HomeA la uneVERS UNE REVISION CONSTITUTIONNELLE PAR LE PARTI AU POUVOIR EN RDC  : Félix Tshisekedi veut-il dresser le bûcher contre son propre pays ?

VERS UNE REVISION CONSTITUTIONNELLE PAR LE PARTI AU POUVOIR EN RDC  : Félix Tshisekedi veut-il dresser le bûcher contre son propre pays ?


En République démocratique du Congo (RDC), la polémique enfle autour de l’éventualité d’une révision de la Constitution. Le débat a été relancé suite à une proposition du secrétaire général de l’Union pour la démocratie et le progrès social (UDPS), le parti présidentiel, qui a fait un plaidoyer dans ce sens, au cours d’un meeting populaire. Augustin Kabuga, puisque c’est de lui qu’il s’agit, fonde son argumentaire sur deux justificatifs essentiels pour appeler à cette révision de la loi fondamentale. Primo, la durée du mandat présidentiel qui, à son avis, n’atteindrait pas les cinq ans en raison de diverses contingences au nombre desquelles les négociations pour la formation du gouvernement qui ont largement empiété sur le quinquennat. L’autre argument invoqué est l’origine de la Constitution qui, selon lui, a été « élaborée par des étrangers ». Des arguments aussi spécieux qu’ils ne manquent pas d’interroger sur le bien-fondé de cette proposition de révision constitutionnelle qui a suscité une vive réaction de l’opposition et de la société civile qui viennent de lancer une coalition pour le « sursaut national ».

 

Cette proposition de révision constitutionnelle traduit tout le drame de nos démocraties

 

 Lesquelles dénoncent des déclarations tendancieuses visant à semer la confusion dans les esprits. Le moins que l’on puisse dire est que la question de la révision de la Constitution reste, en RDC, comme un peu partout ailleurs en Afrique, un sujet assez sensible. Et on voit d’autant plus venir le parti au pouvoir que le président Félix Tshisekedi a récemment annoncé son intention de mettre en place une commission nationale pluridisciplinaire chargée de réviser la Constitution, avec pour mission essentielle de mener des réflexions approfondies afin de doter le pays d’une Constitution qui réponde au mieux aux aspirations des populations. Une démarche d’autant plus noble que c’est l’intérêt des populations qui est ici mis en avant. Sauf qu’en Afrique, ce genre de révision constitutionnelle n’est jamais anodin. Car, derrière ce que l’on fait passer généralement pour les intérêts du peuple, se cachent bien souvent des intentions malveillantes visant à servir des intérêts politiques partisans, en l’occurrence ceux des forts du moment. Et c’est toujours comme cela que ça commence ! C’est pourquoi l’on se demande si la proposition du secrétaire général du parti au pouvoir, n’est pas une manœuvre symptomatique d’un désir de maintien du président Félix Tshisekedi au pouvoir. La question est d’autant plus fondée que le timing de cette proposition de révision constitutionnelle qui intervient en plein second mandat du fils d’Etienne, est loin d’être banal. Autrement, pourquoi maintenant ? Seules les autorités au pouvoir à Kinshasa peuvent répondre à cette question.

 

 

Les mêmes velléités de révision constitutionnelle calculée, ont toujours produit les mêmes troubles politiques

 

 Toujours est-il que même si, pour le moment, la question d’un éventuel troisième mandat du locataire du palais de la Nation n’est pas officiellement à l’ordre du jour, l’argument de la remise à zéro des compteurs pour remettre en selle le prince régnant, en cas de révision de la Constitution, est une rengaine trop serinée dans nos républiques bananières pour qu’une telle proposition de révision constitutionnelle laisse l’opposition sans réaction. Toujours est-il que sans faire dans le procès d’intention, il serait indécent que le président Tshisekedi s’adonne à un tel jeu de calcul malsain, après avoir ferraillé dur contre son prédécesseur Joseph Kabila qui a été contraint au renoncement dans les conditions que l’on sait. Toute chose qui a ouvert les portes du pouvoir à Fashi dans les conditions que l’on sait aussi. Et le président congolais doit d’autant plus se départir de telles idées malsaines que la RDC n’a pas besoin d’ajouter une crise politique à la crise sécuritaire qui reste un énorme défi pour son pouvoir, cinq ans après son accession à la tête de l’Etat. Au-delà, cette proposition de révision constitutionnelle qui fait déjà couler encre et salive en RDC, traduit tout le drame des démocraties tropicales dont on se demande si les gens y croient. Car, quand on est dans l’opposition, on ferraille contre les tenants du pouvoir et une fois aux affaires, on ne fait pas mieux, si ce n’est pire, que ceux qu’on est venu remplacer. Quant aux textes, tout porte à croire qu’ils sont bons quand ça nous arrange ; autrement il faut les changer en les taillant presque toujours, comme par hasard, à la mesure des forts du moments. C’est une mascarade qui doit cesser en ce qu’elle donne finalement raison à ceux qui pensent que l’Afrique n’est pas mûre pour la démocratie. Pourtant, à y regarder de près, c’est moins la démocratie qui est en cause sur le continent noir que les acteurs politiques qui ont du mal à en enfiler le bon costume. En tout état de cause, les mêmes velléités de révision constitutionnelle calculée ont toujours produit les mêmes troubles politiques sur le continent africain avec les conséquences que l’on sait. Et Félix Tshisekedi aurait tort de penser que ça n’arrive qu’aux autres.

