qui sont atteints du virus et qui refusent de rejoindre les centres d’isolement. C’est dire à quel point la situation est critique. Et c’est en cela que je salue la décision des autorités burkinabè de reporter le SIAO (Salon international de l’artisanat de Ouagadougou) et le SITHO (Salon international du tourisme et de l’artisanat de Ouagadougou).
Quand j’ai entendu cela, j’ai vite compris. Et je pense que c’est une sage décision, même s’il est vrai qu’elle va créer des grincements de dents. Car, je sais que cela va porter un coup dur à l’économie nationale, surtout que tout ou presque était déjà fin prêt pour ces deux rendez-vous culturels d’importance.
Mais comme le dit l’adage, il vaut mieux prévenir que guérir. Car, avec l’afflux de gens qui allaient déferler sur Ouagadougou dans le cadre de ces deux manifestations culturelles, il est difficile de parier qu’il n’y aura aucun risque d’importation du virus Ebola. Donc, comme disait quelqu’un, il vaut mieux pécher par excès de prudence que par excès d’assurance. Aucun sacrifice n’est de trop pour prévenir une épidémie aussi dangereuse que mortelle et qui ne donne aucun répit à ses victimes.

On ne peut vouloir d’une chose et de son contraire

Certes, le report de ces deux événements représente une perte énorme pour le Burkina, mais comme le dit l’adage, entre deux maux, il faut choisir le moindre. Et les autorités burkinabè ont fait le choix du sacrifice, conscientes que la santé n’a pas de prix, même si dans le cas présent, elle représente un coût énorme. D’ailleurs, je ne suis pas sûr que si le SIAO et le SITHO n’étaient pas reportés, ils auraient le même éclat que les éditions précédentes en termes de participation. En effet, beaucoup d’Européens risquaient de ne pas venir à Ouagadougou, de peur de se frotter aux ressortissants des pays atteints par le virus qui n’auraient certainement pas voulu se laisser conter l’événement. Beaucoup d’invités allaient se montrer réservés. C’est pourquoi je dis que les autorités burkinabè n’ont pas eu tort d’ajourner les deux événements. La fête n’est belle que quand on est en bonne santé. Toutefois, je me demande si, au regard des investissements réalisés, les autorités burkinabè n’auraient pas dû maintenir l’organisation du SIAO et du SITHO, quitte à refuser la participation aux ressortissants des pays atteints par le virus. C’est vrai, et je suis d’accord qu’il s’agira là d’une forme de ségrégation, mais y a-t-il plus ségrégationnistes que ces pays-là qui ont décidé de fermer leurs frontières avec la Guinée, la Sierra-Léone et le Libéria ? Le Burkina aurait pu faire autrement. Surtout que le pays n’a jusque-là pas fermé ses frontières à un autre pays. Je ne comprends donc pas. A moins que les autorités elles-mêmes doutent de l’efficacité même des mesures préventives prises pour éviter l’avènement du virus Ebola au Burkina. Pour autant que ces dispositions soient efficaces, je ne vois aucune raison de reporter le SIAO et le SITHO qui sont d’une importance capitale pour notre pays. A-t-on vraiment bien mûri la réflexion ? Je n’en sais rien. Toujours est-il que les dommages liés à ce report sont énormes et irréparables. Les businessmen vont trinquer, puisqu’ils ne pourront pas faire de bonnes affaires. Le chiffre d’affaires des hôteliers va prendre un sérieux coup. Certains restaurateurs qui avaient commencé à mettre les petits plats dans les grands, risquent de se mordre les doigts. Bref, il y aura pas mal de dégâts. Même moi, fou, j’avoue que je ne suis pas très content parce qu’habituellement, lors du SIAO, ma sébile est toujours pleine de morceaux de pain et de viande. Mais quand je pense que c’est à cause d’Ebola qu’on a reporté cet événement, je pousse un ouf. Comme quoi, on ne peut vouloir d’une chose et de son contraire.

« Le Fou »


No Comments

Leave A Comment