HomeA la uneCIMETIERE MUNICIPAL DE BANFORA : La profanation d’une tombe crée l’indignation

CIMETIERE MUNICIPAL DE BANFORA : La profanation d’une tombe crée l’indignation


MAQUETTE TIEMTORE ISSOUFLes habitants de la Cité du paysan noir ont été indignés le 6 mai dernier par la découverte, au cimetière municipal, d’une tombe excavée, laissant entrevoir le cercueil qui a servi à la sépulture. Un acte, disent-ils, jamais vu dans cette ville.

 

Ce sont des gens qui se sont rendus au cimetière, ce 6 mai 2016, pour un enterrement, qui ont découvert le manège. L’un d’eux, fortement inquiété par une odeur qui se dégageait et envahissait l’atmosphère, s’est convaincu qu’il pourrait s’agir d’une tombe mal recouverte. Il décide alors de parcourir les environs pour voir de plus près et comprendre. C’est dans cet élan qu’il découvrira, non loin de l’endroit où ils étaient, une tombe vidée de la terre qui recouvrait le cercueil. La feuille de tôle qui recouvre les chevrons et le cercueil étaient bien en évidence. Selon un témoin, il ne restait plus qu’à la dégager pour voir la sépulture. C’est ce dernier donc qui alerta les autres, puis les autorités municipales, celles religieuses et policières. Policiers, présidents des différentes communautés catholiques de base de la ville et agents de la mairie de Banfora, se déplacèrent ainsi au cimetière. En y arrivant pour les besoins de la circonstance, un membre de la délégation municipale découvre qu’il s’agit de la tombe de sa belle-sœur décédée le 11 avril 2016 dans la nuit et enterrée le lendemain 12. Il s’empressa à son tour d’alerter sa belle-famille dont les membres, sans tarder, se présentèrent.

La surveillance des cimetières en débat

 

Pour la plupart des témoins trouvés sur le site du cimetière municipal de Banfora, sis à la sortie Est de la ville en direction du village de Tangora, c’est une première à Banfora. De mémoire d’hommes, confie Somé Jean Galber du haut de ses 60 ans et venu au titre d’une communauté catholique de base, jamais pareille situation n’a été vécue dans la Cité du paysan noir. Sur les visages se lisait la désolation. Et pour les parents de la défunte, la situation se présente comme si leur enfant mourait une seconde fois. Et l’un d’eux de se demander ce que le ou les éventuels auteurs de cette profanation cherchaient au juste. Sur les lieux, plusieurs commentaires se laissaient entendre et pointaient un doigt accusateur sur les personnes assoiffées d’argent qui sont prêtes à tout pour devenir riches. Moussa Yerbanga, responsable du service d’hygiène du district sanitaire de Banfora, qui a conduit les opérations du constat, atteste qu’après vérification, la dépouille était intacte. C’est alors que la police a autorisé la fermeture de la tombe. Toujours selon M. Yerbanga, tout laisse croire qu’il a fallu plus d’un jour à le ou aux éventuels auteurs de cet acte pour vider la tombe, puisque les tas de terre, tout autour de la tombe, ne présentaient pas le même aspect. Certains, a-t-il souligné, avaient été battus par la pluie et d’autres pas. Pendant que les proches de la défunte s’activaient à refermer la tombe, la question de la surveillance des cimetières alimentait les causeries au sein des petits groupes qui se sont constitués sur le site.

Mamoudou TRAORE

(Correspondant)

 

 

 


No Comments

Leave A Comment