HomeA la uneCEDEAO, UA ET CRISE BURKINABE : Le bal masqué des hypocrites et des lâches

CEDEAO, UA ET CRISE BURKINABE : Le bal masqué des hypocrites et des lâches


Pendant que le peuple  burkinabè est en train de parachever sa révolution qui a eu raison du régime Compaoré, en voulant arracher le pouvoir des mains des militaires, c’est à ce moment que l’Union africaine (UA) et la Communauté des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO), donnent de la voix. En effet, ces deux institutions disent être opposées à toute prise du pouvoir par des voies autres que celles constitutionnelles et réclament un pouvoir civil. Une position qui irrite, à juste titre, plus d’un Burkinabè. Il aura en effet fallu que le soulèvement populaire triomphe et ce, au prix de nombreux sacrifices, pour que ces deux organisations interviennent. Au lieu de faire de la prévention, elles ont joué les médecins après la mort.  Venant de l’UA, cette attitude est loin d’être étonnante car, comme on le sait, elle n’est rien d’autre qu’un club, voire un syndicat de chefs d’Etat.

Par contre, l’attitude de la CEDEAO peut paraître surprenante. En sa qualité d’organisation sous-régionale qui prône les valeurs de bonne gouvernance, d’alternance et de promotion de la démocratie, elle aurait dû faire de l’anticipation en rappelant à l’ordre l’ex-président burkinabè sur le respect de ses textes fondamentaux, notamment sa Charte sur la démocratie. N’est-ce pas elle qui a inspiré l’UA quant à l’adoption de  la Charte africaine sur la démocratie? Heureusement que le siège de la CEDEAO ne se trouve pas au Burkina, il aurait pu subir la furie incendiaire des manifestants. En vérité, ces deux instances,  par leur couardise et indolence maladives, ne rendent service ni à la démocratie ni aux pays africains encore moins aux peuples africains. Elles attendent toujours que les choses dégénèrent avant de réagir ; et si elles ne changent pas de conduite, on peut être sûr que le triptyque paix, stabilité et développement  attendront longtemps avant d’être une réalité sur le continent noir.

 

Le peuple s’est vu obligé d’écrire tout seul son histoire en prenant en main son destin

 

En tout cas, il y a fort à parier que si l’UA et la CEDEAO font fi de la forte soif des peuples africains à l’alternance dans leur gouvernance, les cinquante prochaines années ne seront qu’un gâchis. Si elles avaient pris la pleine mesure de la situation qui prévalait au pays des Hommes intègres, on aurait pu faire l’économie des pertes en vies humaines et des dégâts matériels importants enregistrés. Mais comme elles ont refusé de prendre leurs responsabilités, le peuple s’est vu obligé d’écrire tout seul son histoire en prenant en main son destin. Et l’on peut dire qu’il se débrouille jusque-là, plutôt assez bien. Le ballet diplomatique auquel on assiste actuellement traduit toute la veulerie, l’hypocrisie et la lâcheté de ces deux institutions. Si le Burkina était dans une communauté comme la SADC, les choses se seraient sans doute passées autrement, cette organisation régionale ayant prouvé qu’elle avait suffisamment de cran pour remonter les bretelles à des dirigeants de la zone qui se fourvoyaient.

Pour tout dire, ce à quoi la CEDEAO et l’UA se livrent actuellement, n’est ni plus ni moins qu’un bal des hypocrites et des lâches. Où étaient-elles pour ne pas dire à Blaise Compaoré que le tripatouillage de la Constitution est source de danger pour son pays?

Si on peut condamner l’attitude de l’UA et de la CEDEAO, on ne peut non plus ignorer le rôle trouble joué par la France. Au lieu d’exprimer une position claire, le président français François Hollande a préféré adresser une lettre confidentielle voire intime à Blaise Compaoré et dont le contenu n’a été révélé à l’opinion nationale et internationale que lorsque les carottes étaient  cramées pour Blaise Compaoré. Toute chose qui aura desservi le peuple burkinabè. Fort de son image de faiseur de paix, de médiateur devant l’Eternel, Blaise Compaoré s’est certainement entêté parce qu’il était plus ou moins convaincu qu’il avait le soutien de l’Hexagone  et qu’elle ne lui remonterait pas les bretelles, quoi qu’il fît. Cette démarche de la France qui a consisté à agir dans l’ombre, est la preuve que le requiem de la Françafrique n’est pas pour demain. Heureusement que le peuple burkinabè a compris qu’il ne pouvait compter que sur lui-même pour s’affranchir du  régime Compaoré.

S’il y a une institution dont la constance mérite d’être saluée, c’est bien l’Eglise catholique. Elle aura été la première à attirer l’attention de l’ex-dirigeant burkinabè sur le danger que son projet de révision constitutionnelle faisait courir au pays. Et on peut dire que l’histoire lui a donné raison.