 

 « Le Pays »

 


Comments
  • Au moment où la guerre fait rage dans leur pays et a emporté des milliers de Congolais dans le Nord Kivu, plus de sept millions de Congolais du Nord Kivu, femmes, enfants et hommes de tous âges croupissent dans des camps de concentrations comme des animaux sans maître dans des conditions infra-humaines, des millions d’enfants congolais sont privés d’école et leur avenir ou rêve est sombre , le tout sans compter des centaines de morts surtout des personnes âgées et enfants en bas âge, les dirigeants en carton congolais sont fourvoyés dans des débats de révision constitutionnelle.
    Leur priorité est celle-ci. La guerre dans le Nord Kivu et la situation dramatique qui frappe des millions de Congolais ne sont pas leur priorité.
    Ce qui est encore gravissime et impensable pour tout homme rationnel, ses soient dirigeants congolais viennent de recevoir en grande pompe à Goma le Ministre Rwandais des Afffaires Etrangères Nduhungirehe Olivier. Des millions de Congolais ont les dignitaires congolais du Nord Kivu se prosterner devant le ministre rwandais comme des catholiques devant la statue de la Vierge Marie.
    Chez le Congolais, les mots honneur et dignité sont pourvus de sens. Ce qu’il savant c’est danser la Lumba.
    Le monder entier l’agissement pathétique de Tshisekedi lors du sommet franço-africain à Paris il y a quelques semaines. Tshisekedi a fait et continue à faire des tours du monde en proférant des infamies contre Kagame au lieu de l’affronter tout droit et chasser son armée du territoire congolais. Sur sa décision , ses ministres refusent de se faire photographier à côté des ministres congolais. Mais le le même Tshisekedi a autorité les autorités du Nord Kivu de se prosterner devant le ministre rwandais des affaires étrangères Nduhungirehe Olivier.
    C’est un fait établi qui la RDC est l’objet d’une agression armée de la part du Rwanda au mépris de la charte de l’ONU, de celle de l’union Africaine et des instruments institutifs de la CEEAC et de la CEPGL.
    Tous ces actes constitutifs de ces organisations dont le Rwanda et la RDC sont membres reconnaissent à celle-ci le droit de légitime défense. Or, au lieu de l’exercer, le Président Tshisekedi a ordonné à son armée d’observer le cessez-le-feu au moment où l’armée rwandaise occupent plus d’un tiers du territoire de son pays sans oublier des massacres de masse contre les Congolais commis par les soldats rwandais.
    Rwanda: moins de 12 millions d’habitants; la RDC: plus de 120 millions d’habitants ( la RDC est le seul pays au monde où les citoyens n’ont pas de carte d’identité).
    Un éléphant pleurniche et crier sur tous les toits d’avoir été agressé par une mouche et implore tous les cieux de lui venir en aide contre celle-ci. Le cas des Congolais est sui generis dans l’histoire de l’Afrique moderne.
    Au regard des faits , se pose la question de savoir si la RDC a des dirigeants au sens exact du terme?
    RDC+ Wazalendo+ armée burundaise+ armée sud africaine+ armée malawite+MONUSCO+ mercenaires contre une seule armée, les RDF du Rwanda, soit moins de 10 mille hommes est du jamais vu dans les annales de l’histoire de l’Afrique moderne. Que le Plus Haut ait pitié des Congolais du Nord Kivu.

    11 novembre 2024

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