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ATTAQUE TERRORISTE EN COTE D’IVOIRE


L’armée ivoirienne a été la cible d’une attaque terroriste qui aura fait douze morts, 6 blessés et deux disparus. L’attaque a été perpétrée dans la nuit du 10 au 11 juin 2020, contre un poste frontalier de Kafolo dans le Nord-Est de la Côte d’Ivoire, à la frontière avec le Burkina. Des représailles suite à l’opération Comoé ? Difficile de ne pas faire le lien. En effet, cette opération antiterroriste conjointe avait été menée à la mi-mai par les armées de Côte d’Ivoire et du Burkina dans la zone de Kafolo, dans le but de démanteler une cellule terroriste affiliée à la Katiba Macina que dirige le tristement célèbre prédicateur malien, Amadou Koufa.  Ou faut-il voir dans cette orgie sanglante, une manière de venger le chef d’AQMI, Abdelmalek Droukdel, envoyé ad patres par la force Barkhane la semaine dernière? Autant de questions que l’on peut se poser. Car, les terroristes sont ainsi faits qu’ils prennent du plaisir à verser le sang d’innocentes personnes, mais ne tolèrent pas que le sang des leurs soit versé. S’il est difficile, pour l’heure, d’apporter une réponse exacte aux questions ci-dessus posées, une chose, par contre, est certaine : l’opération Comoé n’a pas anéanti le monstre. Elle l’a plutôt blessé dans son orgueil. Cela dit, le ver est-il déjà dans le fruit ? Tout porte à croire malheureusement, que oui ; il ne fait l’ombre d’aucun doute que l’hydre terroriste est en train, si ce n’est déjà fait, d’étendre ses tentacules au pays de Félix Houphouët Boigny.  On est d’autant plus fondé à le penser que cette attaque n’est pas la première et il faut, hélas, en craindre d’autres.

A quelque cinq mois de la présidentielle, le défi sécuritaire s’avère important

En effet, elle intervient quatre ans après une autre attaque perpétrée, le 13 mars 2016, contre trois hôtels dans la station balnéaire de Grand-Bassam et qui avait coûté la vie à 19 personnes et fait 33 blessés. Le moins que l’on puisse dire, c’est que ce pied de nez de la nébuleuse à l’armée ivoirienne, constitue une mauvaise nouvelle pour les pays du Sahel qui ne savent plus à quel saint ou plutôt à quelle armée se vouer, tant ils sont constamment en proie à des violences terroristes. C’est dire si la Côte d’Ivoire ne doit pas dormir sur ses lauriers. Car, cette attaque pourrait être le signe que la digue sahélienne est en train de céder au grand dam des pays côtiers jusque-là relativement épargnés. Autant dire que plus que jamais, la Côte d’Ivoire doit garder l’arme au pied d’autant que l’ennemi qui n’aura pas rencontré une grande résistance au cours de la récente attaque, puisqu’il n’a perdu qu’un seul assaillant, pourrait encore frapper à tout moment. A quelque cinq mois de la présidentielle, le défi sécuritaire s’avère donc important. Cela est d’autant vrai que le président devra, désormais, non seulement faire face à un redoutable ennemi invisible, mais aussi et surtout à une opposition en quête de stratégies pour faire mordre la poussière au dauphin de ADO. Avec cette sanglante attaque, la Côte d’Ivoire, si elle l’avait oublié, doit se rappeler qu’elle est désormais dans le viseur des groupes terroristes et le pouvoir gagnerait à rendre plus opérationnels ses services de renseignements. Ce d’autant qu’on a le sentiment qu’il y a eu des failles à ce niveau. Côte d’Ivoire yako*.

Dabadi ZOUMBARA

* Yako : mot Baoulé  utilisé pour compatir à la douleur de quelqu’un


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