HomeOmbre et lumièreBLOCAGE DES VOIES POUR CAUSE D’INONDATIONS : Ça frise l’anarchie

BLOCAGE DES VOIES POUR CAUSE D’INONDATIONS : Ça frise l’anarchie


Il pleut beaucoup ces derniers temps au Burkina Faso et il y a déjà des dégâts dans plusieurs localités. Si je me réfère au dernier Conseil des ministres, au moins cinq régions connaissent des inondations. Il s’agit des régions du Centre, du Sahel, du Centre-Nord, du Centre-Est et de l’Est. A vrai dire, la population vit dans la peur car elle redoute un autre 1er septembre 2009. Ceux qui vivent dans les quartiers périphériques ou précaires comme moi Fou, ont le rythme cardiaque plus accéléré quand les nuages se forment. Vraiment, que Dieu nous préserve des catastrophes ! Cela dit, il y a des cas dans cette affaire d’inondations, qui me mettent hors de moi-même. A Ouagadougou, plusieurs quartiers ont été sinistrés et quand je prends l’exemple des pluies de ces derniers jours, elles ont provoqué la colère de certains citoyens. Cela se comprend parce que quand les intérêts des gens sont menacés, tout le monde devient fou. En effet, parce que leur quartier a été envahi par les eaux de pluie, des Ouagalais ont manifesté en barrant des voies. Les manifestants en question réclamaient des caniveaux au gouvernement. Après tout, je pense que la liberté de manifester est un droit et c’est justement pour cette raison que je peux comprendre les mouvements d’humeur de ceux qui se disent victimes d’inondations. La manifestation, c’est aussi une manière citoyenne de contribuer à la construction de son pays. Seulement, je pense que dans ce « Burkina nouveau », les gens exagèrent parfois.

 

Les réactions épidermiques

sont à bannir

 

Voilà des gens qui oublient que ce sont bien eux qui bouchent souvent les caniveaux avec leurs ordures de toutes sortes ; des gens qui refusent d’observer les mesures élémentaires pour éviter les inondations ; des gens qui transforment les rues en poubelles ; bref, des gens qui participent aussi à créer les conditions des inondations, mais qui déversent exclusivement leur colère sur le gouvernement et la mairie, dès qu’ils sont victimes de leurs propres turpitudes. Il faut bien qu’on se comprenne. Le fou ne dédouane en aucune manière, l’Etat ni les communes. Car, l’aménagement de nos villes relève, après tout, de la responsabilité de nos dirigeants. D’ailleurs, s’il y a des zones inondées, c’est qu’il y a peu de caniveaux pour évacuer les eaux de pluie et si nous vivons dans la peur, c’est que l’Etat n’a pas, quelque part, correctement fait son travail. Une faillite à laquelle s’est ajouté l’incivisme des populations. Chacun doit, de ce fait, accepter qu’il est responsable de la situation. Il faut avoir le courage et la volonté de chercher les meilleures solutions. Car, ce ne sont pas les manifestations qui frisent l’anarchie, qui vont rendre la situation meilleure. Dans tous les cas, trop de liberté tue la liberté, dit-on, et il faut que les Burkinabè le comprennent, une fois pour toute. Les réactions épidermiques souvent soutenues par des forces obscures en manque de publicité, sont à bannir. Il appartient en dernier ressort, à l’Etat et aux communes de travailler à imposer leur autorité pour que les choses changent.

 

« Le Fou »


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