 

Dabadi ZOUMBARA


Comments
  • Merci de la reference de l’Église Catholique.

    3 novembre 2014
  • Nous sommes foncièrement révoltes, indignés de l’attitude de l’UA et de la CEDEAO, qui viennent aujourd’hui, après que le Peule se soit sacrifié pour bouter hors du Burkina, le virus, spolieur du Peule, l’anti-démocrate Blaise COMPAORE, demander que l’on respecte l’ordre constitutionnel au Burkina. Où étaient-ils quand Blaise COMPAORE s’apprêtait à sauter le verrou de l’article 37 de notre CONSTITUTION? Où étaient-ils quand Blaise COMPAORE pourfendait la Charte Africaine sur la Démocratie? Où? Ce n’est pas aujourd’hui qu’ils viendront, après le sang versé par le Peuple digne et intègre du Burkina, pour demander le respect de l’ordre constitutionnel. S’ils ont encore du respect pour eux-mêmes et pour les Peuples africains, qu’ils prennent le chemin du Tchad, du Rwanda, du Burundi, de la RDC, etc. pour dire à leurs présidents de respecter dès maintenant leur Constitution et partir à la fin de leur mandat légal sans tripatouiller les textes fondamentaux de ces pays-là. Ils auraient faits œuvre utile à l’Afrique, au lieu de laisser le sang, une fois encore se verser comme ils ont laissé faire Blaise COMPARE au Burkina. Malheur à ceux qui bâillonnent les Peuples Africains.

    3 novembre 2014
  • CEDEAO, UA :
    “….si elles ne changent pas de conduite, on peut être sûr que le triptyque paix, stabilité et développement attendront longtemps……..”

    Elles se complètent dans l’obscurantisme, il est donc difficlie ou voir impossible de donner une lampe torche à un aveugle de s’éclairer.
    A part le MAROC qui se “modernise”, il n’y a pour le moment aucune sortie honoreuse continentale.

    3 novembre 2014
  • …………il est donc difficile …….

    Merci

    3 novembre 2014
  • C’est triste , mais il faut savoir que la France protège uniquement ses intérêts. Elle ne se préoccupe pas toujours des autres peuples. Seules les USA ont eu une position claire pour le respect des règles de la bonne gouvernance politique au Burkina. OBAMA l’a répété plusieurs fois ; le Sécretaire d’Etat John KERRY l’a redit. l’ambassadeur américain l’a répété également en des termes clairs, tout en soulignant que celà pourrait être dur; mais qu’il appartenait à chaque peuple d’écrire son histoire en payant le prix si il le veux réellement. Aussi, nous avons dit que trop c’était trop, et nous avons décidé de payer le prix en offrant nos poitrines.
    J’ai honte pour la CEDEAO et l’union africaine. Elles ont été interpellées à agir auprès de blaise pendant qu’il est encore temps pour prévenir au lieu de venir après en pompiers. Elles sont restées sans voix.
    Merci pour la position de l’église catholique qui est restée à coté du peuple. Une position sage et bien réfléchie.La jeunesse musulmane à travers l’AEEMB.

    3 novembre 2014
  • Souverainete Populaire signifie le peuple commande. Compraore est demeure au pouvoir aussi longtemps que le peuple Burkinabe l’a permis. Ce n’est pas une affaire de l’UA, de la CEDEAO, de la France ou du pape, mais du seul peuple Burkinabe.

