ARRESTATION DU GENERAL GILBERT DIENDERE : « Nous avons la boîte noire du régime Compaoré », dixit Nestor Bassière, vice-président de l’UNIR/PS
Cette année, la commémoration du Discours d’orientation politique (DOP) prononcé par le capitaine Thomas Sankara le 2 octobre 1983, a coïncidé avec la fin du régime Compaoré. En mémoire à cette date, les responsables de l’Union pour la renaissance/Parti sankariste (UNIR/PS) ont animé une conférence de presse le 2 octobre 2015 à Ouagadougou, pour rappeler la résistance dont ont fait montre le parti et ses militants afin de contrer les velléités de confiscation du pouvoir par le Général Gilbert Diendéré et son Régiment de sécurité présidentielle (RSP). D’autres questions relatives au sort de l’auteur du putsch du 16 septembre dernier étaient également au menu des échanges avec les journalistes.
S’il y a un dossier à la Justice dont beaucoup de Burkinabè attendent impatiemment l’issue, c’est bien celui du Général Gilbert Diendéré, auteur du coup d’Etat du 16 septembre dernier. C’est du moins l’avis des membres de l’Union pour la renaissance/Parti sankariste (UNIR/PS), qui ont animé une conférence de presse le 2 octobre dernier, pour exprimer, une fois de plus, leur fierté vis-à-vis de l’héroïsme du peuple burkinabè dans sa lutte pour l’instauration d’une véritable démocratie et d’un Etat de droit. Pour l’UNIR/PS, le dossier du Général Gilbert Diendéré pourrait sonner le dénouement de plusieurs autres dossiers pendants en Justice dont celui de Thomas Sankara. Car, le Général Gilbert Diendéré a été au « début et à la fin du régime Compaoré ». « Avec l’arrestation du Général Gilbert Diendéré, nous avons la boîte noire du régime Compaoré. A travers cette boîte noire, nous connaîtrons l’histoire du Burkina Faso», a soutenu le 2e vice-président de l’UNIR/PS, Nestor Bassière. Pour lui, les autorités de la Transition devraient tout faire pour éviter tout suicide, encore moins, toute évasion de l’auteur du coup d’Etat qui a occasionné 11 morts, 127 blessés et la perte de plus de 50 milliards de F CFA. Car, a-t-il ajouté, « il y a des hommes et des pays qui n’ont pas intérêt à ce que Diendéré parle ».
« La réconciliation au scénario CEDEAO est dépassée »
Embouchant la même trompette, le président du parti de l’Œuf, Me Bénéwendé Sankara, a indiqué qu’une enquête plus large doit être ouverte sur le Régiment de sécurité présidentielle (RSP) pour les crimes commis depuis sa création, aussi bien à l’intérieur qu’à l’extérieur du pays. « Quand on remonte à son histoire et à un certain nombre de crimes perpétrés dans notre pays, le nom du RSP est ressorti chaque fois. Quand on pousse plus loin, on verra que certains éléments de ce régiment ont été impliqués dans d’autres pays », a-t-il soutenu. La page RSP étant désormais tournée, l’UNIR/PS a estimé qu’il faut maintenant gérer les effets collatéraux du putsch par la réconciliation. «Mais la réconciliation au scénario CEDEAO est dépassée et même caduque », a précisé Me Sankara qui, par ailleurs, a félicité le gouvernement de la Transition pour la mise en place de la Commission d’enquête chargée de situer les responsabilités dans ce putsch. A propos des élections dont la date n’a pas encore été fixée, l’UNIR/PS a dit être solidaire de la décision qui sera prise dans le Cadre de concertation des partis politiques (CCPP). « Mais le plus vite serait le mieux », a proposé Me Sankara. Parlant toujours des élections, le président de l’UNIR/PS est convaincu que de nos jours, il n’est plus question pour un politique de croire qu’il peut manipuler le peuple. « Ce sont les projets de société qui prévalent. Car, le peuple est éveillé et conscient », a-t-il insisté. Autre question et non des moindres abordée au cours de la conférence de presse, c’est la résistance dont a fait preuve l’UNIR/PS pour la dissolution du RSP depuis l’insurrection populaire des 30 et 31 octobre 2014. « Nous avons été le seul parti à nous prononcer clairement sur la dissolution du RSP et à demander la création d’une Commission d’enquête sur ce régiment», s’est félicité Me Sankara. Un engagement qui a été réitéré, à son avis, durant le putsch, avec l’appel du parti à la Nation pour demander au peuple de se mobiliser afin de faire échec à la velléité de confiscation du pouvoir par la force. En témoigne la transformation de la direction nationale de campagne du parti en direction nationale de la résistance active. «Pour nous, la circonstance était trop belle pour en finir avec le RSP», a indiqué Me Bénéwendé Sankara qui a noté avec satisfaction, la réconciliation de l’Armée avec son peuple et les actions de certains acteurs dont le Mogho Naaba.
Mamouda TANKOANO
noaga
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felicitation!
6 octobre 2015