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BURUNDI/RWANDA :Les cadavres de la dictature


Depuis le mois de juillet, le lac Rweru, à la frontière entre le Rwanda et  le Burundi, charrie des  ballots pour le moins  étranges. En effet, plusieurs sachets plastiques contenant des cadavres d’hommes et de femmes, arrivent régulièrement par ce lac dans la commune de Giteranyi, en territoire burundais. A ce jour, plus de quarante cadavres ont été ainsi découverts.

 

Le mystère reste entier sur l’identité des cadavres

 

Les villages situés du côté du Burundi où les corps arrivent, emportés par les courants d’eau, ne déplorent cependant aucune disparition. De l’autre côté de la rivière, au Rwanda, c’est le silence radio.  D’où viennent alors ces cadavres ? Qui a tué ces hommes et ces femmes, et pour quelle raison ? Le mystère reste entier aussi bien sur l’identité des cadavres que sur celle de leurs bourreaux.

En suivant le cours du fleuve, on peut facilement penser que le voyage de  ces macchabées  commence depuis le Rwanda. Ce qui pourrait donc laisser supposer que ces hommes et femmes ont subi ce sort parce qu’ils étaient devenus une menace pour le régime du président Paul Kagamé. Au demeurant, ce ne serait pas la première fois que le président rwandais, qui ne supporte pas la moindre contestation, élimine physiquement des opposants à son régime. C’est la méthode qu’emploient tous les dictateurs, face à tous ceux qui osent leur porter la moindre contradiction. Paul Kagamé a sans doute réussi à faire du Rwanda un des pays qui peuvent, au regard de leurs performances économiques, se placer sur la ligne de départ pour la course à l’émergence. Mais, parallèlement, il semble avoir oublié que malgré cette embellie économique, le peuple rwandais a besoin de liberté et qu’aucun résultat économique ne peut autoriser un homme à bâillonner son peuple.

 

Il urge que la commission des droits de l’Homme des Nations unies se saisisse de ce dossier

 

Cela dit, le Burundi pourrait aussi être le point de départ de ces cadavres mystérieux. Tout comme dans le cas du Rwanda, ces hommes et femmes pourraient avoir été réduits au silence pour permettre à un homme, Pierre Nkurunziza, d’assouvir sa boulimie du pouvoir. Ces cadavres pourraient donc être originaires de l’intérieur du pays, enlevés et tués par les sbires de Pierre Nkurunziza, avant d’être transportés et jetés dans le fleuve de manière à ce que leur découverte mette en cause le président Paul Kagamé.

Ces cadavres de la dictature, comme il convient de les appeler, pourraient donc venir aussi bien du Rwanda que du Burundi. Quant à savoir qui est derrière ces massacres, il est inutile d’aller chercher trop loin. En effet, comme le dit l’adage, si ce n’est Pierre (Nkurunziza) c’est donc Paul (Kagamé).

Un mystère reste toutefois à éclaircir. Pourquoi celui qui a commis ces crimes n’a-t-il pas voulu enterrer ses victimes dans une fosse commune comme le font la plupart des dictateurs ? De Hitler à Sanogo en passant par Gbagbo, Pinochet et autres, la fosse commune est ce que ces dictateurs ont en commun, pour ce qui est du sort réservé à leurs poils à gratter. Pourquoi alors l’auteur de ce génocide a-t-il voulu que ses victimes soient découvertes ? A-t-il voulu envoyer un message à ses détracteurs ? Dans tous les cas, il urge que la commission des droits de l’Homme des Nations unies se saisisse de ce dossier et ouvre une enquête pour identifier ces cadavres de la dictature et dire, qui de Pierre ou de Paul, est le responsable de leur mort.

 

Dieudonné MAKIENI


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