HomeLe fait du jourSAGADO NACANABO, SECRETAIRE EXECUTIF ADJOINT DU REN-LAC, A PROPOS DE L’AUDIT DE LA GESTION DE LA TRANSITION : « Les actes de délinquance, d’où qu’ils viennent, doivent être sévèrement punis »

SAGADO NACANABO, SECRETAIRE EXECUTIF ADJOINT DU REN-LAC, A PROPOS DE L’AUDIT DE LA GESTION DE LA TRANSITION : « Les actes de délinquance, d’où qu’ils viennent, doivent être sévèrement punis »


Le Réseau national de lutte anti-corruption (REN-LAC), interpellé par les dénonciations tous azimuts qui ont récemment caractérisé l’actualité nationale, a donné sa lecture sur l’audit de la Transition et des sujets comme les déclarations de patrimoines des ministres, les révélations au sujet des acteurs de la Justice et la reprise des concours de 2015. Le Secrétaire exécutif adjoint du REN-LAC, Sagado Nacanabo, et ses collègues ont dû répondre à plusieurs questions des journalistes après la lecture de leur déclaration liminaire au siège de l’institution, le 3 mai 2016 à Ouagadougou.

 

Pour une institution dont le slogan est « La corruption nourrit la pauvreté », il n’y a rien de surprenant qu’elle se sente interpellée par des questions qui portent sur des soupçons de corruption, de détournement ou de fraudes, au point de donner de la voix. C’est en quelque sorte ce qu’on dirait de la sortie médiatique du REN-LAC, le 3 mai 2016. Sans détours, l’institution, par la voix de son Secrétaire exécutif adjoint, a asséné ses vérités. Les actes de délinquance doivent être sévèrement punis, d’où qu’ils viennent, a confié Sagado Nacanabo qui a laissé entendre que  le REN-LAC avait transmis à la demande du Contrôleur général de l’Etat, un ensemble de situations qu’il aimerait voir élucider, dont entre autres, la gestion de la SONATUR (Société nationale d’aménagement des terrains urbains), la gestion des marchés publics. Pour le REN-LAC, l’Autorité supérieure de contrôle d’Etat et de lutte  contre la corruption (ASCE-LC) a abattu un travail qui a mis à nu les malversations ayant émaillé la gestion de la Transition. Certaines révélations de la presse relatives aux parcelles de la SONATUR ont été confirmées selon Sagado Nacanabo et ses collègues, qui ont par ailleurs déploré  ce qu’ils ont qualifié de manquements graves tels que les décaissements parfois à hauteur du milliard à la Primature, sous la Transition, contre la signature d’une simple décharge. « Quand les dirigeants se mettent aux avant-postes du pillage des ressources et des biens publics, il leur est difficile de tenir le bâton de commandement en matière de lutte pour le civisme et contre la corruption », a souligné le Secrétaire exécutif adjoint devant la presse. Il a estimé que toutes les personnes impliquées dans « les manquements constatés » doivent répondre de leurs forfaits, sans distinction aucune de leur statut ou de leur origine. Les conférenciers se sont étonnés du fait que l’audit de la Transition n’ait pas pris en compte  la période de novembre et décembre 2014. Autre interrogation des conférenciers : le mutisme du président du Conseil national de la Transition, Chériff Moumina Sy, face aux différentes révélations embarrassantes sur la gestion de la Transition. Sur la question des concours directs de 2015 concernés par les fraudes, le REN-LAC a estimé qu’il y a un flou total et l’institution a voulu rencontrer le ministre en charge de la Fonction publique à cet effet, sous la Transition, mais en vain. Le REN-LAC  a demandé une reprise distincte des concours entachés de fraudes, en vue du rétablissement de la justice et de l’égalité à l’égard des candidats malheureux de 2015.

 

La déclaration de patrimoine, instrument de prévention de l’enrichissement illicite

 

Sur les déclarations de biens des membres du gouvernement, le REN-LAC s’est interrogé sur certaines déclarations de patrimoines ou leur sincérité. De l’avis de Sagado Nacanabo, le ministre Simon Compaoré qui a géré la Caisse générale de péréquation dans les années 90 avant d’occuper d’autres fonctions, passait pour un milliardaire, ce qui n’a aucune commune mesure avec sa déclaration de patrimoine.  L’autre ministre milliardaire, c’est Alpha Barry. Comment l’ancien journaliste est-il devenu milliardaire, avec quelles activités ou occupations ?, se sont interrogés les conférenciers. «  Dans un contexte africain fertile au blanchiment d’argent, il appartient aux différents acteurs et aux structures habilitées  de faire en sorte que la déclaration de patrimoine ne soit pas un simple acte formel où l’on déclare pour déclarer », ont indiqué les conférenciers qui ont souhaité que la déclaration de patrimoine soit  un instrument de prévention des conflits d’intérêts, de la corruption et de l’enrichissement illicite.

Le monde judiciaire, avec le versement de 77 millions de F CFA par un justiciable pour obtenir le dénouement heureux d’une affaire en cours de justice, a retenu l’attention des conférenciers. « De quelle garantie de justice disposons-nous, dans un contexte  où tous les maillons de la chaîne sont gangrenés ? », s’est demandé Nacanabo Sagadou. Le REN-LAC a souhaité un traitement diligent de l’affaire, dans le strict respect des procédures, ainsi que « tous les autres dossiers en dormance ». « Pas d’impunité pour personne, la justice pour tout le monde », c’est ce que le REN-LAC veut, a rappelé Sagado Nacanabo.

 

Lonsani SANOGO

 

 


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