CONDAMNATION A LA MORT DE 37 ACCUSES POUR TENTATIVE DE COUP D’ETAT EN RDC :Félix Tshisekedi veut sévir pour l’exemple
Le verdict du procès consécutif à l’affaire de tentative de coup d’Etat en République démocratique du Congo (RDC), est désormais connu. Il est tombé le 13 septembre dernier, comme un couperet sur les têtes des accusés dont 37 parmi lesquels figurent trois Américains, ont écopé de la peine de mort. Quatorze accusés ont été relaxés. Faut-il le rappeler, les 51 prévenus étaient tous poursuivis pour « attentat », « terrorisme », «tentative d’assassinat », « association de malfaiteurs » et « meurtre ». L’affaire, on s’en souvient, remonte au 19 mai dernier. Ce jour-là, des dizaines d’assaillants, venus d’on ne sait où, avaient attaqué le domicile du ministre sortant de l’Economie, Vital Kamerhe, devenu, par la suite, président de l’Assemblée nationale, avant d’investir les locaux du palais de la Nation qui abrite les bureaux du président Félix Tshisekedi. La suite, on la connaît.
Ces condamnations ne surprennent guère
Car, le coup ayant foiré, nombreux sont les assaillants qui ont été alpagués et remis à la justice militaire. C’est dire si ces condamnations ne surprennent guère. En tout cas, on voit mal comment les prévenus pouvaient échapper à de lourdes condamnations. Surtout au regard du contexte actuel de la RDC confrontée à une grave crise sécuritaire, et où le président Félix Tshisekedi, subitement devenu parano, accuse tout le monde de comploter contre son régime. Sans doute qu’il a voulu que ce procès serve de leçon à tous et qu’il contribue à dissuader les éventuels comploteurs. Il n’a peut-être pas tort. Car, à quoi s’attendre après un coup d’Etat manqué si ce n’est de se voir appliquer la loi dans toute sa rigueur ? Reste seulement à espérer que ces condamnations que les avocats de la défense jugent lourdes, ne contribueront pas à fragiliser le front uni que les Congolais appellent de tous leurs vœux en vue de faire face à l’ennemi commun qu’est le M23 qui, en plus de semer la terreur, conquiert progressivement des localités sur le terrain. C’est dire si, dans l’intérêt supérieur du peuple congolais, il revient à Tshisekedi de savoir manier le bâton et la carotte. Et l’on pourrait dire que la relaxe de la dizaine de prévenus dénote de la volonté du locataire du palais de marbre de s’inscrire dans cette logique. En attendant que les avocats des condamnés fassent appel de la décision rendue par le tribunal militaire, comme ils l’ont promis, on peut dire que la justice a voulu, par ce verdict, montrer qu’elle est impartiale et indépendante puisqu’elle n’a pas suivi à la lettre les réquisitions du parquet qui avait requis la perpette contre tous les prévenus.
B.O