CHARLES BADO, CANDIDAT A LA PRESIDENCE DE LA FEDERATION BURKINABE DE BASKET-BALL (FEBBA)
C’était dans l’air. Depuis le dimanche 16 février 2020, l’ancien secrétaire général adjoint de la FEBBA sous l’ère Joachim Baky, Charles Bado, a fait acte de candidature pour diriger le basket burkinabè. Une discipline pour laquelle il nourrit de grandes ambitions. Des projets dépourvus de toute catégorisation où il entend inclure tout le monde pour un basket meilleur que celui qui a été donné de voir ces dernières années.
Vous êtes candidat à l’élection pour la présidence de la Fédération burkinabè de basketball ( FEBBA) . Quelle est votre motivation ?
Mr Charles Bado : Ma motivation, c’est l’état actuel du basket-ball. Pour un amoureux de la discipline, qui l’a pratiqué depuis l’âge de 10 ans, qui a joué dans des clubs, qui a été dirigeant et qui entraîne, voir l’état actuel du basket-ball me donne un pincement au cœur. C’est la raison pour laquelle, je me suis décidé à y aller
Quelles sont les actes à poser pour une reconstruction réussie du basket-ball burkinabè ?
Dans un premier temps, il faut ramener la sérénité et la paix au niveau des différents acteurs. Et cela commence d’abord par régler le passif de la fédération au nom de la continuité de l’institution. Ce que la fédération doit aux clubs, aux arbitres, aux chronométreurs, il faut d’abord le régler. Quand cela sera fait, on pourra s’asseoir et discuter calmement en assemblée générale ; AG au cours de laquelle, nous devons surtout faire les états généraux du Basket. C’est ce qui nous manque depuis de nombreuses années.
A quoi est dû le recul du basket-ball burkinabè ?
Il faut dire qu’il y a des problèmes de personnes, pour ne pas dire des problèmes d’ego. Il va falloir dans une certaine mesure que nous puissions aplanir tous ces problèmes d’ego liés bien sûr à de petites frictions qui, en tant que telles, ne devraient pas nous emmener dans cette situation. J’ai entrepris des démarches auprès des différents acteurs afin que nous puissions parler le même langage.
Pensez-vous avoir une assise dans le milieu du basket pour tenter de le diriger ?
Oui, si je suis candidat à la présidence, c’est parce que je pense avoir les capacités et les compétences pour régler les problèmes du basket que je connais assez bien. Je suis entraîneur. Je suis aussi le président de l’Etoile filante de Ouagadougou de basket et vice-président de l’AS ONEA (Association sportive de l’office national de l’eau et de l’assainissement). C’est pour vous dire que je ne suis pas un inconnu dans le milieu. Tous ces acteurs dont je parle me connaissent. Par conséquent, ils savent ce que je vaux.
Etes-vous pour une rupture ou pour la continuité de ce qui a été déjà fait ?
On ne peut pas rompre parce que les bases sont déjà là. Les bases étant là, nous ne pouvons que redresser au niveau de là où c’était tordu.
Le basket-ball ne se joue pas uniquement à Ouaga. Comment comptez-vous vulgariser cette discipline partout au Burkina Faso ?
Malheureusement, ceux qui jouent au basket en dehors de Ouagadougou et de Bobo-Dioulasso ne participeront pas aux élections parce qu’ils n’ont pas pris part aux deux derniers championnats. Mais nous avons une partie du programme qui concerne la mise en place de trois ligues pour commencer. Ensuite avec le temps, nous allons asseoir une dizaine de ligues au niveau du basket-ball burkinabè.
Le premier acte que je poserai si je suis élu, c’est de rembourser l’argent que la fédération doit à tous les acteurs du basket-ball.
Quels sont les moyens humains, matériels et financiers dont vous disposez déjà pour gérer le basket ?
Les moyens humains, il y a en a tellement. Il y a beaucoup d’anciens basketteurs qui sont aujourd’hui des cadres de l’administration. Ce sont des personnes qui ont le potentiel pour être de super administrateurs. Je compte m’appuyer sur leurs expériences. Il y en a déjà qui m’ont approché parce qu’ils savent la nouvelle dynamique que je veux impulser au niveau du basket-ball. Maintenant au niveau des moyens financiers, c’est dans le même cadre. Il y a des sponsors qui ne viennent pas parce qu’ils n’ont pas confiance aux acteurs du moment pour une raison ou une autre. Il y a aussi la question d’affinités. A ce niveau, je pense avoir suffisamment d’affinités avec certaines personnes qui m’aideront à mobiliser les moyens financiers pour avancer.
