HomeA la uneCAN GABON 2017 : La bonne maîtrise tactique des Etalons face aux Lycaons

CAN GABON 2017 : La bonne maîtrise tactique des Etalons face aux Lycaons


Au stade de la Rénovation de Franceville le dimanche 22 janvier 2017, les Etalons ont su réciter leurs gammes face à la sympathique formation des Djurtus ou des Lycaons de la Guinée-Bissau dominée par 2 buts à 0. Une belle victoire synonyme de qualification et surtout de première place du groupe A après que les Panthères et les Lions indomptables n’aient pas mieux fait qu’un nul vierge de 0 but partout au stade de l’Amitié d’Angondjé.

Dans cette rencontre décisive de Franceville entre les Etalons et les Djurtus ou les Lycaons du 22 janvier dernier, pendant qu’une autre aussi importante se jouait à la même heure à Libreville entre les Panthères et les Lions indomptables, rencontres qui devaient désigner les deux équipes qualifiées du groupe A pour les quarts de finale, le technicien portugais du Burkina, Paulo Duarte, a fait un léger remaniement dans son dispositif tactique. C’est ainsi qu’en défense, il a préféré Steeve Yago, qui était suspendu pour deux matchs, à la place de Patrick Malo dans le couloir droit pendant que Bakary Koné, Issoufou Dayo et Yacouba Coulibaly conservaient la leur. Au milieu, il n’y avait pas de changement avec Charles Kaboré, Razack Traoré et Alain Traoré. C’est en attaque où Aristide Bancé a été titularisé en lieu et place de Banou Diawara ; et en soutien, il avait dans les couloirs, Bertrand Traoré et Préjuce Nakoulma, face à un adversaire Bissau guinéen qui a choisi de jouer avec trois véritables attaquants dont Piqueti Silva à gauche, Brito Silva Toni à droite et Frédéric Mendy en pointe. C’était donc l’offensive à outrance pour le coach des Lycaons, Baciro Candé, mais en face, il y avait un dispositif bien en place qui les empêchait de dérouler leur jeu comme ils le voulaient. Avec un volume de jeu plus élevé que lors des deux précédents matchs en jouant un peu plus haut dès l’entame de la partie, Charles Kaboré et ses partenaires ont su bien quadriller le terrain en mettant la pression sur l’adversaire. Les Djurtus se sentaient parfois obligés de reculer un tout petit peu et d’amorcer les offensives par les couloirs où Brito Silva a été un peu plus remuant, même s’il était par moments bloqué tandis que Piqueti était quelque peu transparent. Et c’est sur une des pressions burkinabè à la 12e mn que le défenseur Rudnilson Silva fait une retro passe de la tête à son gardien de but Jonas Mendes sorti pour anticiper le ballon, mais qui a été lobé suite à un manque de communication. Les Etalons ont bien déroulé le jeu avec un Charles Kaboré au mieux de sa forme et qui a bien tenu l’entre jeu avec à ses côtés Razack Traoré qui, lui, en rajoutait un peu trop dans ses dribles qui occasionnaient par moments des pertes de balles qui pouvaient être préjudiciables. Mais, la solidité du jeu des Etalons a fait la différence et c’est ce qui leur a permis de corser l’addition à la 57e mn par Bertrand Traoré qui marque ainsi son premier but en CAN. Maintenant, il s’agit de se projeter aux quarts de finale qu’il faut préparer avec sérénité et trouver l’architecture offensive capable de faire la différence. On disait que Paulo Duarte refusait de jouer avec un véritable attaquant de fixation, et il l’a fait avec Banou Diawara, et cela n’a pas produit d’effet souhaité et ce fut pratiquement le même résultat contre la Guinée-Bissau avec Aristide Bancé. On constate que cette formation burkinabè a de la maturité et du vécu pour gérer les rencontres et il faut relever l’entrée d’un nouveau venu, Blati Ibrahim Touré qui a montré de bonnes dispositions techniques. Que va donc nous proposer le technicien portugais lors de la prochaine sortie où c’est un match couperet pour lequel, il ne doit pas avoir de regret ?

