HomeFocusBlaise Compaoré continuera-t-il à fermer les yeux après ce qu’il vient de voir ?

Blaise Compaoré continuera-t-il à fermer les yeux après ce qu’il vient de voir ?


Hier, ce sont des centaines de milliers, pour ne pas dire un million de personnes qui ont, avec véhémence, dit oui à l’appel de l’Opposition qui ferraille depuis le début de l’année, contre tout tripatouillage de la Charte nationale. Si Blaise Compaoré voulait une preuve supplémentaire sur la détermination du peuple burkinabè à rejeter son magistère après 2015, eh bien, ont peut affirmer qu’il a été bien servi  hier, au regard de cette méga-foule qui a pris d’assaut les rues de Ouagadougou, aux premières heures de la matinée de cette désormais mythique date du 28 octobre 2014. 

De mémoire de citoyen de la capitale, seul le 3 janvier 1966 a, toutes proportions gardées, poussé autant de monde  dans les rues de Ouagadougou. Ce jour-là, Maurice Yaméogo avait compris qu’il était vain d’aller contre la volonté du peuple. Alors, il rendit le tablier et quitta la scène politique sur la pointe des pieds. Sans qu’aucune goutte de sang ne fût versée. Et ce fut tout à son mérite.  Dans l’histoire de la Haute-Volta, les syndicats, les élèves, la société civile, la classe politique avaient alors refermé la parenthèse Maurice. 

 

Jamais le glas ne sonne pour le peuple car le peuple est éternel

 

Mais Blaise Compaoré comprendra-t-il comme Maurice Yaméogo ? Le mérite de ce dernier était d’autant plus souligné que six ans seulement après son avènement au pouvoir, il renonçait aux lambris dorés du pouvoir, sous la pression de la «vox populi ».  Mais Blaise Compaoré qui, depuis 1987, étrenne plus de deux décennies de pouvoir,  envisage-t-il un seul instant de faire droit à la requête  légitime de son peuple de faire enfin l’expérience de l’alternance démocratique ?  Rien n’est moins sûr, à en juger par les contre-feux qu’il allume en suscitant des marches-meetings de courtisans qui ne veulent aucunement renoncer aux prébendes de la République, quoi qu’il en coûte à leur champion.

En tout état de cause, le glas sonne désormais. Mais pour qui ? Telle semble être la terrible question. Car, hélas, le glas sonne.  Mais pour quel mortel ?   Jamais le glas ne sonne pour le peuple car le peuple est éternel. Au regard des constances de l’Histoire, on éprouve l’envie incoercible de répondre que le glas sonne  pour le système Compaoré, usé et fatigué.  Trois décennies de pouvoir, ça use nécessairement et irréversiblement.  Jamais dans l’histoire de l’humanité, un système n’a pu jusqu’au bout , s’imposer à un peuple contre sa volonté.  Il y a ceux qui aiment Blaise Compaoré en tant que personne humaine.  Il y a ceux qui l’aiment en tant que président. Il y a enfin ceux qui l’aiment en tant que source  de leurs privilèges, de leurs prérogatives, de leur jouissances. Puisse cette dernière catégorie de gens craindre enfin le Ciel pour dire à « l’enfant prodigue » de Ziniaré, que le pouvoir moderne en ce 21è siècle, n’a d’intérêt pour le peuple et pour le pays, qu’à travers le renouvellement  sacré de sa classe politique et du prince régnant.

 

« Le Pays »


Comments
  • Nous avons là une très belle leçon de l’opposition Compaoré/ Obama à propos de “homme fort” et “institution forte”. Si Compaoré n’est plus là, tout son dispositif tombe. Si par contre nous avions une institution forte, même si Compaoré disparaissait, tout le système serait toujours en place. Je me trompe?

    28 octobre 2014
  • Blaise COMPAORE, tu as toujours le choix. Veux tu partir à la Gbagbo, à la Wade, à la Khadafi…? Choisis, mais choisis vite.

    29 octobre 2014
  • Blaise doit se surpasser, s’il aime vraiment son pays, et tirer toute la conséquence qui s’impose. On ne peut rester insensible à cette grande mobilisation du 28 octobre, l’invitant à ne pas modifier la constitution pour son maintien au pouvoir. Il a été dit que Maurice Yaméogo était têtu; mais face à la détermination du peuple, il a abdiqué. Cela l’a grandi, car c’est reconnaître qu’il s’est trompé. Comme on le dit, il n’ya que ceux qui n’osent pas qui ne se trompent pas. Alors lorsqu’on ose et que le peuple dit de ne pas faire; il faut avoir la clairvoyance de reconnaître qu’on s’est trompé et d’abandonner.

    29 octobre 2014
  • Ce Monsieur est fini, mort et enterré. Restent les modalités de l’organisation des messes de requiem.

    29 octobre 2014

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