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CAMPAGNE ELECTORALE AU BURKINA  


Depuis le 31 octobre dernier, les candidats à la présidentielle tout comme ceux qui sont  en lice pour les législatives du 22 novembre 2020, sont en campagne. Autrement dit, ils parcourent monts et vallées pour aller à la conquête des électeurs, chacun estimant que son programme de société est le meilleur. Personnellement, ce qui me fait rire, c’est que je connais des candidats qui n’ont même pas l’habitude de dire bonjour ou bonsoir à leurs voisins ou collègues de service et qui sont devenus subitement très gentils. Je les vois, tout sourire, arpenter les allées des marchés et yaars. Certains vont de porte en porte pour montrer qu’ils sont proches des masses. Pendant ce temps, d’autres font des meetings géants au sein des stades. Chacun promet monts et merveilles aux Burkinabè alors qu’eux-mêmes n’ont ni l’un ni l’autre. Je le dis parce que je connais des candidats dont je tais volontairement les noms, qui battent campagne à moto et qui promettent le miel et le lait à gogo aux yeux des populations. Certains d’entre eux ont tellement faim que s’ils gagnent le lait et le miel qu’ils font miroiter aux yeux des électeurs, ils en consommeront eux-mêmes sans modération. Tout de même, je reconnais que chacun a le droit de rêver. C’est normal ! Chacun a le droit d’avoir des ambitions. C’est aussi normal ! Mais ce que je tiens à relever, c’est l’attitude de mépris dont certains hommes politiques font montre envers les populations, une fois qu’ils sont élus. En fait, les mêmes qui font la cour aux électeurs, sont ceux-là qui, une fois élus, oublient comment ils sont arrivés là où ils sont. Ils se comportent comme s’ils avaient passé un concours ou un examen pour devenir députés ou président. Si fait que lorsqu’ils passent avec leurs grosses cylindrées, ils mettent la poussière aux pauvres populations qui les ont fait rois. Pire, certains, très arrogants, commencent à porter des verres noirs et tournent le dos à tous, même à leurs voisins. Ce n’est pas moi qui le dis. C’est la triste réalité.

 

On abuse de l’ignorance des populations

 

La politique, chez nous, est un tremplin pour la promotion sociale.  C’est pourquoi j’en appelle à la vigilance des populations. Ne vous laissez pas berner. Votez en toute âme et conscience celui que vous estimez capable de répondre le mieux à vos aspirations. Faites montre de clairvoyance et surtout ne vous laissez pas embarquer par les marchands d’illusions et Dieu seul sait s’ils sont nombreux. Je le dis parce que j’entends parfois certains qui veulent être députés et qui, pour cela, promettent des routes, des écoles, des dispensaires, etc.  Si ce n’est pas de la démagogie, en quoi un député peut-il faire construire une école ou un dispensaire ? Ce n’est pas son rôle. Sa mission consiste à voter les lois, consentir l’impôt et contrôler l’action gouvernementale. Je peux  comprendre que quelqu’un qui veut être chef d’Etat ou maire, promette certaines réalisations. Mais pas un député. Mais comme nous sommes dans un pays où l’analphabétisme est très élevé, on abuse de l’ignorance des populations. Ça a toujours été comme ça, sauf que depuis l’insurrection populaire d’octobre 2014, les choses ont un peu changé. Je sens une certaine culture politique chez les Burkinabè qui refusent parfois d’être le dindon de la farce. Et ça, c’est bon pour notre démocratie.

 

« Le Fou »


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