Il y a beaucoup d’amoureux du basket qui ont pris du recul par rapport à ce qui se passe dans la maison. Quelle action comptez-vous mener pour rassembler toutes ces personnes autour de la grande famille du basket-ball ?
Il y a d’abord, ce que je vaux moi-même. Et ce que je vaux va amener un certain nombre de personnes. Les plus sceptiques attendent un programme. Programme bien sûr qui est déjà élaboré et qui est très réaliste. Ce programme dis-je, nous permettra au bout seulement d’une année de dynamiser le basket. Nous échangeons à certains niveaux avec des anciens acteurs pour les amener à nous rejoindre.
Pouvez-vous nous décliner quelques grands axes de ce programme ?
Le président Baky avait de grandes ambitions pour le basket.
Les points saillants du programme, il y a d’abord le championnat national et les compétitions internes. Il faut du jeu. Ensuite dans un second point, il y a la formation. Et cette formation va prendre en compte les administrateurs, les entraîneurs, les journalistes parce que ce sont nos relais. Et à ce titre, ils doivent, en relayant l’information, savoir de quoi on parle. Ensuite, il y a les statisticiens qui permettent de connaître les performances des joueurs sur un match. Je peux aussi citer les médecins parce que la médecine du sport, pour le cas spécifique du basket-ball doit être connue. Ils doivent savoir comment gérer les problèmes des basketteurs qui sont, entre autres, des problèmes de genou, de chevilles, de poignets, etc. En plus du championnat qui concerne les équipes nationales, il y a la formation tous azimuts et à tous les niveaux. Mais il y a surtout le marketing basket. Le marketing basket consiste à revoir le mode d’enregistrement des données, que nous ayons des applications androïdes qui puissent permettre aux joueurs et à tous ceux qui sont à l’international de suivre l’évolution du basket-ball. Les licences biométriques vont permettre de suivre le joueur tout au long de sa carrière, avec les statistiques liées à son nom. Cela permettra de voir son évolution. Notre objectif, c’est de tendre vers l’internationalisation de notre basket. L’autre point majeur de notre programme consiste à rechercher des partenariats. Je peux citer, entre autres, le partenariat avec les compagnies de transport parce qu’il va falloir se déplacer pour aller jouer des matchs. Pour ce faire, nous allons solliciter l’accompagnement des compagnies de transport. Il ne faut pas aussi occulter le partenariat avec la presse dont le rôle est important dans la médiatisation de nos évènements. Voilà grosso modo quelques points saillants de mon programme.
Est-ce que vous pouvez rassurer les amoureux du basket-ball que si vous prenez les rênes de la fédération, la saison ira jusqu’ à son terme ?
Je rassure les amoureux du basket-ball que ce sont eux-mêmes qui vont demander de tirer un peu sur le frein à main parce que les compétitions vont se dérouler à un rythme très effréné.
Quel est le premier acte que vous poserez si vous êtes élu ?
Le premier acte que je poserai si je suis élu, c’est de rembourser l’argent que la fédération doit à tous les acteurs du basket-ball.
Et c’est combien ?
Nous allons nous débrouiller (rire). Chacun, selon sa position va contribuer afin qu’on puisse gérer la situation.
Comment appréciez-vous la gestion du président sortant Joachim Baky ?
Le président Joachim Baky est un grand frère. Nous avons partagé deux années de collaboration puisque j’étais le secrétaire général adjoint de la fédération de 2010 à 2012. Je retiens qu’il avait de grandes ambitions pour le basket. Bon, maintenant après, je ne sais pas grand-chose de ce qui s’est passé puisque j’étais déjà parti. Mais je pense que ce sont des situations très complexes.
Comment est venue votre séparation ?
Bon, je ne veux pas rentrer dans les détails. Mais retenez que je suis parti pour des convenances personnelles. A un moment donné, chacun avait sa vision du basket. Et le temps faisant, nos convenances divergeaient quant à l’avenir du basket-ball burkinabè.
Un mot à l’endroit de la famille du basket-ball burkinabè.
Je veux juste rassurer les acteurs du basket que je suis le bon et le meilleur choix. Il va falloir que nous puissions vraiment, main dans la main, faire quelque chose de bien. C’est le moment pour nous d’impacter ce sport que nous aimons tant. Et il ne faut pas rater cette occasion.
Interview réalisée par Seydou TRAORE