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SUSPENSION DU TRANSPORT INTERURBAIN


Le ministère burkinabè en charge des Transports a annoncé, dimanche dernier, la suspension des transports interurbains pour contenir la propagation du coronavirus. 3 jours après la prise de cette mesure, nous avons sillonné, dans la matinée du 25 mars 2020, quelques installations de compagnies de transport interurbain, dans l’objectif de constater l’application de cette mesure et prendre le pool des activités au cœur de ces sociétés.

Le Burkina Faso est devenu, depuis quelques jours, un autre foyer du Covid-19 sur le continent africain. Et les mesures pour stopper la propagation de cette maladie, se prennent pêle-mêle. C’est dans cet objectif de réduire les risques de contagion du virus, que le ministère en charge des Transports a suspendu le transport interurbain. Cette décision n’est pas sans conséquence sur la vie des sociétés de transport qui emploient des milliers de personnes et assurent le déplacement de millions de Burkinabè. Malgré ces inconvénients sur leurs activités, les compagnies de transport que nous avons visitées, appliquent à la lettre, la mesure prise par leur ministère de tutelle. A notre arrivée à la gare de TSR/ Dapoya, c’était le calme plat. A part le service courrier ouvert et quelques travailleurs venus, selon eux, pour veiller sur quelques marchandises. Toutes les boutiques, les autres activités et le restaurant au sein de la gare ont baissé pavillon. « Certaines personnes continuent de venir chercher leurs motos qu’ils avaient laissées pour voyager. Le service courrier est ouvert pour permettre aux clients de pouvoir récupérer leurs courriers venus avant la mesure de suspension », a indiqué Amadou Ouédraogo, employé à TSR/Dapoya. Et de s’inquiéter : «  Le travail s’est arrêté, on ne sait pas à quel saint se vouer».

« Présentement, dans notre gare, aucun passager ne s’y trouve »

De la gare de TSR, nous nous dirigeons vers la gare d’une autre compagnie qui fait aussi du transport interurbain. Il s’agit de la société STAF. Arrivé à ladite gare située à Larlé, nous constatons des places totalement vides sous le hangar réservés aux passagers. Mais le service courrier était en activité. Une équipe est mobilisée pour recevoir les clients et une autre, pour le convoi de ces courriers avec des véhicules affrétés à cet effet. En effet, selon Lamine Tao, agent, la direction a décidé de continuer à assurer le service courrier. Autre fait marquant, dans nos échanges, il est ressorti que le transport des produits pharmaceutiques a même été assuré par ce service, afin d’alimenter quelques dépôts à l’intérieur du pays. «  Ce n’est pas du tout facile. Il n’y a plus de travail et nous enregistrons de grosses pertes. Actuellement, le seul service fonctionnel à la gare ici, c’est le service courrier.  Alors que nous ne pouvons pas non plus rester à la maison », a précisé Lamine Tao, agent à la gare STAF de Larlé. A la question de savoir si des passagers ont été bloqués dans leur gare, Lamine Tao répond en ces termes : « Présentement, dans notre gare, aucun passager ne s’y trouve ». Précédemment dans nos échanges, il est ressorti qu’il y a bel et bien eu des passagers bloqués. Mais ceux-ci sont tous repartis. De cette gare, nous mettons le cap sur la gare Rakièta de Larlé, à quelques encablures de là. Arrivés sur les lieux, nous faisons le même constat : une gare déserte de passagers. En ces lieux, quelques rares employés étaient présents ainsi que le gérant du service courrier. Nous constatons par contre, un dispositif de lavage de mains, et un thermomètre de prise de température malgré l’application de la mesure. Quelques marchandises sont entreposées sous le hangar de la gare. Lesquelles marchandises connaîtront, aux dires du personnel présent, une diminution au fur et à mesure que les clients viendront prendre leurs bagages. Aussi, à la gare Rakièta, le service courrier est ouvert pour permettre aux clients de récupérer leurs colis, surtout ceux contenant des denrées périssables. «  Chez nous, il n’y a plus de courrier départ et arrivée », relève Rasmané Ouédraogo, gérant du courrier à la gare Rakièta de Larlé.

Boureima KINDO


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