HomeA la uneRUPTURE DE MANUELS ET DE VIVRES DANS LES CANTINES SCOLAIRES : C’est la faute à l’Etat !

RUPTURE DE MANUELS ET DE VIVRES DANS LES CANTINES SCOLAIRES : C’est la faute à l’Etat !


Le 28 janvier dernier, le collectif des syndicats de l’enseignement a relevé ce qu’il considère être de « graves dysfonctionnements », suite à une enquête menée sur la pénurie de manuels scolaires et de vivres dans bien des cantines de plusieurs établissements scolaires. Entre autres pratiques malsaines pouvant expliquer cette situation, on peut relever le manque de suivi et de rigueur, les micmacs dans les passations de marchés, la fuite de responsabilité de l’Etat. En fait, les syndicats n’ont fait qu’enfoncer une porte déjà ouverte. Ce d’autant plus que le problème des manuels scolaires et des vivres constitue un vieux problème structurel que vit le système éducatif au Burkina Faso, pays des Hommes intègres. Pour preuve, il ne se passe pas une seule année où on n’en entend pas parler. Comme l’ont dit les syndicats et les faits sont vérifiables sur le terrain, il y a des écoles qui, jusqu’à présent, n’ont reçu ni manuels ni vivres. Et celles qui ont eu la chance d’avoir quelque chose, ne peuvent pas non plus pavoiser. C’est le cas de ce directeur d’école qui a reçu 5 livres pour 85 élèves sous sa responsabilité. On peut multiplier les exemples, tant ils sont nombreux. Mais moi, ce qui me fait mal, c’est quand j’entends les autorités justifier le retard dans les commandes des manuels scolaires, par le fait que les marchés sont confiés à des entreprises étrangères, les entreprises locales n’étant soi-disant pas capables de satisfaire la demande. Je veux bien comprendre. Je veux bien que la concurrence soit ouverte, mais je refuse cette obstination à confier des marchés à des entreprises qui ne respectent pas les délais. Je ne suis pas contre quelqu’un, mais comme vous le savez, je suis contre le laxisme, la complaisance et les compromissions. Car, on ne peut pas permettre aux gens de s’amuser avec l’éducation de nos enfants.

 

Il y a quelque chose qui ne va pas

 

C’est pourquoi je demande aux dirigeants du monde de l’éducation, de prendre leurs responsabilités. Car, toute autre attitude confinerait à la complicité sous toutes ses formes. Or, nous avons dit que dans ce Burkina nouveau, « plus rien  ne devrait être comme avant ». Les entreprises étrangères n’ayant pas fait mieux que les entreprises locales, pourquoi ne pas alors remettre les pendules à l’heure ? En tout cas, comme je l’ai dit, je ne plaide pas pour quelqu’un. Je m’en fous d’ailleurs. Je veux seulement que les choses se passent bien. Et là-dessus, je suis intraitable. Car, même si on confiait le marché à mon propre frère et qu’il n’arrivait pas à répondre aux attentes, je le dénoncerais. Je veux que ce soit clair dans les esprits. Je ne fais pas là dans un nationalisme de mauvais aloi. Je défens une cause : sauver l’école burkinabè et faire en sorte que mes enfants ou petits-enfants bénéficient d’une bonne éducation. C’est le souhait d’ailleurs de tout parent. Alors, qu’on arrête de nous raconter des histoires. Je le dis avec colère parce que je sais qu’il y a des écoles qui termineront l’année scolaire sans avoir les fameux manuels. Et je mets quiconque au défi de pouvoir me prouver le contraire. Des exemples, j’en ai vu de par le passé. Il en est de même pour les vivres dans les cantines scolaires où encore certains bénéficiaires n’arrivent pas non plus à s’exécuter à temps. Si fait que les enfants se retrouvent en juin ou juillet, sans rien à se mettre sous la dent au sens propre du terme. Tout ça, c’est la faute à l’Etat. Où allons-nous avec ça ? A moins que l’on ne nous ait pas dit la vérité, je ne comprends pas pourquoi on laisse les mêmes erreurs vécues cette année, se répéter  dans les mêmes circonstances. Franchement, il y a quelque chose qui ne va pas. Et le pire dans tout ça, c’est que ce sont les pauvres enfants qui en pâtissent. Je parle surtout des enfants nés dans le Burkina profond, qui se retrouvent souvent sans défense. Heureusement d’ailleurs que les syndicats ont décidé de donner de la voix. Osons espérer qu’une solution urgente sera trouvée au problème. On attend de voir !

 

« Le Fou »


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