HomeA la uneSORTIE DE JEAN MARC AYRAULT SUR LA SITUATION SECURITAIRE AU MALI : Si ce n’est pas un signe d’agacement, cela y ressemble

SORTIE DE JEAN MARC AYRAULT SUR LA SITUATION SECURITAIRE AU MALI : Si ce n’est pas un signe d’agacement, cela y ressemble


Depuis quelque temps, le Nord-Mali connaît une résurgence et une recrudescence d’attaques de groupes armés, qui ont tendance à se multiplier. Hier, c’était la localité de Banaba qui était le théâtre d’une opération qui a vu l’attaque de différentes cibles dont une prison et un poste de gendarmerie, par des individus non identifiés. Auparavant, au cours du week-end écoulé, ce sont les Casques bleus de l’ONU qui avaient été la cible d’assaillants armés occasionnant une  demi-douzaine de blessés dans les rangs des soldats de la paix et causant la mort d’un militaire togolais et d’un autre français, dans l’explosion de mines. C’est dans une telle atmosphère que le ministre français des Affaires étrangères, Jean Marc Ayrault, a demandé aux autorités maliennes de prendre des initiatives pour une meilleure intégration des peuples du Nord. Quand on sait que le nœud gordien de la crise malienne repose, entre autre, sur l’épineuse question des revendications de certaines populations du septentrion qui se sentent marginalisées, l’on ne peut s’empêcher de se demander si cette invite du locataire du Quai d’Orsay, n’est pas une façon diplomatique d’exprimer un certain agacement face à ce qui ressemble à une apathie des autorités maliennes dont on se demande si elles font vraiment les efforts nécessaires pour une sortie de crise. En tout cas, si ce n’est pas le cas, cela y ressemble fort. Car, dans cette crise malienne, l’on ne peut pas dire que la Communauté internationale ne joue pas son rôle d’accompagnement et d’assistance au pays de Soundiata Kéita. Mais autant cette dernière s’est mobilisée, à travers la Minusma notamment, pour voler au secours du Mali, autant l’on a quelquefois l’impression que les soldats maliens sont dépassés par les événements ou qu’ils ne montrent pas beaucoup de motivation dans la défense de leur patrie. Quelles que soient les raisons qui pourraient expliquer une telle démotivation pour autant que ce soit vraiment le cas, il est impératif, pour les soldats maliens, de mettre la défense de la patrie au-dessus de toute autre considération.

 

Si la communauté internationale aide le Mali en lui lavant le dos, il appartient aux Maliens de se laver eux-mêmes le ventre

 

Autrement, avec la traque tous azimuts et  sans merci lancée contre les terroristes dans le monde et l’étau qui se resserre de plus en plus autour de Daesh, il est à craindre que les « barbus » de Raqqa, Mossoul ou Syrte ne trouvent finalement comme seule base de repli le septentrion malien, si celui-ci devrait continuer à être le ventre mou de la lutte contre le terrorisme international.  Une telle situation n’est évidemment pas souhaitable, tant elle serait hautement dramatique pour le Mali et l’ensemble des pays de la sous-région.

Mais à la décharge des autorités maliennes, tous les acteurs de la crise malienne ne semblent pas jouer franc jeu. Non seulement, la mauvaise foi semble la chose la mieux partagée, mais aussi au sein de la communauté internationale, certains pays sont soupçonnés de soutenir en coulisses des groupes armés. Une telle situation ne serait pas pour faciliter la tâche à Bamako qui ne demande que le retour de la paix dans le pays.

En tout état de cause, il est bien connu l’adage qui dit : « aide-toi et le Ciel t’aidera ». Et si la communauté internationale aide le Mali en lui lavant le dos, il appartient aux Maliens de se laver eux-mêmes le ventre. C’est à ce prix que l’on pourrait espérer voir le bout du tunnel de cette crise qui, si l’on n’y prend gade, risque de survivre au présent mandat du président Ibrahim Boubacar Kéita, qui n’a de cesse de courir, depuis son élection, derrière une paix introuvable et insaisissable.

 

Outélé KEITA

 


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