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TENSIONS ENTRE L’EX ET LE NOUVEAU PRESIDENT EN MAURITANIE


Le torchon brûle entre l’ex-président mauritanien, Mohamed Ould Abdelaziz et son successeur, Mohamed Ould Ghazouani. Jusque-là, tout ce qui se disait semblait relever de la rumeur mais l’on a franchi un palier hier, 28 novembre 2019, lorsque l’ancien président qui devait passer en revue les troupes aux côtés de l’actuel chef d’Etat dans le cadre des festivités du 59e anniversaire de l’accession de la Mauritanie à l’indépendance, a décidé de boycotter l’événement alors même qu’il se déroulait dans son fief. Toute chose qui achève de convaincre plus d’un que Mohamed Ould Abdelaziz n’est pas content. Pourquoi ? Difficile d’y répondre. Pour le moins, on sait que depuis son retour au pays après un long séjour à l’étranger, l’ex-président peine à retrouver sa place au sein du parti au pouvoir dont il est l’un des membres fondateurs. La direction de l’Union pour la République, ainsi que ledit parti s’appelle, lui a été refusée, en rajoutant ainsi à sa colère à peine voilée liée à son départ du pouvoir ; lui qui, pendant une décennie, avait la haute main sur tout l’appareil d’Etat. Et ce n’est pas tout. L’ex-président se sent manifestement attaqué  de toutes parts puisque dans le même temps, l’opposition exige que soit ouverte une enquête sur sa gestion. Craint-il que son successeur ne finisse pas céder à la clameur qui monte en ordonnant un audit de ses dix années de pouvoir ? Ce n’est pas exclu même si, pour l’instant, l’actuel président donne l’impression d’être plus préoccupé à rassembler les Mauritaniens qu’à raviver les clivages entre eux.

Ghazouani n’avait pas d’autre choix que de s’affranchir de la tutelle de l’ex-président

 

C’est, du reste, ce qui ressort de son adresse à la Nation à l’occasion de la fête de l’indépendance : « Je travaillerai avec la participation de tous les Mauritaniens pour une Mauritanie où règnent la justice, l’égalité et la concorde sociale. C’est tout le sens des rencontres que j’ai entamées avec les acteurs politiques de toutes les sensibilités peu après ma prise de fonction de président de la République. Je continuerai sur la même voie pour l’apaisement du climat politique général ». Connu pour sa tempérance et sa hauteur de vues, Ghazouani saura-t-il se rabibocher avec son ancien mentor Abdelaziz ? On attend de voir.  Mais une chose est certaine. La brouille actuelle entre les deux amis d’hier pourrait beaucoup plus profiter à la démocratie mauritanienne qu’elle ne l’avilira. Car, pour mieux diriger le pays, Ghazouani n’avait pas d’autre choix que de s’affranchir de la tutelle de l’ex-président. Comme ce fut le cas en Angola où le nouveau président n’a pas tardé à rompre les ponts avec Dos Santos quand on n’assistait pas parfois à des passes d’armes entre les deux personnalités. Et la moralisation de la vie publique qu’a engagée le nouveau maître de  Luanda, a permis à l’Angola de mettre fin au pillage des ressources nationales par un seul clan pour ne pas dire une seule famille.

B.O


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