HomeA la une5e SESSION DU TAC : Des acteurs se prononcent

5e SESSION DU TAC : Des acteurs se prononcent


La 5e conférence au sommet du Traité d’amitié et de coopération  (TAC) entre le Burkina et la Côte d’Ivoire s’est achevée le 29 juillet dernier avec la signature de 13 accords.  La reprise des sessions de ce cadre d’amitié et de coopération constitue une fierté pour certains participants et Burkinabè vivant en Côte d’Ivoire. C’est du moins le sentiment général qui se dégage dans les propos  de ceux qui se sont exprimés  aux micros des journalistes à l’issue des travaux. Lisez plutôt.

 

Alpha Barry, ministre burkinabè des Affaires étrangères, de la coopération et des Burkinabè de l’extérieurMAQUETTE TIEMTORE ISSOUF

« Nous avons un devoir vis-à-vis de nos populations »

« Ce sont des sentiments de joie, de fierté mais surtout du devoir accompli que je ressens après la tenue de cette 5e conférence au sommet du TAC. Nous avons un devoir vis-à-vis de nos populations,  qui est de faire en sorte que celles-ci puissent vivre dans la paix, dans la quiétude et dans le développement. Nous avons discuté de nombreux projets de développement. Sur le plan politique, le fait de se retrouver est un élément de preuve de paix, de concorde et de fraternité entre nos deux pays. Certes, il y a les affaires Guillaume Soro et Blaise Compaoré, mais nous n’en avons pas parlé. Nous observons une nette séparation des pouvoirs aussi bien au niveau du Burkina Faso qu’en Côte d’Ivoire. L’affaire Soro est une affaire qui concerne la Justice.  Ce que nous avons constaté, c’est qu’il y a eu un problème entre nos deux pays et nous avons décidé de régler diplomatiquement les conséquences de cette affaire ; c’est ça qui fait que nous sommes ici aujourd’hui. Mais, nous n’avons pas décidé de régler l’affaire elle-même diplomatiquement. Je pense que la précision est importante. »

Albert Mabri Toikeusse, ministre ivoirien en charge des affaires étrangères

 MAQUETTE TIEMTORE ISSOUF

« Les présidents Kaboré et Ouattara sont déterminés à aller de l’avant »

« Nous nous félicitons  de la normalisation totale des relations entre la Côte d’Ivoire et le Burkina Faso. La tenue de cette session du TAC en est l’indicateur le plus éloquent. Les présidents Roch Marc Christian Kaboré et Alassane Ouattara sont déterminés à aller de l’avant.  Pour les projets qui ont fait l’objet de débat, il y a l’autoroute Yamoussoukro-Ouagadougou, qui est un tronçon long de 1 000 km au total,  dont le coût de réalisation est estimé à 2 000 milliards de F CFA. Mais nous nous sommes engagés à rechercher les financements ensemble avec certains pays amis, mais aussi avec les institutions de financement et de développement telles que la Banque africaine de développement (BAD). Pour le moment, nous n’avons pas fixé une échéance pour la fin des travaux, car elle dépend de la disponibilité des finances. Mais nous nous sommes engagés pour que d’ici le prochain sommet, tous les tronçons aient bénéficié d’études correctes qui nous permettront de mobiliser les finances. Nous avons aussi la réhabilitation du chemin de fer, Abidjan-Ouaga-Kaya et son prolongement jusqu’à Tambao. Le coût de l’ensemble de ce projet ferroviaire est de 400 millions d’euros. La première phase qui va être réalisée dans les 2 prochaines années, coûtera environ 130 millions d’euros. Après cette phase, il y a 270 millions d’euros qu’il faut encore mobiliser pour terminer les travaux dans les 4 années qui suivent. L’autre grand projet concerne les hydrocarbures pour lesquels il est prévu la mise en place d’une société de pipeline sur le tronçon Bouaké-Ferkessédougou et Ferkessédugou-Ouagadougou. Cette société se mettra en place et le Burkina aura 10% dans le capital, mais il y a aussi d’autres pays qui frappent à la porte pour entrer dans le capital. »

Alfa Oumar Dissa, ministre burkinabè de l’Energie, des mines et des carrières : « En mutualisant nos moyens, nous pourrons parer les ruptures de la ligne d’interconnexion»

