HomeLa chronique du gouvernementREVUE DE PRESSE A LA TNB : Encore plus d’effort !

REVUE DE PRESSE A LA TNB : Encore plus d’effort !


Chaque matin, transistor collé à l’oreille, je prends le plaisir d’écouter la revue de presse sur les antennes de la Radiotélévision du Burkina et celles de Radio France internationale. J’aime tellement cette rubrique que, pour rien au monde, je ne voudrais la rater pour la simple raison qu’elle me permet d’avoir une vue d’ensemble des sujets que traite la presse nationale et internationale. Pour cela, je rends un vibrant hommage aux journalistes ou collaborateurs qui se prêtent à un exercice aussi délicat. Pourquoi délicat, me demanderont certains ? C’est simple. Car pour faire une revue de presse, cela demande beaucoup d’efforts. Il faut avant tout parcourir tous les journaux dans leur ensemble. Ce qui n’est pas une mince affaire, surtout avec la récente parution d’autres titres. Ensuite, après la lecture des journaux, il faut procéder au regroupement des sujets par thèmes. Là aussi, inutile de vous dire que ce n’est pas une gageure. Pour toutes ces raisons, je mesure l’immensité de la tâche qu’abattent ceux-là qui sont chargés de nous faire au quotidien le résumé du contenu des journaux que l’on appelle « revue de presse » qui fait partie des genres journalistiques les plus élaborés, enseignés à l’école. Je ne suis pas journaliste, mais j’ai entendu les professionnels parler. Selon eux,  ce genre n’est pas réservé à n’importe qui dans la mesure où, disent-ils, il requiert un certain art et du professionnalisme. Peut-être que c’est ceci qui pourrait expliquer cela. Car, quand je suis la revue de presse de certains journalistes, je reste sur ma soif, tant j’ai parfois le sentiment qu’elle est faite au pied levé. Ils naviguent d’un sujet à un autre sans aucun souci d’harmonie. Ils sont parfois très schématiques et oublient volontairement des journaux quand bien même ces derniers ont traité le sujet qui fait l’objet de la revue.

Je veux pousser ceux qui s’essayent à ce genre noble, à l’excellence

Bref, c’est à se demander si le journaliste mesure ce qu’on attend de lui. C’est le cas de certains journalistes de la Télévision nationale du Burkina qui choisissent de ne présenter que deux ou trois journaux, alors que le paysage médiatique en compte des dizaines. On me dira qu’en cinq minutes, on ne peut pas présenter tous les journaux, et j’en conviens. Mais je ne comprends pas pourquoi certains journalistes choisissent de citer trois ou quatre fois le même journal sur des sujets différents, ignorant royalement les autres. Je ne comprends pas non plus pourquoi on parle du contenu d’un journal sans montrer ce dernier à l’écran, ou plutôt en en montrant un autre qui n’a rien à voir avec le thème traité. J’en appelle à plus d’équité et de professionnalisme. Surtout que ce genre très particulier a fait la réputation de bien des journalistes ici comme ailleurs. A moins que ceux qui font ce travail n’aient des a priori ou un parti pris. Ce qui serait fort regrettable pour eux et pour la profession. Qu’il est révolu, le temps où feu Zanga Issoufou Ouattara ou autres Ouézzin Louis Oulon, retenaient l’attention de tous avec leur revue de presse, tant c’était fait avec talent, amour, rigueur et professionnalisme. Je souhaite que beaucoup s’inspirent de la rigueur qui a caractérisé ces hommes. Leur professionnalisme me rappelle celui de deux journalistes de Radio France internationale. Il s’agit de Frédéric Couteau et de Anne Toulouse. Quand vous écoutez ces gens-là faire la revue de presse, ma foi, vous avez envie d’esquisser parfois des pas de danse, tellement le tout est bien agencé, cadencé et harmonisé. Tout un art qui leur vaut leur célébrité ! Avant de poursuivre mon propos, je souhaite que les uns et les autres me comprennent : mon objectif, en écrivant cette chronique, n’est pas de plaire ou de déplaire à qui que ce soit. Ce n’est pas le rôle d’un fou. Je veux pousser ceux qui s’essayent à ce genre noble, à l’excellence. Et j’espère bien qu’ils prendront en bien ma critique, eux dont le rôle est de critiquer les citoyens. Cela dit, à ceux qui m’en voudraient, je les renvoie à cette maxime de l’écrivain ivoirien, Ahmadou Kourouma qui disait ceci : « la vérité rougit les yeux, mais elle ne les casse pas ».

Ou encore à Beaumarchais qui affirme à juste titre « que sans la liberté de blâmer, il n’y a point d’éloge flatteur ».

« Le Fou »


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