HomeLa nouvelle du vendrediLA NOUVELLE DU VENDREDI  : Citoyens du monde

LA NOUVELLE DU VENDREDI  : Citoyens du monde


Lorsque dans la ville du cavalier rouge, j’allai visiter une sorte de boutique galerie avec des amis, je n’attendais qu’une chose : admirer l’art dans toute sa beauté à travers de beaux tableaux.

La dame qui nous accueillit, semblait sortir d’un conte des mille et une nuit. Ce n’était point la couleur blanche de sa peau qui me donnait cette impression, c’était incontestablement  sa bonne humeur qui vous envoûte en parlant d’un tableau, c’était son rire contagieux pour interpréter la beauté d’un paysage artistique,  c’était la poésie et la finesse de vous servir une bonne blague tant elle possédait le secret et la maîtrise et le  savoir –faire. C’était sa magie de vous parler de sa ville de naissance à l’autre bout du monde en Suisse. C’était sa manière de vous parler du pays de son cœur et de ses parents, l’Espagne.  Et c’était surtout, et c’est cela qui m’a le plus marqué sa manière de parler avec amour et tendresse de sa ville de Koudougou  et de sa patrie le Burkina Faso car, depuis quelques années elle était  officiellement une des nôtres.

Elle me donna le diminutif de son prénom : Malia.

– La Suisse, l’Espagne, le Burkina, ma chère Malia, vous êtes une vraie citoyenne du monde. Dis-je.

– Je  crois que c’est cela. Il faut que je vous présente à mon époux.

– Avec plaisir.

 

Le soir, au son de sa guitare, passant d’un Georges Brassens à un Manu Dibango, d’un  Georges Ouédraogo à un Francis Bébey,  avec une belle magie musicale, j’admirai Bob, le mari de Malia. L’homme parlait à la perfection plusieurs langues du pays des Hommes intègres et j’avais vraiment du mal à lui donner une région ou une  ethnie.

– Je suis Camerounais et je vis au Burkina depuis plus de 25 ans.  J’ai la nationalité burkinabè et  c’est mon pays de cœur.  Cette terre du Burkina m’a ouvert ses bras, cette terre  restera à jamais mon avenir. Je voyage beaucoup à travers le monde, je vais voir souvent mes parents au Cameroun, j’invite certains membres de ma famille et des amis au Faso. Je suis comme ma femme Malia,  un citoyen du monde !

 

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Je n’en revenais pas. Lorsque le couple me raconta leur rencontre en France et leur mariage une année après dans un village de Koudougou, je demandai la permission :

– Ecrivain,  ce serait un grand plaisir pour moi  de partager votre histoire avec nos amis lecteurs.

– Elle est  vôtre cette histoire. Me dit Malia avec son éternel sourire.

Et, cette histoire, le soir dans la solitude de ma chambre, fut écrite.  Cette histoire des citoyens du monde. Cette histoire de ceux qui vivent de rencontre, d’amitié, de fraternité et d’amour. L’histoire de ceux qui  s’aiment avec  sincérité et finissent par bâtir  des ponts de poésie et de  paix entre les humains.  

Des citoyens du monde pour qui la couleur, la croyance, la pensée et  la philosophie doivent se construire sur un seul socle : l’amour et le respect de l’autre.

 

Ousseni NIKIEMA

Tél. :  70 13 25 96

 [email protected]

                                           

 

 


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