« A la session du TAC 2014, il avait été prévu que la Côte d’Ivoire  approvisionnera le Burkina en énergie électrique à hauteur de 70 à 80 mégawatts. Ce qui a été effectif en début 2016. Mais l’application de cet accord a créé d’autres problèmes, à savoir le fait que nos infrastructures de transport ne sont pas suffisamment adaptées à des puissances élevées. Conséquence : il y avait fréquemment des claquages avec des ruptures de la ligne d’interconnexion souvent du côté du Burkina Faso, et parfois du côté de la Côte d’Ivoire. Ce qui est ressorti de cette session du TAC comme recommandation, c’est la mise en place d’une équipe mixte de surveillance, d’intervention et d’entretien du réseau d’interconnexion, de sorte que la Côte d’Ivoire qui dispose aujourd’hui de matériels de haute technologie pouvant permettre de travailler sous tension, puisse aider le Burkina Faso en cas de coupure sur le sol burkinabè et en cas de coupure côté ivoirien, que les équipes du Burkina Faso qui sont généralement très réactives, puissent se redéployer du côté de leur pays frère (la RCI) pour aider ses équipes.  Nous pensons qu’en mutualisant nos moyens humains et matériels, nous pourrons, en attendant qu’on puisse renforcer davantage le réseau, pallier les ruptures de la ligne d’interconnexion que nous connaissons. »

Pr Michel Filiga Sawadogo, ministre burkinabè de l’Enseignement supérieur, de la recherche scientifique et de l’innovation

 MAQUETTE TIEMTORE ISSOUF

« Les accords signés visent à permettre à notre centre de recherche technologique de travailler avec les universités et centres de recherche ivoiriens sur des projets communs»

« Avec les travaux de cette 5e conférence au sommet du TAC qui ont été très denses, on peut dire que les relations qui étaient un peu tendues entre le Burkina Faso et la Côte d’Ivoire ces deux dernières années, viennent de reprendre leur niveau normal. Et les perspectives sont très bonnes dans tous les domaines de coopération entre le Burkina Faso et la Côte d’Ivoire. Même au niveau des chefs d’Etat, on constate que des liens d’amitié et de fraternité s’instaurent entre eux. Pour ce qui concerne mon département, les accords signés visent à permettre à notre centre de recherche technologique, de travailler avec les universités et centres de recherche ivoiriens sur des projets communs, notamment ceux financés par les partenaires extérieurs et qui nécessitent une mise en commun des moyens pour parvenir aux résultats attendus. »

Abdou Ouédraogo, opérateur économique

 MAQUETTE TIEMTORE ISSOUF

« Nous nous réjouissons de cette relance des sessions du TAC »

« La tenue de cette 5e conférence au sommet du TAC est un ouf de soulagement, car nous l’attendions depuis 2015. Le Burkina Faso a une forte délégation en Côte d’Ivoire si bien que quand il y a eu une  brouille entre les deux pays, notre prière était qu’une solution soit vite trouvée pour que cette diaspora puisse poursuivre ses activités avec sérénité. Donc, nous nous réjouissons de cette relance des sessions du TAC et surtout de la venue du président du Faso en terre ivoirienne. »

Moussa Zallé, président du Collectif des associations et mouvements de jeunesse burkinabè en Côte d’Ivoire : « La Côte d’Ivoire et le Burkina Faso sont des frères siamois que nul ne peut diviser »

« La communauté burkinabè en Côte d’Ivoire est heureuse que le président du Faso ait foulé enfin le sol ivoirien. Les sessions du TAC ont repris et nous en sommes contents. La Côte d’Ivoire et le Burkina Faso sont des frères siamois que nul ne peut diviser. Le TAC vient renforcer, développer les liens d’amitié et de coopération qui nous unissent.  Nous encourageons les présidents Roch Marc Christian Kaboré et Alassane Ouattara à tout mettre en œuvre pour que les peuples burkinabè et ivoirien puissent bénéficier des retombées du TAC. Concernant le déguerpissement des populations qui occupent le Mont Péko et parmi lesquelles il y a nos compatriotes,  nous ne sommes pas contre la décision des autorités ivoiriennes.  Mais certains occupent ces lieux par ignorance, d’autres par erreur. Et comme ce sont nos frères, nous demandons l’indulgence des autorités ivoiriennes pour que ce déguerpissement se fasse de façon pacifique et que les éventuels déguerpis puissent bénéficier de mesures d’accompagnement pour leur réinstallation. »

Propos recueillis par Dabadi ZOUMBARA


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