HomeA la uneARRET DE LA CIJ SUR LES REPARATIONS DES EXACTIONS COMMISES EN RDC

ARRET DE LA CIJ SUR LES REPARATIONS DES EXACTIONS COMMISES EN RDC


Ça y est ! La Cour internationale de justice (CIJ), l’organe judiciaire principal de l’Organisation des Nations unies (ONU), a tranché. L’Ouganda doit verser la somme de 325 millions de dollars à la République démocratique du Congo (RDC). Ce montant est réparti ainsi qu’il suit : 225 millions de dollars pour les pertes en vies humaines, 40 millions pour les dommages aux biens et 60 millions de dollars pour les dommages aux ressources naturelles. On se rappelle, en effet, que l’Ouganda, accusé d’avoir « soutenu activement, sur les plans militaire, logistique, économique et financier », des forces irrégulières qui opéraient sur le territoire congolais, avait été condamné à payer le préjudice causé à la RDC. « Le comportement des forces armées ougandaises qui ont commis des meurtres et des actes de torture et autres formes de traitements inhumains à l’encontre de la population civile congolaise, ont détruit des villages et des bâtiments civils, ont manqué d’établir une distinction entre cibles civiles et cibles militaires et de protéger la population civile lors d’affrontements avec d’autres combattants », peut-on lire dans l’arrêt rendu en 2005 par la CIJ qui, on s’en souvient, avait demandé à l’Ouganda et à la RDC de convenir à l’amiable d’un montant des réparations. Faute de consensus, les deux pays ont dû s’en remettre à la CIJ ; Kampala estimant que les 11 milliards de dollars réclamés par Kinshasa, sont si élevés qu’ils ruineraient son économie, tout en soulignant, du reste, que le gouvernement congolais n’avait pas fourni suffisamment de preuves au sujet des préjudices subis.

On ne peut s’empêcher de s’interroger sur l’avenir des relations entre l’Ouganda et la RDC

Maintenant que la CIJ a tranché, en imposant un montant qui va au-delà des attentes de la RDC, on espère que l’Ouganda finira par s’y plier. Cela dit, la CIJ commettrait une erreur monumentale de croire que son rôle, à l’issue de l’audience du 9 février 2022, s’arrête là. En effet, quand on connaît l’incurie des dirigeants africains et leur inclination à vouloir toujours s’enrichir sur le dos des pauvres populations, la CIJ se doit de mettre un point d’honneur à suivre la gestion des fonds que Kampala versera aux autorités congolaises aux fins de s’assurer que l’argent profitera aux victimes. Dans le cas contraire, son arrêt n’aurait servi à rien, si ce n’est à enrichir davantage une élite corrompue qui se soucie de la population comme d’une guigne. Surtout dans un pays comme la RDC où les détournements de deniers publics et autres pratiques malsaines, en dépit de la fermeté affichée du président Tshisékédi, ont toujours pignon sur rue. La CIJ doit donc ouvrir l’œil et le bon. Toutefois, on ne peut s’empêcher de s’interroger sur l’avenir des relations entre l’Ouganda et la RDC qui, ces dernières années, avaient connu une forme de normalisation ; en témoignent les opérations militaires conjointes lancées par les deux pays contre le groupe armé des Forces démocratiques alliées connues sous l’acronyme anglais de ADF. Ces opérations ne vont-elles pas prendre un coup avec la décision de la CIJ qui, on l’imagine, ne plaira pas au plus haut sommet ? On attend de voir.

B.O


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