HomeA la uneTENTATIVE DE RAPPROCHEMENT ENTRE L’ALGERIE ET LE MAROC

TENTATIVE DE RAPPROCHEMENT ENTRE L’ALGERIE ET LE MAROC


Depuis le 27 décembre dernier, le président mauritanien, Mohamed Ould Ghazouani, est à Alger et ce, pour une visite de trois jours. A ce qu’on dit, c’est la première visite d’un chef d’Etat mauritanien dans ce pays depuis pratiquement une décennie. La situation sécuritaire délétère au Sahel y est-elle pour quelque chose ? On peut répondre par l’affirmative puisqu’à l’ordre du jour des échanges entre Abdelmadjid Tebboune et son hôte, est inscrite la question de la coordination sécuritaire entre la frontière entre l’Algérie et la Mauritanie. Autrement dit, les deux pays veulent renforcer leur coopération militaire à travers une mutualisation des efforts dans le renseignement. Et ce n’est pas tout. Car, en plus du volet sécuritaire, l’Algérie et la Mauritanie comptent redynamiser leurs échanges commerciaux. D’où la signature annoncée de plusieurs accords économiques dont la mise en place d’une zone franche à leur frontière commune et la construction d’une route reliant Tindouf en Algérie et Zouerate en Mauritanie. Cela dit, il sied de rappeler que les échanges commerciaux entre les deux pays connaissent déjà un essor particulier depuis 2019, grâce à l’ouverture de points de passage. Tant et si bien que les exportations algériennes vers la Mauritanie ont augmenté de près de 100%, faisant de Nouakchott un partenaire stratégique et économique privilégié.  Pour toutes ces raisons, Alger valait bien un détour.

 

La tâche s’annonce difficile et immense

 

Mais au-delà des raisons sécuritaires et économiques sus-invoquées, la visite du président Ghazouani cache mal une autre intention, en l’occurrence la tentative de rapprochement entre l’Algérie et le Maroc dont les relations diplomatiques sont rompues depuis maintenant près de quatre mois. Le numéro un des Mauritaniens réussira-t-il là où les autres ont échoué ? Quelles sont ses chances de succès ? Autant de questions que l’on ne peut s’empêcher de se poser surtout quand on sait que l’Algérie a jusque-là rejeté toutes les offres de médiation des pays arabes, refusant ainsi tout rapprochement avec le Maroc. Et comme si cela ne suffisait pas, elle essaie de se rapprocher davantage des autres pays maghrébins ; histoire non seulement d’isoler le Maroc mais aussi de «  contrer les intérêts stratégiques de Rabat ». C’est dire si le président Ghazouani a du pain sur la planche. Face à l’hermétisme et au radicalisme dont font montre les autorités algériennes, on se demande comment il parviendra à aplanir les difficultés au point de faire fumer le calumet de la paix par les deux voisins ennemis. NEn tout cas, la tâche s’annonce difficile et immense. A moins que de guerre lasse, Alger ne se ravise en s’inscrivant dans une  logique d’apaisement et ce, au nom de l’intérêt supérieur des deux peuples. Car, au-delà  des ego surdimensionnés des uns et des autres, il faut rappeler que l’Algérie et le Maroc demeurent deux pays unis par l’histoire et la géographie.

 

B.O

 


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