HomeA la uneCRISE AU SEIN DE LA FBF  : Il faut sauver le football burkinabè  

CRISE AU SEIN DE LA FBF  : Il faut sauver le football burkinabè  


C’est loin d’être l’atmosphère bon enfant au sein de la Fédération burkinabè de football (FBF).  A couteaux tirés, les membres de son Comité exécutif divisés en deux camps, n’ont pas la même position quant au sort qui doit être réservé au sélectionneur national, Kamou Malo, dont le contrat arrivant à expiration, le 28 février prochain, ne sera pas renouvelé. Sans que cela soit officiel, Kamou Malo et son staff technique paient le prix de la prestation, in fine décevante, du Onze national burkinabè, lors du match de classement  contre les Lions indomptables, à l’occasion de la dernière Coupe d’Afrique des Nations (CAN) 2021.  Mais au-delà, il n’est un secret pour personne que le feu couvait déjà au sein de la fédération, à en juger par les rapports difficiles voire tendus entre l’officier de police à la retraite et le président de la FBF, Lazare Banssé.  A ce climat déjà délétère, il faut ajouter le feuilleton judiciaire consécutif à la révocation de certains membres du bureau du Comité exécutif de la FBF avec lesquels Lazare Banssé n’entendait plus travailler ; ce qui aura davantage contribué à attiser les crispations au sein de l’instance dirigeante nationale du football. Ces membres exclus ont remporté leur procès et l’on se rappelle que la Justice avait donné l’ordre de les réintégrer au sein dudit bureau.  Et ce sont justement eux qui seraient en première ligne aujourd’hui, dans l’opposition farouche au départ de Kamou Malo.  Bref, de tout ce qui précède, l’on peut comprendre que le non-renouvellement du contrat de Kamou Malo, aura été la goutte d’eau de trop, qui a fait déborder le vase. Le coach des Etalons doit-il partir ou pas ? Nous nous gardons d’entrer dans ce débat.

 

Il urge de mettre balle à terre

 

Le plus important à nos yeux, réside plutôt dans l’urgence qu’il y a à éteindre l’incendie qui est en train de consumer dangereusement notre football.  Cette urgence se justifie pour deux raisons :  d’abord parce que le triste spectacle que renvoie la FBF à l’extérieur, ne fait honneur ni à celle-ci, ni à la Nation.  Ensuite, parce que la CAN 2023 qui se jouera l’an prochain en Eburnie, pointe déjà à l’horizon.  Il serait par conséquent, navrant que les Etalons, s’ils venaient à se qualifier pour cette CAN, se retrouvent en RCI, le moral dans les chaussettes en raison de querelles intestines qui pourraient laisser d’énormes séquelles. Certes, il est vrai, le football est connu pour être un domaine de passions.  Mais en situation de crise telle que celle que traverse la FBF, il y a lieu de dépassionner le débat et surtout, ne jamais perdre de vue l’essentiel.   En tout état de cause, si ce climat malsain persiste au sein de l’instance dirigeante du football burkinabè, le risque est grand que la Fédération internationale de football association (FIFA) donne de la voix et c’est la FBF qui risque d’en payer les pots cassés. Car, une mise sous tutelle de la FBF n’est pas à exclure.  Pour les acteurs du football national, il urge donc de mettre balle à terre, ou du moins, de remettre la balle au centre afin de se donner un nouveau départ dans l’intérêt de tous.  Il faut sauver le football burkinabè.  Mais en attendant, il est permis et même important, de se féliciter du parcours  honorable des Etalons à cette dernière CAN, même si, à deux doigts de ravir la 3e place, ils ont manqué le coche.  Qu’à cela ne tienne, une 4e place, ce n’est pas rien ; ce n’est pas donné à n’importe quelle équipe.  Du reste, cette même place vaudra  à l’équipe nationale, de disputer un match amical avec l’équipe nationale belge, les Diables rouges. Un honneur que le Burkina devrait apprécier à sa juste valeur !  C’est dire si sur le plan footballistique, notre Onze national est bien apprécié à l’extérieur et il faut que cela se sache et soit admis. En tout cas, nos jeunes talents ont donné la preuve qu’ils sont en mesure de réaliser des prodiges. On ne doute pas qu’ils feront encore mieux.  Mais cela, évidemment, doit passer par un retour à la sérénité au sein de la FBF, une véritable remise en cause des problèmes qui continuent de miner notre football et une solide culture du compromis au sein de la FBF. C’est de cette façon que notre football pourra s’ouvrir le boulevard d’un avenir plus radieux.

 

« Le Pays »


No Comments

Leave A Comment