HomeA la uneSANDRINE ZERBO, DIETETICIENNE, A PROPOS DU CORONAVIRUS

SANDRINE ZERBO, DIETETICIENNE, A PROPOS DU CORONAVIRUS


Les personnes âgées (PA), en particulier après 70 ans, constituent la population la plus vulnérable face au coronavirus et leurs préservations sont la priorité majeure de cette crise. Elle obéit à un double défi : ne pas être contaminés par le Covid-19 et garder au maximum leur capacité physique, grâce à une bonne hygiène de vie, pour affronter non seulement éventuellement cette maladie, mais aussi éviter un affaiblissement durable et/ou périlleux de leur santé.

Le confinement strict qui s’impose aux PA présente en effet des risques liés à l’inactivité physique, la sédentarité et le stress. Ceux-ci peuvent conduire à un désengagement dans leurs besoins quotidiens et à des troubles s’enchaînant dans un cycle catastrophique : sous-alimentation, diminution de la masse musculaire et des capacités cardio-respiratoires, aggravation de leurs pathologies, dépression, perte d’autonomie…
Pour répondre à ces difficultés, il est nécessaire d’assurer plus que jamais chez nos seniors :

Une alimentation suffisante

Les PA ont trop souvent tendance à diminuer leurs apports en aliments et en boissons, le seuil de la perception de la faim et de la soif s’émoussant avec l’âge, sans que leurs besoins énergétiques ne soient réduits. Leurs besoins énergétiques sont en fait peu inférieurs à ceux de l’adulte jeune : 2 000 kilocalories par jour pour l’homme et 1 800 kcal/j pour la femme contre respectivement 2 800 et 2 200 à 30 ans.
Pour éviter la fonte musculaire, l’apport nutritionnel en protéines animales surtout (viandes, poissons) et aussi végétales (lentilles, soja, pois de terre, haricots …), doit même être supérieur à celui de l’adulte jeune pour représenter 12 à 15 % des nutriments. Les besoins en eau de boisson sont aussi toujours plus élevés chez la PA que l’adulte jeune (1,7 l/j contre 1,5l/j) à cause d’une élimination urinaire plus forte.

Une activité physique dynamique

Une pratique physique, même dans un espace restreint, est indispensable car la force des muscles des PA baisse rapidement en l’absence de mobilité. Il s’agit notamment de réaliser plusieurs fois par jour de petits exercices de gymnastique mobilisant en particulier les bras et les jambes (30 mn par jour si possible) et de se lever au minimum toutes les 1 heure à 1h 30 mn pour marcher.

Une gestion de l’angoisse

La situation actuelle anxiogène provoque évidemment un sentiment d’angoisse chez beaucoup de PA, faisant courir des risques d’hypertension, de hausse de la glycémie, de troubles psychosomatiques divers, de dépression… Faire baisser ce stress est un enjeu primordial pour éviter qu’à la contagion par le virus se surajoute une contagion de la peur. Il faut donc que l’entourage garde des liens étroits avec les PA, même à distance, et se mobilise pour entretenir leur moral par tous les moyens possibles de distraction.

Une poursuite des traitements en cours

La défense de l’organisme, le système immunitaire, s’affaiblit avec l’âge et est amoindrie lors de certaines pathologies, notamment pour ceux qui:
– souffrent de problèmes respiratoires, rénaux, cardiaques et d’hypertension, de diabète, d’obésité…
– reçoivent des traitements immunodépresseurs (chimiothérapie, médicaments immunosuppresseurs, cortisone…) pour des maladies auto-immunes, des cancers…
Les personnes âgées doivent continuer leurs traitements existants (et même ceux qui diminuent leur système immunitaire) en demandant conseil à leurs médecins pour leurs adaptations éventuelles.
Cependant, le confinement ne se vit pas de la même façon, que l’on soit senior ou plus jeune. Quels sont les conseils à donner aux seniors pour éviter les conséquences néfastes physiques et mentales liées au confinement?

ϖ Garder une activité physique régulière

Maintenir une activité physique régulière est indispensable afin de garder une bonne masse musculaire et des capacités cardio-respiratoires régulières.
Les capacités musculaires et cardiorespiratoires sont primordiales car elles permettent de se lever, d’attraper un objet, de se baisser pour prendre quelque chose… La diminution brutale de ces fonctions engendre, à terme, le désengagement dans les tâches quotidiennes jusqu’à une perte réelle d’autonomie.
Pour les plus sportifs, vous pouvez installer une serviette au sol et y faire des mouvements de gymnastique simples: flexions, extensions, mouvements des bras, des jambes, étirements…

ϖ Bien gérer son stress

La solitude quasi quotidienne et la situation sanitaire dégradée peuvent engendrer stress et angoisse chez les personnes les plus faibles. Il est donc très important de garder des contacts téléphoniques quotidiens avec ses proches.
Les nouvelles alarmantes en boucle à la télévision ou à la radio sont aussi source de stress et d’angoisse. Couper la radio et la télévision et lire un bon livre ou encore faire une séance de sport ne peut faire que du bien au moral.

ϖ Garder une bonne alimentation

Il est primordial de garder une alimentation qui favorise le bon fonctionnement du système cardio-vasculaire et cognitif. Pour cela, privilégier les fruits, les légumes, le poisson, l’huile d’olive, les céréales complètes, les légumes secs, les noix, le fromage frais ou encore les viandes maigres.
Enfin, la période de confinement étant plus sujet au stress, prendre un peu de chocolat ne fait pas de mal, bien au contraire. Avec modération bien-sûr !

Merci de me lire !

Sandrine ZERBO
Diététicienne


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