Antoine BATTIONO (Envoyé spécial)

 

 

 

Propos d’après-match

Paulo Duarte, sélectionneur national des Etalons

« Le plus important était la qualification »

« J’avais dit qu’il ne faut pas négliger l’adversaire qui a beaucoup couru contre le Cameroun lors de la deuxième journée et devait normalement gagner parce que dans sa meilleure phase de jeu, il rate le but du 2 à 0. Mais, la Guinée-Bissau perd suite à des détails et c’est ça aussi le football. Nous étions conscients de l’enjeu en venant à cette compétition et je disais toujours depuis que je suis arrivé, que ma peur n’est pas l’adversaire, mais des problèmes qui existent dans le groupe avec régulièrement des joueurs blessés. Nous avons, certes, gagné en contrôlant bien le match, mais après trente minutes de jeu, la Guinée- Bissau a bien pressé et a obtenu sur l’ensemble de la partie plus de corners et de coups francs, tout en montrant que rien n’était perdu pour elle. Le plus important aujourd’hui est que nous sommes qualifiés avec une équipe plus stable défensivement et qui a le plus marqué de buts dans le groupe. »

Baciro Candé, sélectionneur national de la Guinée-Bissau

« L’expérience nous a fait défaut »

« Les gens disent que nous avons bien joué contre le Gabon et le Cameroun et que ce ne fut pas pareil contre le Burkina, mais nous devons savoir que chaque équipe a sa philosophie de jeu. La philosophie du Burkina n’est pas loin de celle de la Guinée- Bissau. Dans ce match, nous nous sommes créés des occasions de buts que nous n’avons pas pu malheureusement concrétiser. Sur le premier but que nous avons encaissé, ce fut une erreur de communication et d’incompréhension entre le gardien de but et son défenseur qui marque contre son camp. Et le deuxième but intervient sur une erreur de positionnement de notre défense. Pour notre première sortie à cette compétition, l’expérience nous a fait défaut parce que nous avions la possibilité de prendre un point face au Cameroun et même contre le Burkina. Nous pensons avoir acquis un tout petit peu d’expérience pour les prochaines échéances. »   

Aristide Bancé, attaquant des Etalons

« Nous nous sentions obligés de gagner »

« Cette qualification nous fait énormément plaisir parce que nous attendions cela depuis un moment. Après deux nuls, nous nous sentions obligés de gagner et c’est ce que nous avons réussi. Cela est bon pour la confiance. Nous dédions cette qualification aux supporters qui sont avec nous ici et à nos frères restés au pays qui attendent beaucoup de nous. Nous les remercions pour leurs soutiens en leur faisant savoir que nous allons nous battre pour leur faire davantage plaisir. »

Blati Touré, milieu des Etalons

« Nous sommes gonflés à bloc »

« Pour ma première grande sortie officielle avec les Etalons, je suis très heureux pour cette qualification pour le second tour. Je constate qu’il y a un travail qui est fait et nous avons su répondre présent. J’espère que le peuple est autant content. J’attendais que l’entraîneur me fasse confiance et me donne mon heure. Je pense avoir su saisir ma chance. Nous sommes gonflés à bloc et avons compris que nous pouvons aller loin dans la compétition, car il suffit de croire que nous pouvons réaliser quelque chose. »

Propos recueillis par A.B (Envoyé spécial)

 

 

Quelques échos de la CAN

– Avant le dernier match de groupe, le président du Faso, Roch Marc Christian Kaboré, selon une source proche de lui, a appelé les deux joueurs blessés et indisponibles pour la suite de la compétition, à savoir Jonathan Pitroïpa et Jonathan Zongo pour leurs souhaiter prompt rétablissement, les soutenir moralement et les encourager tout en leur faisant savoir que l’Etat burkinabè reste à leurs côtés. La même source nous apprend qu’à l’issue de la victoire et la qualification des Etalons, Roch Marc Christian Kaboré a une fois de plus appelé, mais cette fois, le capitaine Charles Kaboré pour féliciter ses camarades et lui de même que toute la délégation et les encourager pour la suite du tournoi.

– La première pour le technicien portugais, Paulo Duarte dans une CAN en termes de victoire, lui qui est à sa troisième participation personnelle (2010, 2012 et 2017) à cette compétition avec les Etalons. Il faut rappeler qu’en 2010 en Angola, il n’avait enregistré que deux nuls avec le Burkina puisqu’il n’y avait que trois équipes dans leur groupe et était éliminé au premier tour puisque le Togo avait désisté au dernier moment suite à l’attaque perpétrée contre son équipe. En Guinée Equatoriale par contre en 2012, ce fut trois défaites pour autant de matchs en phase de groupe. Et voilà qu’en 2017, il réussit deux nuls et une victoire synonyme de qualification pour le second tour avec l’espoir que la chevauchée se poursuive le plus longtemps possible.