    3 novembre 2014
  • DES CIRCONSTANCES ATTENUANTES POUR LES L’ L’OU, L’UA ET DE LA CEDEAO ;
    Ceci est un extrait de message PDP/PS suscité les textes et actes des organisations internationales (L’OU, l’UA et de la CEDEAO) en direction Blaise COMPAORE et publié après sa déclaration du 12 décembre 2013 ; Le message n’a pas été publié pour cause d’inertie toujours persistante de la direction du Parti, mais diffusé à travers divers canaux.
    Cette déclaration a non seulement mis à nu certains défauts du régime Blaise COMPAORE mais aussi fait la preuve des efforts de la communauté internationale notamment de la CEDAO pour la typologie et la préhension la des crises et conversion du Président Blaise COMPAORE par la responsabilisation.
    Les efforts relevés ici n’occluent nullement les impressions qu’ont les uns et les autres sur les structures notamment le caractère syndical des chefs d’états qui tentent de trouver des facteurs explicatifs aux transgressions de leurs paires, mais peuvent servir de circonstances atténuantes pour le cas Blaise COMPAORE.
    « Concernant le recours au référendum pour l’arbitrage des débats sur l’article 37 , le PDP/PS affirme à haute et intelligible voie qu’il tombe dans le cas des changements anticonstitutionnels de régime prévus par les instruments de l’UA et de la CEDEAO . En effet, instruite par le cas Tanga au Niger, la communauté internationale notamment la CEDEAO a reconnu comme forme de changement anticonstitutionnel, les subtilités juridiques qu’ont les « narcogouvernants » africains pour modifier les constitutions par usage anachronique ou opportuniste des normes démocratiques. Désormais, toute manipulation de la constitution pour quelles que raisons qui soient, tendant vers un pouvoir personnalisé ou à la pérennisation d’un individu au pouvoir est anticonstitutionnel. De même, les cas de Robert GEY en Coté D’ivoire de Dadis CAMARA en Guinée Conakry, de Faure GNANGSIGBE au Togo ont font jurisprudence et il n’est plus question pour un putschiste de légitimer son pouvoir par des élections ou les dirigeants d’une transition d’être candidats.
    En effet un putschiste ou dictateur est un violeur des droits de l’homme en puissance, il tue un pour être craint par mille et le tour est joué pour avaliser ou pérenniser son régime. De ce qui précède, le PDP/ PS comprend que le Président COMPAORE ait occulté cette évolution du droit international qui n’honore ni sa personne ni tout Burkinabè à l’étranger en général.
    En recourant au référendum pour l’arbitrage de la question de la limitation des mandats en général et présidentiels en particulier, le Président Blaise COMPAORE donne raison à la communauté internationale qui n’ignore pas que « l’habitude est une seconde nature ».
    Pour le DPD/PS, le Président Blaise COMPAORE est et demeure Militaire, formaté patriote il est maintenant patriotard, et refuse d’évoluer en démocrate comme tant de patriotes galonnés (suivez notre regard).
    Pourtant, la communauté avait mis le président Blaise COMPAORE à l’école de la démocratie en faisant du Burkina Faso un projet pilote de mise en œuvre de certains de ses instruments pour un développement durable dans les dimensions i) de la stabilité, la paix et la sécurité ,ii) de la bonne gouvernance dans ses composantes droits de l’homme, développement, Social, protection de l’environnement et bonne gestion économique, iii) la démocratie. Inscrit parmi ceux qui ont une approche restrictive des droits de l’homme sous le vocable de démocratie responsable résultant de ses antécédents politiques d’avant la déclaration de la Baule ou le glasnost en 1990 , il a reçu au moins une fois un encouragement à mieux faire du Mécanisme Africains d’Evaluation par les Pairs(MAEP) .
    En effet le Burkina Faso est partie prenante de tous ces instruments internationaux et sous régionaux pour un développement durable. Pour la sous région, le Président Blaise COMPAORE est personnel visé par la plupart des instruments non seulement en tant que président le plus ancien mais surtout par son mode d’accès au pouvoir et ses techniques de conservation et de gestion reconnues par le système de prévention de la CEDEAO comme indicateurs de neuf crises possibles dont huit ( 8) en conditions remplies au Burkina Aussi pour le mettre au niveau des principes démocratiques, le président COMPAORE a été « contraint par corps » par ses pairs de veiller à l’application des instruments de l’espace CEDEAO d’autant qu’il est soupçonné d’être parrain ou supposé tel des acteurs des raccourcis politiques , des narcotrafiquants et autres terroristes qu’il sait dénicher en cas de besoins . Ainsi le voilà Médiateur par ici, facilitateur par là ou les deux à la fois en d’autres endroits où il s’illustre à la satisfaction des Amis de Blaise COMPAPORE tolérés par la communauté internationale pour l’accompagner dans sa mutation. Contrairement à l’attente de la communauté ce sont ces amis qui sont mués en conseillers toxiques et l’incitent au parjure .Etonnement encore, ces amis là pensent à une médaille de paix pour Blaise Ils oublient que la communauté est avisée que Balise COMPAORE n’œuvre que pour le bonheur d’une minorité notamment familiale et fait du BURKINA une poudrière sinon un volcan qui a déjà fait des éruptions.

    3 novembre 2014
  • Chers frères du Faso, pour barrer les nuisances de la france, il nous faut cultiver constamment l’intégrité. Ne nous trompons pas, elle est malhonnête et hautement nuisible. Dénonçons cette peste chaque fois que c’est possible. Pour l’affronter, nous devons rester honnêtes et patriotes. Je vous préviens la libération sera au bout d’un long combat puisque nos moeurs sont trop corrompues. Commençons à ne pas vivre au-dessus de nos moyens et refusons la corruption.

    3 novembre 2014
  • le CERFI aussi à travers les jeunes musulmans ont dis non au modification de l’article 37.le leader musulman ABOUBAKAR SANA à parler sur savane fm contre le pouvoir à vie.bref la communauté musulmane aussi était contre ce referendum.mentionné sa dans vos écrit pour qu’il n’y ai pas d’amalgame.

    5 novembre 2014
  • VOILA LE BURKINA FASO CADENCE DEPUIS QUE BLAISE COMPAORE EST PARTI

    11 février 2016

Leave A Comment