HomeA la uneCOMMUNE DE TIEFORA : Au moins 4 personnes tuées par des éléphants

COMMUNE DE TIEFORA : Au moins 4 personnes tuées par des éléphants


 

Les habitants des villages de Daramandougou, Sounoungou et autres ne supportent plus les dégâts que causent les éléphants dans leurs localités respectives. Morts d’hommes, saccages des exploitations agricoles, « couvre-feu » constituent le lot quotidien de ces populations qui entendent régler la question elles-mêmes, si dans les jours à venir, l’autorité qui en a la charge, ne fait rien pour refouler ces pachydermes.

Depuis bientôt trois années, les villages de Daramandougou, Sounoungou et environnants dans la commune de Tiéfora, sont confrontés à des difficultés liées à la présence de pachydermes. Selon Djakaridja Ouattara, conseiller municipal de Sounoungou et par ailleurs premier adjoint au maire de Tiéfora, ces éléphants sont devenus agressifs depuis l’année dernière. A l’entendre, cette année 2019, en l’espace de trois mois, c’est-à-dire de janvier à mars, lesdits villages ont enregistré trois morts du fait des attaques de ces éléphants. « Le dernier cas s’est produit le 3 mars 2019. La victime, un jeune homme âgé d’à peine 25 ans, a été inhumée en présence des autorités régionales et provinciales. Le 19 février 2019, le quartier Flasso de Daramandougou a également enregistré la mort d’un enfant d’environ 6 ans. Pris en chasse par les éléphants alors qu’il avait accompagné sa maman au marigot, le petit n’aura pas les jambes plus rapides que sa mère. Il a vite été rattrapé par les éléphants qui lui ont piétiné la tête. Et le 21 février 2019, un autre garçon de 25 ans environ, qui se rendait du village de Biton à Sounoungou, est tombé sur le mâle dominant à l’entrée du village de Sounoungou. La victime n’a pas aperçu l’éléphant de loin car, il était comme camouflé dans les arbustes. Le barrissement de l’animal au passage du jeune homme a provoqué la chute de ce dernier. Avant qu’il ne puisse se relever, l’animal est arrivé sur lui et lui a marché dessus au point qu’il avait les intestins hors de la cavité abdominale. Nous l’avons évacué au CHR de Banfora mais son cas ne pouvait pas être géré là-bas », poursuit le conseiller municipal qui confie que « le blessé a été référé au CHUSS de Bobo-Dioulasso où malheureusement, il perdit la vie autour de 21h le même jour », raconte l’élu local, l’air visiblement attristé. Ouattara Djakaridja estime le nombre des éléphants à 60 ou 100 têtes. A les observer, c’est comme s’ils se répartissent souvent en groupuscules de 10, 20 souvent même 50. Excédée par autant de dégâts, la population de Daramandougou ne demande que le refoulement de ces pachydermes afin de pouvoir vaquer en toute quiétude à ses occupations. « Présentement, c’est tout comme s’il y avait un couvre-feu imposé par ces mastodontes. A partir de 18h, plus personne n’ose circuler. Et à plusieurs reprises, des gens ont passé la nuit hors de chez eux parce qu’ils n’ont pas pu regagner leur domicile avant le coucher du soleil », relatent, impuissants, les habitants de Sounoungou. A les entendre, les autorités, même si elles ont fait l’effort d’assister à l’enterrement de la dernière victime, semblent accorder plus d’importance à la survie des éléphants qu’à celle des hommes. Cela, parce que rien n’est fait allant dans le sens d’éloigner les animaux. « Sur les réseaux sociaux, il y a des réactions qui nous invitent à prendre nos responsabilité car, si nous attendons les autorités, nous ne finirons pas de compter nos morts. Nous espérons ne pas arriver à un tel niveau de dégâts. Mais la population n’entend plus voir quelqu’un perdre la vie ou être blessé du fait de ces animaux qui empêchent nos exploitations agricoles de prospérer », notent-ils. En effet, confie le conseiller, ces éléphants terrassent les arbres à longueur de journée. Rôniers, anacardiers, manguiers, tout ce qui est arbre fruitier et qui rapporte de l’argent, est terrassé par ces animaux à leur passage. « Nous avons tellement fait de constats qui sont restés sans suite qu’on ne se fatigue plus pour cela », confie le conseiller municipal.

Mamoudou TRAORE


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