HomeA la uneREPRISE DU TRAFIC INTER ET INTRA-URBAIN

REPRISE DU TRAFIC INTER ET INTRA-URBAIN


Au terme d’un accord conclu entre le gouvernement et les acteurs du secteur des transports, intervenu en fin de semaine écoulée, les routes au Burkina Faso reprennent du service et ce après environ deux mois d’interruption de la circulation, aux fins de freiner la propagation du Covid-19. La réapparition des cars de transport et des taxis dans la circulation est, sans nul doute, à inscrire dans la levée tous azimuts des mesures de lutte contre la pandémie, en l’occurrence la réouverture des marchés et la reprise annoncée des activités pédagogiques. Si l’on peut regretter, soit dit en passant, que cette reprise des activités ne semble pas obéir à un calendrier bien pensé et préalablement bien établi comme on le voit sous d’autres cieux, personne n’est cependant mécontent du souffle, à la limite vital, qu’elle apporte à notre économie nationale presque comateuse. Cette reprise était, au bas mot, scrutée par de nombreuses familles privées de leur gagne-pain. La reprise de la circulation interurbaine, en particulier, est un véritable ouf de soulagement pour de nombreux voyageurs retenus contre leur gré, dans des localités où le sort les avait conduits et où ils faisaient face à des difficultés quasi existentielles. Dans la même veine, l’on peut saluer les mesures d’hygiène et de distanciation sociale contenues dans cet accord qui sert de feuille de route pour la relance des activités dans le secteur des transports inter et intra-urbains. Il s’agit, entre autres, des mesures de gestion des flux humains dans les gares, de la limitation du nombre de passagers dans les cars de transport, de l’installation des dispositifs de lavage des mains pour les voyageurs, de la mise à disposition de la clientèle, du gel hydroalcoolique pour se désinfecter les mains et du port obligatoire des masques. Quand on sait que les déplacements humains constituent un facteur essentiel de propagation du coronavirus, le respect de ces mesures est plus que jamais nécessaire.

La moindre inattention peut rendre la situation catastrophique

L’on peut même se surprendre à rêver de la pérennité de ces mesures après la disparition de la pandémie du Covid-19. Car, il faut le dire, le monde des transports au Burkina Faso, est un véritable capharnaüm, réfractaire à toute forme d’organisation et d’assainissement, malgré les efforts déployés par les autorités municipales et nationales.  Cela dit, une chose est d’édicter des mesures, une autre chose est de veiller à ce qu’elles soient respectées. Et en la matière, il n’y a pas de place pour un optimisme facile dans ce Burkina Faso post-insurrection où l’incivisme a pris le pas sur tout. Les transports, en particulier, donnent à voir souvent et de la pire des manières, les manifestations de cette défiance des lois de la République. Surcharges, excès de vitesse, transports mixtes, mauvais état des véhicules de transport, autant de maux que l’on constate tous les jours que Dieu fait sur nos routes. Il ne faudra donc pas s’étonner de voir foulées au pied et ce, dès les premiers jours, les mesures qui encadrent la réouverture des routes. C’est le lieu donc d’en appeler à la responsabilité de tous pour que cette reprise des transports inter et intra-urbains ne rime pas avec apparition de nouveaux foyers du coronavirus. Les voyageurs, en particulier, doivent se rendre à l’évidence qu’ils sont les premiers responsables de leur santé et qu’ils doivent en premier exiger des compagnies de transport souvent appâtées par le gain financier, le respect de ces mesures. Ensuite, les forces de l’ordre qui veillent à la sécurité routière, se doivent aussi de jouer pleinement leur rôle car la moindre inattention peut rendre la situation catastrophique.

« Le Pays »


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