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REPRISE DU PROCES DE VITAL KAMERHE


Une semaine après le décès du Raphaël Yanyi Ovungu, désormais ex-président du Tribunal de grande instance de Kinshasa/Gombe et ex-président de la commission siégeant dans l’affaire du Directeur de cabinet de la présidence congolaise, Vital Kamerhe, les audiences ont repris le, 3 juin 2020. Et pour cette troisième audience, des témoins ont défilé à la barre avec à la clé, des témoignages qui pourraient éclairer davantage les juges sur certaines allégations. C’est à croire donc que le décès de l’ex-président du Tribunal n’empêchera pas la célérité du procès. En tout cas, ceux qui pensaient que la disparition de Raphaël constituerait un alibi pour retarder ce procès doivent se raviser. Ce d’autant que le procès est enfin entré  dans le vif du sujet. Cela dit, faut-il s’attendre à des révélations fracassantes comme promis par l’ex-directeur de cabinet du président Félix Tschisékedi ? On attend de voir. En tous les cas, les accusés ont désormais tout le loisir de se défendre de ce dont ils sont accusés. Si Vital Kamerhe, l’homme d’affaires libanais, Jammal Sammih,  le coordonnateur du programme, Nicolas Kazadi, le ministre congolais de la Formation professionnelle, John Ntumba, le ministre des Affaires foncières, Aimé Molendo Sakombi connu pour être proche de Vital Kamerhe, pour ne citer que ceux-là, sont innocents comme ils le clament, c’est l’occasion de le prouver. En attendant de voir la suite qui sera réservée à ce procès, l’on pourrait dire que sa reprise rapide sonne comme une volonté des autorités d’en finir au plus vite avec ce dossier qui commençait à être très embarrassant pour le président Tshisékedi. Et pour un procès historique, c’en est un puisque c’est la première fois qu’une haute personnalité de l’Etat congolais est jugée pour une affaire de détournements de deniers publics dans un pays où la corruption le dispute au clientélisme et aux passe-droits. C’est en cela qu’il faut se féliciter de la retransmission en direct de ce procès afin de permettre au peuple congolais de comprendre tous les tenants et les aboutissants de ce scandale lié à l’achat et à l’érection de maisons préfabriquées dans le cadre du Programme dit des « 100 jours » du président Tshisékedi.

Le président Félix Tshisékedi veut montrer à tous les Congolais que nul n’est désormais au-dessus de la loi

En fait, on ne le sait que trop bien. Kamerhe et son parti croient dur comme fer qu’ils sont victimes d’une cabale politique et que la médiatisation du procès leur permettra de laver leur honneur devant le peuple congolais. On comprend dès lors pourquoi, à l’ouverture du procès le 11 mai dernier, Kamerhe, pris dans les cordes, s’était montré offensif. Il soutenait mordicus ne pas connaître l’homme d’affaires libanais et ce, alors même que des photos qui circulaient sur les réseaux sociaux, attestent le contraire.  Du reste, les témoins qui sont passés à la barre le 3 juin dernier, l’ont encore chargé, notamment l’ancien ministre du Développement rural, Justin Bitakwira puisqu’il soutient ne pas être au courant du paiement de 57 millions de dollars mais plutôt de celui de 27 millions, montant initial du contrat qu’il avait signé avec la société Samibo SARL. C’est dire si Vital Kamerhe a fort à faire pour convaincre les Congolais qu’il n’a pas trempé sa main dans le cambouis. Saura-t-on jamais la vérité ? Ce procès permettra-t-il aux Congolais de connaître toute la vérité ? Difficile d’y répondre. En tous les cas, il faut souhaiter que la mort du juge Raphaël n’intimide pas son successeur le juge Pierrot Bankenge Mvita. Car, si ça devait être le cas, les Congolais pourraient dire adieu à la vérité. Cela dit, s’il y a quelqu’un à qui il faut rendre un vibrant hommage dans cette affaire, c’est bien le président Félix Tshisékedi qui, par ce procès, veut montrer à tous les Congolais que nul n’est désormais au- dessus de la loi. Toute chose qui tranche avec la gouvernance de son prédécesseur Joseph Kabila, où la vertu était constamment moquée et ridiculisée.

DZ


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