– Dans le groupe A de cette CAN 2017, pendant que les Etalons obtenaient leur ticket de qualification devant les Djurtus par 2 buts à 0, les Panthères réalisaient le nul de 0 but partout face aux Lions indomptables, qui étaient synonyme d’élimination. Ce qui n’était pas du goût de certains Gabonais qui ont manifesté leur mécontentement à certains endroits de la capitale. C’est ce que nous avons appris en quittant Franceville à l’issue du match des Etalons, et que nous avons constaté sur place à notre arrivée tard dans la nuit à Libreville. En effet, des débris de verres, de vitres et autres objets étaient encore visibles de même que l’odeur de gaz lacrymogènes dans un quartier très bien connu appelé « Derrière la prison » (la prison civile) et qui est un fief de l’opposition, avons-nous appris. C’est le même constat qui a été également observé dans une zone située dans le quartier de la Nationale 1 à la sortie de Libreville.

– Le Gabon vient de mettre un terme à ce qu’on pourrait qualifier de record à la CAN qui date maintenant de 23 ans qui est celui d’un pays organisateur éliminé dès le premier tour. Il faut ainsi rappeler que depuis 1994 avec l’élimination de la Tunisie à domicile, on n’avait plus enregistré ce cas de figure si ce n’est à cette CAN 2017, puisqu’en 1996, les Bafana Bafana d’Afrique du Sud remportaient le trophée chez eux à domicile pendant que les Etalons sont classés quatrième lors de la CAN 98 au Burkina. En 2000, la CAN est co-organisée par le Ghana et le Nigeria qui passent le premier tour et le deuxième pays cité joue et perd la finale contre le Cameroun pendant qu’en 2002, les Aigles parviennent en demi-finales sur leurs installations. Dix ans après leur déconvenue à domicile, les Aigles de Carthage brandissent le trophée en 2004 à Tunis et en 2006, les Pharaons règnent en maîtres sur leurs terres en Egypte. Au Ghana en 2008, les Black Stars obtiennent la médaille de bronze de la troisième place tandis qu’en 2010, les Palancas Negras sont éliminés en quarts de finale chez eux. Le Gabon et la Guinée Equatoriale qui co-organisaient en 2012 voient leur parcours prendre fin au deuxième tour en quarts de finale et il en fut de même pour les Bafana Bafana en 2013 en Afrique du Sud. Le Nzalang national joue les demi-finales chez lui en Guinée Equatoriale en 2015 et son voisin, les Panthères avec lesquels, ils avaient le même parcours en 2012 suite à la co-organisation, ne parviennent pas à franchir le premier tour en 2017.

– Dans une de nos récentes éditions sur cette CAN 2017, nous faisions cas de la nomination comme membre de la Commission du statut du joueur de la FIFA du Guinéen Mamadou Antonio Souaré, président du Horoya AC de Conakry, lui qui est déjà membre de la Commission des compétitions interclubs de la CAF. Il faut aussi relever qu’il a été nommé récemment président du comité d’organisation de la CAN (COCAN) Guinée 2023. Celui-ci était à Libreville où il a suivi quelques matchs avant de repartir sur Conakry pour l’inauguration de sa compagnie aérienne internationale. Mais voilà qu’à peine rentré au pays, avant de revenir sur Libreville pour suivre les derniers matchs, que le président Mamadou Antonio Souaré annonce officiellement sa candidature à l’élection de la présidence de la Fédération guinéenne de football (FEGUIFOOT) dont l’assemblée générale élective est prévue en principe pour le mardi 28 février 2017 à Conakry.

– Le nom du cadre du ministère des Sports et loisirs pour ne pas dire le directeur de cabinet est revenu une fois de plus sur la sellette. En effet, pour le match du 22 janvier à Franceville, la délégation officielle du Burkina où on enregistrait des supporters de l’UNSE, des confrères, des membres de la Fédération burkinabè de football (FBF) et du ministère, a quitté Libreville par train le vendredi 20 janvier à 19h pour y arriver le lendemain à 8h. Mais voilà qu’à peine ils ont débarqué que l’attente à la gare a duré environ trois heures de temps parce que les précurseurs ont fait savoir qu’il n’y pas de gite pour les membres de la délégation. C’est ainsi que le nom du directeur de cabinet est ressorti et ils étaient nombreux à se demander ce qu’il fait ici au Gabon pour être au cœur d’une mauvaise gestion de la prise en charge du séjour sur place à Libreville dans une affaire où on parle de « Mouta Mouta » sur les supporters.

Par A.B (Envoyé spécial)

 


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