HomeA la uneVICTOIRE DU OUI AU REFERENDUM CONSTITUTIONNEL AUX COMORES

VICTOIRE DU OUI AU REFERENDUM CONSTITUTIONNEL AUX COMORES


 

Attention à ne pas réveiller les vieux démons !

Ça y est !  L’affaire est pliée. Les Comoriens ont approuvé, à 92,74%, le référendum constitutionnel qui renforce désormais les pouvoirs du président Azali Assoumani. Ainsi donc, les Comores disposent désormais d’une nouvelle Constitution ; le pouvoir actuel ayant jugé celle de 2001, obsolète. Entre autres réformes, on note la suppression de la Cour constitutionnelle dont les prérogatives seront désormais dévolues à la Cour suprême et l’instauration de l’islam comme religion d’Etat dans ce petit archipel de l’océan indien qui compte près de 99% de musulmans. Et ce n’est pas tout. Le nouveau texte prévoit aussi la suppression des trois postes de vice-présidents. Cerise sur le gâteau, aucune résolution de l’Assemblée nationale contenant des injonctions à l’égard du gouvernement, n’est désormais recevable. Et ce faisant, le chef de l’Etat comorien, Azali Assoumani, élu en 2016, pourra se présenter à la présidentielle anticipée de 2019 et ce, pour deux autres mandats successifs. En tout cas, la nouvelle Constitution comorienne a été adoptée avec un taux de participation, dit-on, de 63%. Mais le moins  que l’on puisse dire, c’est qu’elle porte en elle-même les germes de la contestation. Attention donc à ne pas réveiller les vieux démons !

Le président Azali a froissé  un accord qui permettait de maintenir la stabilité et la cohésion sociale

Car, faut-il le rappeler, avec ces modifications pour un suffrage universel direct à deux tours, l’ile de Mohéli, par exemple, qui compte moins d’électeurs que la Grande Comore, n’a guère la chance d’accéder à deux mandats successifs. Quand on sait que les Comores ont traversé une grave crise séparatiste jusqu’aux accords de Fomboni, on se demande à quoi bon une nouvelle Constitution  qui  pourrait exacerber les tensions. Le président Azali aime-t-il vraiment son peuple ? On peut en douter. Car, tout porte à croire que dans le cas d’espèce, l’ex-putschiste a placé ses propres intérêts au-dessus de tout. Si fait que tel un crustacé dans sa carapace, il faisait la sourde oreille et ce, en dépit des récriminations et des appréhensions, somme toute justifiées, de l’opposition. De toute évidence, si pour une raison ou une autre, l’archipel des Comores en venait à prendre feu, ce serait par la faute du président Azali qui, envers et contre tous, a froissé  un accord qui permettait de maintenir la stabilité et la cohésion sociale dans le pays. Et pour avoir trahi le peuple  dont il a promis de défendre les intérêts, il répondra, tôt au tard, devant le tribunal de l’Histoire. Quant à l’opposition, elle a vu juste en appelant au boycott du scrutin, car, comme elle le dit, même voter « non » lors de ce référendum est une manière de cautionner la forfaiture du chef de l’Etat.

B.O


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