LA NOUVELLE DU VENDREDI : Ces hommes qui voient trop clair
Charmante et de bonne moralité sans être toute fois une foudre de beauté, une chère amie étudiante de 27 ans en fin de cycle universitaire, il y a deux ans peinait atrocement à s’imposer dans le cœur d’un homme.
Des années de sacré amitié, plusieurs fois en éponge morale piétinant sur les mots, j’ai difficilement séché les larmes et soulagé le cœur de mon amie en détresse. D’une aventure en couleurs pleine de promesses au début à un brouillard par la suite, d’un rêve à une illusion, d’un mirage à une déception, ma chère amie en bonne africaine finit par chercher le pourquoi du comment de son malheur dans le monde du mystère.
Le verdict des initiés tomba lourdement :
Un mari de nuit très jaloux et possessif vous empêche de trouver le bonheur sentimental dans les bras d’un homme ordinaire et humain ! il faut qu’on vous soigne. Et de manière efficace.
Après plusieurs rites et remèdes moyennant finance, c’est logique. Mais sans résultat, c’est là que le bas blesse, notre chère amie à bout de force raisonna :
Sans renoncer à l’amour ce sentiment noble, et si je n’en faisais plus une priorité absolue, histoire de me consacrer à autre chose.
A quelque chose dit-on, malheur est bon. Mon amie se consacra, s’investit cœur et âme, corps et esprit à la préparation des concours administratifs, dans l’espoir d’un futur professionnel.
Il y a une année, elle décrocha fièrement et héroïquement un concours prisé et très convoité de l’administration par plus d’un au pays des hommes intègres. Célibataire mais joyeuse, mon amie rentra à l’école de formation. Tout sauf l’amour souriait à elle.
A présent, un boulevard de bonheur professionnel s’ouvrait largement pour ma chère amie. J’étais content pour elle.
Il y a six mois, surprise elle m’appela un soir pour m’annoncer ses fiançailles. Je ne voulais point jouer au pessimiste ni à l’oiseau de mauvaise augure mais cette prompte et soudaine réussite sentimentale de mon amie m’intriguait. Où était passé si vite le mari de nuit pour laisser une place toute fraîche à ce prince charmant, chevalier servant tombé du ciel pour ma chère amie ?
L’avenir professionnel de ma chère amie en était-il pour quelque chose ?
Pendant que je m’interrogeais dans l’attente de découvrir le chanceux amoureux, je reçu un nouvel appel.
Je passerai dans la semaine te présenter mon futur mari. Il faut que je le fasse, car notre amour est profond et nous ne pouvons pas beaucoup attendre. Je sais que tu me comprends. Fiançailles le matin et mariage religieux l’après-midi, nous comptons faire d’une pierre, deux coups dans l’attente du civil bientôt ! c’est ce qu’il souhaite lui et sa famille.
D’un coté je partageais profondément le bonheur de mon amie, et de l’autre la peur de l’inconnu, du trop beau pour être vrai.
Jadis au pays des hommes intègres, dans les histoires de cœur on parlait souvent de filles matérialistes et calculatrices. La tendance s’inverse de nos jours. Et on est tenté, réalisme et exemple obligent de parler aussi d’hommes avides, matérialistes et bons calculateurs.
Des hommes qui voient très claire dans l’eau.
En aucun cas je ne voulais mettre de la fumée sur le bonheur étincelant de mon amie par des suggestions infondées mais tout de même. Gardant cela pour moi, je restais sceptique avant la rencontre avec l’amoureux de mon amie.
Pour l’évolution des mentalités, vous conviendrez avec moi que le nouveau couple africain doit s’armer d’une solide politique d’entraide, de partage, de solidarité pour relever le défis. Mais que dire des hommes nouvelle tendance qui piétinent l’enseignement des pères en souhaitant instaurer la politique du 50/50 envers la femme pour les dépenses financières dans le couple ? L’électricité pour lui et l’eau pour elle. La popote pour lui et les médicaments pour elle. Moitié- moitié pour le terrain et moitié-moitié pour la suite. Bilan bien huilé en fin de mois de qui achète ceci et qui paie cela.
Ces hommes d’une nouvelle race qui choisissent leur future épouse en fonction de son poste, de son compte en banque, de son salaire ou simplement de sa beauté financière ?
Mon oncle qui aime bien se moquer de la nouvelle génération plaisante souvent :
Jadis, fièrement nous achetions une moto ou une voiture pour nos épouses. De nos jours, pour aller prendre un pot avec ses potes, c’est fièrement que l’homme emprunte la voiture ou la moto de sa femme sans connaitre comment elle s’y est prise pour se la procurer.
Pour revenir à ma chère amie, je viens d’apprendre qu’on vient d’ajouter le mariage civil au programme…
Vite, je chassai les mauvaises pensées dans mon esprit et pria profondément pour mon amie.
Ousséni Nikiema 70-13-25-96
